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mercredi 8 avril 2009

Belles empoisonnées

Sous la désignation de ce "quasi-oxymore", j'aimerais vous présenter quelques plantes dont il faut se méfier. Avant de consommer ses propres cueillettes, il faut être conscient des risques que peut présenter une confusion. Le but de cet article n'est pas de donner les clés d'identification, les livres spécialisés le font certainement mieux que moi et de manière beaucoup plus fiable. Non, le but est de montrer qu'il ne faut pas prendre le sujet à la légère et que comme avec les champignons, une mauvaise identification peut avoir de fâcheuses conséquences.

Alors entrons tout de suite dans le vif du sujet avec une plante cardio-toxique : l'hellébore dont la silhouette volumineuse se repère de loin. Pour l’hellébore fétide (la plus commune), toute les parties de la plante sont vertes selon plusieurs graduations allant du très sombre pour les feuilles les plus anciennes au très clair pour les fleurs.Hellébore fétide

 

EuphorbeAvec des fleurs vertes également et dont on pourrait presque croire qu'elles sont apparentées à l'hellébore, les euphorbes sont elle aussi dangereuses (en particulier à cause de leur latex très irritant). Moins massives que l’hellébore, elles peuvent passer plus inaperçues et se retrouver accidentellement dans une touffe trop vite cueillie.

 

On continue dans les "toutes vertes" avec la mercuriale, qui en fait est aussi une euphorbiacée. En ce moment, le sol des forêts en est tapissé.Mercuriale

 

Chélidoine
 
Chélidoine
On change de couleur pour passer au jaune cette fois-ci avec la chélidoine. C'est à la fois la couleur des fleurs et celle du latex qu'elle sécrète lorsqu'on la casse. Celui-ci est bourré d’alcaloïdes et peut brûler la peau ou les muqueuses en cas d’ingestion. Cette propriété lui a d'ailleurs value qu'on l’appelle l'herbe aux verrues car le latex peut être utilisé pour les traiter. N'ayant pour ma part jamais eu l'occasion d'expérimenter sur le sujet, je ne ferai aucun commentaire sur l'efficacité d'un tel traitement. Dans tous les cas, c'est en application locale qu'il faut l'utiliser, et ne surtout pas l'ingérer.

 

Dans le monde des végétaux, la couleur rouge est réputée symboliser un danger. C'est loin d'être une règle générale mais dans le cas de l'arum, c'est vrai. Lorsque les fruits sont arrivés à maturité, les grappes de boules rouges sont tout de suite repérables. Mais ça, ce sera pour dans quelques mois. Pour l'instant, seules les feuilles sont visibles. Leur forme en flèche est caractéristique et peut, lorsqu'elles sont jeunes, prêter à confusion avec le chénopode bon Henri ou encore avec l’oseille. Celle-ci aurait malheureusement de graves conséquences.

Arum d'Italie

 

Baie de fragonRouge encore comme les baies du fragon. Et là, il faut être un peu plus nuancé car même si le fruit est toxique à cause des saponines qu'il contient, les jeunes pousses sont elles comestibles. Comme l’a rappelé Colibri dans un commentaire récent, on peut les manger comme des asperges. Plus avancées, les feuilles du petit houx deviennent immangeables ; non pas pour une raison de toxicité mais simplement parce que les pointes de ses feuilles ayant durci, elles se sont transformées en redoutables pics.

1 commentaire:

  1. Oui, tu as raison de le souligner, il faut être vigilant quand on cueille : dans mon jardin en Bretagne, l'oseille sauvage flirte très dangereusement avec l'arum, ces deux plantes poussent quelquefois entremêlées entre elles...

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