Pages

mercredi 10 août 2011

Vitaminé

Mauve sylvestre, amaranthe réfléchie, petit calament, laitue vivace, laitue scariole, laiteron, mélilot, menthe à feuilles longues, prunelles, aubépine, alisier, pommier, chicorée, ail, pourpier, chénopode blanc, serpolet, lavande, mélisse, carotte, panais, ronce, salsifis, sedum et pimprenelle sont quelques-une des plantes sauvages comestibles que nous avons pu découvrir hier au cours de la balade découverte pour laquelle j'avais enfilé ma tenue de guide (le chapeau fait partie de la panoplie).

Je ne suis pas encore un grand habitué de ce genre de sortie, mais je me rend compte qu'avec tout ce qu'il y a à voir (sans même parler des plantes toxiques ou simplement des fleurs remarquables), il est malheureusement difficile de trouver suffisamment de temps pour effectuer une vrai récolte et bien que cette balade ait été très agréable, il y avait une certaine frustration à revenir avec une musette presque vide.

 

J'avais en tête un coin repéré la semaine dernière à l'occasion d'une baignade en rivière. Sur une vingtaine de mètres, la rive était bordée d'un alignement d'une vingtaine de beaux argousiers (hippophae rhamnoides) couverts de fruits. Étonnamment, les fruits étaient déjà mûrs et bien juteux (habituellement, c'est à partir de septembre). Je m'étais alors dit qu'il faudrait que je revienne à cet endroit avec autre chose qu'un maillot et une serviette de bain. C'était donc l'occasion d'y retourner.

 

Il faut dire que l'argouse se mérite, car elle pousse sur un arbre qui sait se défendre avec ses épines placées stratégiquement au bout de ses nombreuses branches. Mes mains se souviennent encore de la première fois où j'avais eu l'idée de cueillir ces petites baies oranges, une à une, comme on le ferait avec des framboises. Mais alors que les framboises se décrochent toutes seules lorsqu'elles sont mûres, les argouses ont une fâcheuse tendance à vouloir rester accrochées à leur branche, histoire de vous compliquer encore plus les choses.

Un avantage toutefois à ce fruit peu connu : son extrème acidité. Oui oui, c'est un avantage car contrairement aux framboises ou aux mûres, elle évite qu'une partir non négligeable de la récolte ne finisse immédiatement au fond de l'estomac des « glaneurs gourmands ».

Pour faciliter la récolte, ce sont donc des branches entières qu'on embarque, si possible uniquement les parties terminales les plus chargées en fruits pour ne pas trop amputer les arbustes. Les nombreuses baies dont elles sont couvertes seront égrainée plus tard, à la fourchette, au moment de les préparer.

 

On entend souvent dire de tel ou tel fruit qu'il est riche en vitamine C, mais que dire alors de l'argouse qui en contient 30 fois plus ! C'est pour cette raison que les presque 2 kilo de baies cueillies hier m'ont servi à faire un sirop sans aucune cuisson et donc permettant de préserver au maximum toutes les vitamines et les saveurs du fruit. Et le résultat vaut largement la meilleure des orangeades !

Sirop survitaminé d'argouses

Ingrédients :

  • Argouses fraiches
  • Sucre

Préparation :

  • Placer les argouses dans un récipient émaillé ou en plastique (éviter les surfaces métalliques qui altéreraient le goût du sirop à cause de l'acidité des fruits)
  • Eclater les baies à l'aide d'un presse-purée ou plus pratique, en utilisant un mixeur plongeant
  • Filtrer et récupérer le jus
  • Le peser et y verser 1kg de sucre pour 900g de jus
  • Mélanger avec une une cuillère en bois (éviter les ustensiles métalliques pour la même raison que précédemment) en formant des 8 (créer des turbulences dans le liquide pour faciliter la dissolution du sucre)
  • Embouteiller lorsque le sucre est totalement dissout
  • Conserver au réfrigérateur maximum 1 mois (l'acidité, le sucre et la vitamine C sont de bon conservateurs)

3 commentaires:

  1. Veinard, tu en a trouvé !
    Voilà un fruit que je cherche depuis longtemps: les seuls que j'ai repéré étaient dans une pente inaccessible, j'ai renoncé, trop dangereux.
    Mais j'en ai repéré cet été, sauf qu'ils n'étaient pas encore murs.
    Vivement le prochain congé. Ton sirop me fait très envie.
    Je confond toujours arbousier et argousier, il faut que je m'invente une histoire pour les différencier.

    RépondreSupprimer
  2. J'en ai une a te suggérer : les argouses sont de la taille de grains de café, les arbouses sont de la taille de billes.

    RépondreSupprimer