lundi 3 octobre 2011

Ploc !

Ploc sur la vitre ... un objet volant non identifié venait de heurter l'obstacle invisible et chutait vers le sol. Haletant, tout groggy, un jeune roitelet gisait sur le trottoir. Complètement sonné, il n'avait même pas esquissé l'ébauche d'un geste lorsque je l'avais recueilli au creux de ma main.
Placé à l'abri sur un tissu au fond d'un panier, avec un peu de pain, de l'eau et même une cornouille cueillie la veille (accueil grand luxe !), il recouvrait petit à petit ses esprits.
Une bonne quinzaine de minutes lui auront été nécessaires pour commencer à relever la tête.
Et puis tout à coup, un petit saut, quelques battements d'ailes, il était déjà reparti sans même avoir goutté au festin qu'il avait devant lui !
Face à tant d'ingratitude, c'est finalement nous-mêmes qui aurons eu droit à un festin de cornouilles. Les arbres sur lesquels nous les avons cueillies poussaient en pleine forêt, tous localisés autour d'une ruine, laissant penser qu'ils n'étaient pas là par pur hasard naturel. Il s'agissait des derniers fruits et on en trouvait plus par terre picorés par les oiseaux, que sur les branches encore intacts. Mais ils étaient encore suffisamment nombreux et surtout mûrs à souhait.
Car c'est un peu le soucis avec les cornouilles : si on est trop impatient, on se retrouve avec un fruit âpre et acide, passant à côté d'un goût agréable et rafraichissant dans lequel se retrouvent pêle-mêle cerise, groseille et framboise.
Ce fruit de la taille d'une petite olive, c'est donc celui du cornouiller mâle (cornus mas). Il n'y a pas vraiment de risque de confusion avec d'autres baies ; la forme ovoïde, la couleur rouge cerise, le noyau allongé permettent déjà de se faire une bonne idée. Quand on prête plus attention aux feuilles, on observe aussi des nervures courbes qui se rejoignent presque vers la pointe. A ce stade, il n'y a plus aucun doute...
Il existe bien le cornouiller sanguin (cornus sanguinea) aux feuilles très semblables, rougissant avec l'automne, mais ses petites baies noires toxiques n'ont rien à voir avec celles comestibles de son cousin.

Soupe de cornouilles, vin rouge et petit calament
Ingrédients (pour 4) :
  • 500g de cornouilles bien mûres
  • 50cl de vin rouge fruité
  • 125g de sucre
  • 6 branches de petit calament
Préparation :
  • Verser le vin et le sucre dans une casserole
  • Les amener à frémissement et laisser réduire de moitié
  • Ajouter le calament entier et les cornouilles
  • Laisser sur feu doux pendant encore 2 à 3 minutes
  • Retirer du feu, couvrir, laisser refroidir et mettre au réfrigérateur pendant au moins une demi-journée
  • Servir seul ou accompagné d'un peu de glace à la vanille.
Note : Le petit calament (calamintha nepeta) vit lui aussi ses derniers jours. On ne trouve plus que de grandes tiges dont les fleurs ont presque toutes disparu pour ne laisser que les calices. Son parfum puissant rappelle la menthe avec une petite note camphrée appréciée diversement. Infusé dans le vin rouge, il accompagne les cornouilles à merveille.

10 commentaires:

  1. Je m'attendais à une recette de roitelet rôti ou en sauce...tu les as cueillies quand les cornouilles, ici à côté de mon boulot elles sont tombées depuis belle lurette!

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  2. Cueillies hier, dans une zone assez encaissée de la forêt de Saoû (Drôme). C'était visiblement les toutes dernières.

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  3. sur les fruits comme je me suis posé la question
    http://tous-les-fruits.com/index-fruits-sauvages.html

    c'est diffèrent des cranneberges donc.

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  4. Très différent en effet.
    La canneberge (vaccinium oxycoccos) plus connue en France sous son nom anglo-américain de cranberry (probablement à cause de l'industrie agroalimentaire ou d'un groupe d'un groupe de rock irlandais très populaire quand j'étais étudiant), est une airelle du même genre que les myrtilles européennes (vaccinium myrtillus) ou les bleuets canadiens (vaccinium angustifolium). C'est plus un buisson qu'un arbre.
    Le cornouiller mâle (genre cornus), quant à lui, est vraiment un arbre.

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  5. Ingrat, mais trop beau, on lui pardonne ! Euh, les cornouilles, il y a belle lurette qu'elles ont séché sur l'arbre ou sont tombées par terre du côté de chez moi (IDF). Encore raté cette année pour moi, dommage, c'est tellement bon !

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  6. C'est vrai que c'est trop bon. Dommage qu'il y ait ce @!&#% de noyau !

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  7. merci pour vos renseignements , mais le cornouiller male ,ce fruit permet de faire d'excellente confiture , dont le fruit est rare et pas donner ? il devrait etre plus connu , ca vos le déplacement .

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  8. Bonjour,
    Je cherchais des info sur la dormance des noyaux de cornouiller et je tombe sur une photo d'oiseau : c'est un Roitelet triple bandeau (avec son grand sourcil et son air un peu moins étonné/bête que son cousin le roitelet huppé au grand œil sans sourcil).
    Comment faire germer des noyaux de cornouiller?
    Merci
    Olivier

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    1. Merci pour la précision sur le roitelet. Correction faite.
      Quant au noyaux de cornouiller, je n'ai malheureusement pas de réponse...
      Juste trouvé ça sur internet : "Laissez tremper les graines pendant 24 heures à température ambiante, semer dans du terreau fin à 1 cm de profondeur en godets, température minimale de 20°, la germination peut durer 12 semaines, repiquer à l'extérieur quand les plants sont bien raçinés.".

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