mercredi 10 mars 2010

Fromagement bon !

Après un samedi passé dans le Val d’Oise, couronné d’une heureuse cueillette d’ail des ours, c’est à l’opposé diamétral que j’ai passé mon dimanche, dans une longue ballade non loin de Milly la Forêt.

Ceux qui connaissent le coin ont probablement déjà repéré ces grandes étendues constituées d’étendues d’eau allongées et rectangulaires disposées parallèlement les unes aux autres. En saison, comme en ce moment, une épaisse couverture de feuilles verte cache la surface de l'eau.

Vous l'aurez peut-être deviné, il s'agit de cresson. Les nuits nous gratifiant encore de températures négatives, les fosses (je crois que c'est comme ça qu'on les appelle) qui ne sont pas récoltées sont bâchées.

Si comme moi, vous avez l'occasion de passer à Moigny-sur-Ecole, guettez la table de camping à l’entrée du village. Même si personne n’est visible à son côté et que seule une cuvette vide trône au dessus, côtoyée par un petit écriteau indiquant « 1 euro la botte de 500g » ; prenez le temps de vous arrêter. A peine le temps de jeter un œil aux alentours que quelqu’un sortira du cabanon situé entre la petite place et les cressonnières, une cuvette entre les mains. Contrairement à celle de la table, celle-ci sera pleine de belles bottes bien vertes.

De mon côté, je ne me suis pas fait prié. Les rares fois où il m’arrive de récolter du cresson sauvage, je me refuse à l’utiliser cru à cause des risques de parasitose (douve du foie). Alors lorsque j'ai la possibilité d’acheter un cresson sain, tout juste sorti de l’eau : impossible de résister (pourquoi d'ailleurs chercher à résister ?). Et puis à ce prix là, ç’aurait de tout façon été dommage de s’en priver. D’autant plus qu’à la pensée de la saveur légèrement piquante de cette délicieuse crucifère, j’avais déjà plusieurs idées en tête, dont une pour utiliser les restes de l’ail des ours récolté la veille...

Fromage des ours au cresson
(Simple, rapide, mais addictif...)

Ingrédients :

  • 50g de cresson
  • 75g d’ail des ours
  • 300g de fromage frais bien égoutté
  • Sel et poivre

Préparation :

  • Bien laver le cresson et l’ail des ours
  • Les ciseler le plus finement possible et les mélanger avec le fromage frais
  • Poivrer généreusement
  • Saler selon votre goût

Nature, c’est délicieux, mais sur une tartine, c’est encore meilleur. C’était dimanche soir, il n’y avait pas de pain à la maison, que faire ? ... Un « soda bread » bien entendu.

Je crois qu’à l'origine, c'est une recette irlandaise. Elle permet aux impatients de faire du pain en une heure tout rond, chrono en main ! Le secret est dans le nom : le bicarbonate de soude. Humidité, chaleur et bicarbonate remplacent l’action organique des levures, sans avoir besoin d'attendre plusieurs heures. En principe, ce type de pain est fait avec du lait fermenté (ou avec du babeurre), mais quand on n'en a pas, on trouve toujours le moyen de s'en passer.

Soda bread avec les moyens du bord

Ingrédients :

  • 350g de farine
  • 30cl de lait
  • 1 bonne cuillère à soupe de jus de citron
  • 1 cuillère à soupe rase de bicarbonate de soude
  • 1 cuillère à café de sel

Préparation :

  • Préchauffer le four à 180°C
  • Mélanger tous les ingrédients pour obtenir une pâte homogène
  • Former et fariner 4 boules
  • Placez-les sur une plaque farinée ou couvert de papier cuisson
  • Entaillez les au dessus en marquant une croix profonde
  • Enfourner entre 40 et 50 minutes (sortir quand les pain ont une belle couleur dorée)
  • Faire preuve de patience et attendre au moins le temps que les pains tiédissent !

4 commentaires:

  1. Hum, cette saveur ! Le cresson c'est aussi les soupes de mon enfance. J'en trouve beaucoup moins sur les étals "du Sud"...pas assez humide ?

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  2. Je n'ai pas l'impression que ce soit une plante du nord ou du sud. Par contre, il lui faut une eau saine.
    A défaut de cresson, j'imagine aussi très bien de moutarde ou de la roquette. Comme le cresson et beaucoup d'autres crucifères (brassicacées), elle ont cette petite saveur très caractéristique.
    Au moins pour la roquette, je sais que dans ton coin il y en a. Il te faut juste la trouver sous la neige !!!

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  3. Oui, c'est vraiment dommage de ne pouvoir utiliser cette plante crue quand on la récolte dans la nature : en Bretagne, j'en trouve vraiment beaucoup, elle pousse très haut (jusqu'à 1m !), mais on me dit que le sol est plein de nitrate... sauf que les légumes qu'ils cultivent pour Prince de Bretagne ou autres poussent exactement sur les mêmes sols et dans le même environnement ! Même cuit, j'aime bien le cresson... J'ai pris une botte ce matin au marché parce que ta recette m'a donné envie, mais pas d'ail des ours (!), alors que vais mettre de l'alliaire que je commence à récolter en abondance...

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  4. Personnellement, je ne cours pas trop après l'alliaire ("courrir" étant bien entendu une image). Même s'il m'arrive d'en récolter, c'est plus pour utiliser les grappes de fleurs (encore trop tôt) en décoration comestible que pour les feuilles et leur saveur aillée.
    Je la trouve beaucoup moins agréable que celle des vrais aulx (oui, j'aime bien l'ail pour ceux qui ne s'en seraient pas rendu compte). Jeune, comme en ce moment, ça passe encore, mais plus vielle, l'alliaire prend en amertume.
    Un conseil pour ceux qui auraient envie d'essayer l'alliaire : ne surtout pas la cuire. La saveur d'ail disparait pour ne laisser que l'amertume.

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