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samedi 4 août 2012

Carte postale depuis les hauteurs du Vercors

Lavande sauvage (lavandula angustifolia) à l'incomparable parfum.
Ici, les hauteurs entre 600 et 1300m en regorgent, mais attention aux abeilles pour qui veut en cueillir.
 

Cirse laineux (cirsium eriophorum), accompagné d'une grande sauterelle verte (tettigonia viridissima) qu'on ne distingue pas immédiatement, malgré sa taille.
 

Celle-ci, fait environ 2cm, mais son abdomen aux soies rouges la rend visible à plusieurs mètres, surtout lorsqu'elle décide de s'aventurer sur un chemin de terre très clair.
Seul le mâle des araignées coccinelles (eresus cinnaberinus) présente cette particularité.
 

Mais revenons aux plantes, tout d'abord avec ces magnifiques œillets de Montpellier (dianthus hyssopifolius) colorant d'un rose pâle les pairies de montagne.
A ne pas confondre avec l'œillet bleu de Montpellier (aphyllanthes monspeliensis), qui bien que portant le même nom n'est même pas un œuillet (famille des lilliacées pour l'aphyllanthe, famille des caryophylacées pour l'œillet).
 

D'une couleur proche, ces colchiques des Alpes (colchicum alpinum, toxique) sont beaucoup moins nombreux. A ne pas confondre avec les crocus (comme le crocus cultivé, dont on tire le safran) qui eux ne comptent que 3 étamines (contre 6 pour les colchiques).
 

Le chénopode bon-Henri (chenopodium bonus-henricus) est quand à lui très fréquent aux alentours des 1000m, pour peu qu'il y ait un peu d'humidité. Celui que nous avons trouvé ici était plutôt chétif, probablement à cause du manque d'eau de ces dernières semaines. Les plants ayant déjà bien monté, les feuilles probablement corriaces de cet épinard sauvage ne valait pas la peine d'une cueillette.
 

Manque d'eau également pour ce serpolet (thymus serpyllum), littéralement cuit sur pied. Malgré ce traitement de choc, il reste très odorant.
 

Lui, c'est le fenouil des Alpes (meum athamanticum). Ses feuilles en plumeaux ainsi que ses graines sont délicieusement parfumées, entre anis et céleri. C'est un régal pour aromatiser une salade ou un court bouillon.
 

Très proche au niveau des saveurs, mais plus puissant avec en plus un parfum tirant sur le mentholé, le carvi (carum carvi) est une autre apiacée utilisable en aromate.
A consommer avec modération car en doses excessives, la plante peut être toxique. Attention également aux risques de confusion avec certaines apiacées toxiques.
 

Une apiacée toxique, en voilà justement une : la grande astrance (astrantia major). Mais globalement, il est difficile de confondre les astrances (grandes et petites) avec d'autres, tellement leur aspect est caractéristique.
 

Bien que comestible, l'alchémille des Alpes (alchemilla alpina) est plutôt recherchée pour ses propriétés médicinales. Mais elle est aussi cultivée comme plante d'ornementation et on comprend pourquoi en la voyant.
 

N'ayant pas encore eu l'occasion de réaliser moi-même une confiture de sureau rameux (sambucus racemosa) ou sureau rouge, ces quelques baies était bien tentantes, mais malheureusement en quantité trop limitée.
 

De celles-ci, on aurait pu en remplir des boites, mais le raisin d'ours (arctostaphylos uva-ursi), bien que comestible, est totalement insipide. Pour ne rien arranger, la consistence farineuse de sa chair blanche protégée par une épaisse peau laisse une drôle d'impression en bouche. Pour le trouver, il faudra généralement monter au dessus de 1000m.
 

Malgré toutes ces belles rencontres, entre réserve naturelle (cueillette interdite), plantes trop avancées, en trop petites quantités, seules quelques graines et branches de fenouil des Alpes ont fait le chemin du retour avec nous pour être utilisées sur le champ.

Lieu noir poché au fenouil des Alpes

Ingrédients (pour 4) :

  • 600g de filets de lieu noir
  • 500g de pommes de terre
  • Un oignon
  • Une poignée de branches de fenouil des Alpes ainsi que quelques graines
  • 15g de beurre
  • 15g de farine
  • Une cuillère à café de poudre de curry
  • Sel

Préparation :

  • Peler les patates, les placer dans un grand faitout avec le fenouil et couvrir généreusement d'eau
  • Ajouter du sel et amener le tout à ébullition
  • Laisser ensuite cuire entre 20 et 30 minutes selon la taille des pommes de terre
  • Retirer les tubercules sans jeter l'eau (utilisant un four solaire, et vu le temps nécessaire à obtenir une ébullition, il a fallu économiser ...)
  • Récupérer une partie du bouillon pour la sauce et compléter de nouveau avec de l'eau si nécessaire
  • Faire revenir l'oignon finement haché dans un peu d'huile d'olive
  • Ajouter le curry, quelques plumeaux de fenouil haché et mouiller avec le bouillon précédemment prélevé
  • Verser le tout chaud sur un roux blanc fait avec le beurre et la farine
  • Bien remuer pour obtenir une sauce onctueuse et rectifier l'assaisonnement
  • Il ne reste plus qu'à pocher le poisson (découpé en pavés) quelques minutes dans le reste du bouillon

5 commentaires:

  1. Intéressantes ces belles photos avec une bonne idée de recette pour le fenouil : j'en ai des beaux dans le jardin, je testerai :)

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    1. Le fenouil des Alpes n'est pas exactement un fenouil, mais l'aspect de ses feuilles et leur parfum l'évoquent (ainsi que l'anis et surtout le cèleri). Le résultat devrait donc être très proche.

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  2. Des photos superbes et commentaire très instructif comme d'habitude !

    MK

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  3. merci pour cette leçon de choses, je t'ai presque vu en levant les yeux de ma vallée royannaise ! Voilà : ces 24h de pluies auront fait du bien à ce petit monde qui crevait de soif , l'apéro siouplé !!

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    1. Heureusement que nous n'étions pas là haut quand ça a craqué ! Nous avons passé l'après midi au Claps (juste au dessus de Luc-en-Diois) et que pendant que ça mouillait partout autour, nous avons eu droit à un après-midi sec et au soleil !

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