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samedi 18 avril 2009

Les envahisseurs sont parmi nous !

L’envahisseur en question, c’est la renouée du Japon. Importée à des fins décoratives, elle s’est rapidement naturalisée pour se répandre un peu partout en Europe. Lorsqu’elle colonise un endroit, elle est un peu trop exclusive et a tendances à en chasser les autres espèces végétales.

Renouée du Japon

En ce moment, c’est sous forme de pousses qu’on la trouve, juste comme il faut pour la préparer. En fait, je n’aurais pas pensé à en cueillir sans un e-mail de Yoko (une lectrice japonaise vivant en France). Elle me parlait de ses boutons d’ail des ours au vinaigre et aussi de la renouée du Japon qui est consommée dans son pays d’origine. Ici, c'est une espèce indésirable, il ne faut donc surtout pas hésiter la cueillir, mais il faut l’utiliser avec modération. En effet, comme les épinards ou la rhubarbe, l’acide oxalique qu’elle contient est toxique à forte dose. Pour cette raison, la renouée du Japon est déconseillée aux personnes ayant des problèmes rénaux.

Gustativement parlant, elle ressemble énormément à la rhubarbe. En préparation sucrée, Yoko m’a suggéré d’en faire de la confiture ou de l’utiliser dans un crumble aux pommes. Mais pour un premier essai, j’ai préféré suivre ses conseils sur une préparation salée.
 

Renouée du japon sautée à la mode japonaise

Ingrédients :

  • Pousses de renouée du japon
  • Sauce soja
  • Huile de sésame
  • Huile de pépins de raisin
  • Mirin (alcool de riz japonais plus sucré que le saké, très utilisé en cuisine)
  • Piments
Renouée du japon sautée à la mode japonaise

Préparation :

  • Laver et peler les tiges de renouée (retirer la pellicule fibreuse tachetée vert/rouge). On peut les arroser brièvement avec de l’eau chaude pour faciliter l’épluchage
  • Les couper en tronçons d’une dizaine de centimètres en gardant les têtes intactes (les réserver)
  • Blanchir une dizaine de secondes ces tronçons ainsi que les têtes (blanchir : plonger dans l’eau bouillante et refroidir rapidement en plongeant dans le l’eau très froide)
  • On peut laisser les morceaux plongés dans l’eau froide (jusqu’à cinq heures) pour atténuer l’acidité
  • Egoutter et mettre les têtes de coté (on pourra les consommer à la façon des asperges)
  • Découper les tronçons en biais pour obtenir des plus petits morceaux
  • Chauffer un poêle dans laquelle a été versé deux cuillères à soupe d’huile de pépins de raisin pour une d’huile de sésame
  • Lorsque c’est bien chaud, ajouter les morceaux de renouée
  • Les cuire pendant 2 minutes en remuant régulièrement
  • Ajouter ensuite le piment, un peu de mirin et de sauce soja
  • Cuire encore pendant 3 minutes en continuant de remuer
  • Voilà, il n’y a plus qu’à servir, avec des travers de porc par exemple
Renouée du Japon

Conseil pour la cueillette : j’ai testé avec plusieurs types de pousses et celles que j’ai trouvées les plus pratiques sont celles qui ne dépassent pas 40 cm de hauteur et dont la base a un gros diamètre. Il faut les couper au raz du sol. Bien que les tiges soient creuses, c’est la partie basses la plus charnue.

Un grand merci à Yoko pour ses suggestions.

2 commentaires:

  1. C'est une plante que ma mère utilisait beaucoup dans les soupes accidulées pour remplacer le tamarin, plus difficile à trouver à l'époque, l'épicier ambulant asiatique ne passant qu'une fois par mois dans notre campagne... C'est vrai que c'est une plante envahissante, comme toutes les plantes importées qui prennent naturellement le dessus sur les plantes indigènes. Pour ma part, je l'ai complètement oubliée culinairement !

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  2. N'oubliez pas d'être très prudents pendant la cueillette : un fragment d'à peine 1 centimètre peut donner un nouveau plant en seulement 10 jours !
    Il faut garder à l'esprit que cette plante est un fléau pour les écosystèmes européens (et pour les bâtiments : elle traverse les fondations de béton sans problèmes !).

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