Beaucoup de plantes sauvages sont considérées comme étant de "mauvaises herbes". En tant que consommateur de certaines, je classifierais ces indésirables en plusieurs catégories.
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Ambroisie à feuilles d'armoise
(ambrosia artemisiifolia) |
1. Les invasives nuisibles.
Souvent importées depuis un autre continent, involontairement au gré du transport des marchandises ou tout à fait volontairement, le plus souvent dans un but ornemental, celles-ci sont les véritables mauvaises herbes.
L'ambroisie à feuilles d'armoise est par exemple une introduction accidentelle. C'est dans la seconde moitié du 19ème siècle qu'elle a débarqué chez nous depuis les Amériques. Affectionnant la chaleur et craignant peu la sécheresse, elle se plait particulièrement dans le sud, mais elle remonte petit à petit et je la vois d'année en année gagner du terrain, les divers arrêtés préfectoraux et autres campagnes d'arrachage ne faisant que ralentir ce qui semble bien être inévitable. Son seul obstacle actuel semble être le climat car sa germination nécessite un minimum de chaleur.
Toxique, ce n'est pourtant pas cela qui la rend nuisible (bien qu'elle soit capable de contaminer des cultures au point de les rendre impropres à la consommation), mais c'est bien le fait que ses pollens sont hautement allergènes qui lui valent cette étiquette de "nuisible".
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Buddleia ou arbre à papillon (buddleja davidii)
butiné par un sphynx gazé (hemaris fuciformis). |
2. Les belles invasives.
Plus sournoises sont les plantes initialement importées dans un but ornemental. Esthétiquement attrayantes, elles sont plantées de jardins en jardins et finissent par se naturaliser pour finalement se répandre de manière incontrôlée.
C'est le cas de la berce du Caucase, en particulier dans le nord-est de la France ou des buddleias (arbres à papillons) un peu partout sur le territoire.
Très appréciée des papillons, on pourrait croire que cette plante pourrait au moins participer à limiter leur chute démographique, mais c'est loin d'être le cas (lire
l'article de wikipedia sur le sujet).
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Vergerette du canada (conyza canadensis), avant floraison. |
3. Les invasives utiles.
Malheureusement pour elles et pour nous, elles sont généralement plus invasives qu'utilises, car pas assez utilisées. Elle finissent par devenir trop envahissantes (cas de la
renouée du Japon par exemple) et le bien qu'elles pourraient apporter est occulté par le reste.
La vergerette du Canada n'en est par encore tout à fais à ce point, mais elle n'en est pas loin.
D'origine américaine, comme l'ambroisie, on retrouve souvent les deux plantes aux mêmes endroits.
Mais la vergerette a des avantages que l'ambroisie n'a pas : médicinaux tout d'abord (diurétique, anti-rhumatismal, anti-diarrhéique, etc.), mais aussi, et c'est ce point qui m'intéresse le plus, culinaire. C'est en effet une plante comestible très intéressante. Aromatique, à la saveur piquante, légèrement citronnée, elle rappelle parfois l'estragon.
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Grappe de fleurs de vergerette du canada (conyza canadensis). |
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Amaranthe refléchie (amaranthus retroflexus) |
4. Les mauvaises herbes utiles.
Mauvaises du point du vue du jardinier ou l'agriculteur, certaines pourraient presque leur faire changer d'avis.
L'ortie est sans doute celle à laquelle on pense tout de suite : utilisée depuis des lustres comme produit phytosanitaire naturel, elle possède aussi des propriétés médicinales et fait un très bon aliment.
Mais aujourd'hui, alors que les orties ont fructifié, j'en tiens deux autres elles aussi très représentatives, très présentes en ce moment (le retard printanier leur permettant de jouer les prolongations) : l'amaranthe réfléchie et le chénopode blanc, qui sont parmi les meilleurs épinards sauvages qu'on puisse trouver dans la nature, ou tout simplement sur la plupart des terres nues récemment remuées.
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Chenopode blanc (chenopodium album).
On remarque nettement les poils sessiles qui donnent aux jeunes feuilles un aspect blanc et une texture farineuse au toucher. Le dessous des feuille en a encore plus... |
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Chenopode blanc (chenopodium album). |
Autre mauvaise herbe souvent envahissante, le pourpier est capable de s'implanter au bord des routes, et même de coloniser les fissures dans le bitume. Gorgées d'eau, ses feuilles et ses tiges sont délicieux aussi bien crues que cuites.
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Pourpier commun (portulaca oleracea). Ici, la version sauvage a de petites fleurs jaunes, mais il existe des versions horticoles avec des tailles plus importantes et des couleurs différentes. |
5. Les autres.
Qui comptent en particulier toutes les toxiques...
En tout cas, de mon côté, voici ce que je viens de faire des catégories 3 et 4...
Salade sauvage estivale
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Salade sauvage estivale :
Pourpier, jeunes feuilles d'amaranthe et de chénopode blanc, feuilles et fleurs de vergerette du canada
et un peu de fromage de chèvre. |
Tartes aux herbes aux saveurs orientales
Ingrédients :
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Tartes aux herbes aux saveurs orientales :
La combinaison herbes - chèvre - épice fait merveille ! |
- Un saladier de feuilles d'amaranthe
- Un saladier de feuilles de chénopode blanc
- Une poignée de feuilles de vergerette du canada
- Deux picodons (mi-secs)
- 3 gros œufs
- 3 gousses d'ail
- 2 verres de lait entier
- 1 cuillère à soupe de poudre de curry
- Pâte brisée
- Un peu de sel
Préparation :
- Ébouillanter les herbes avant de les plonger dans de l'eau froide
- Bien les presser pour en évacuer un maximum d'eau
- Les hacher finement au couteau et mélanger avec les œufs, le lait, un des deux picodons (émietté), le curry, l'ail finement haché et quelques pincées de sel (mais très peu, le fromage en apportant déjà)
- Étaler la pâte dans un plat à tarte et la piquer
- Répartir ensuite le mélange de manière uniforme et le parsemer de morceaux du picodon restant
- Enfourner pour 30 bonnes minutes à 180°C
Comme le titre en parle, qu'il m'est souvent donné l'occasion d'en observer lors de mes cueillettes et qu'eux aussi sont souvent des mal-aimés, voici quelques petites bêtes...
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Cigale (peut-être cicada orni), la reine de l'été. |
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Épeire diadème (raneus diadematus) |
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Probablement un tabac d'Espagne (argynnis paphia) sur un bouquet de fleurs de cirse de Montpellier, mais avec le contre-jour... |
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Ėphippigère des vignes (ephippiger ephippiger) sur une azurite. Celle-ci est une femelle, reconnaissable à la présence de la tarière (organe de ponte), à l'arrière de son abdomen. |
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Ėphippigère des vignes (ephippiger ephippiger) sur une azurite. Celle-ci est un mâle (cerques visibles à la place de la tarière). |
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Probablement sauterelle ponctuée (leptophyes punctatissima), mais la ponctuation n'est pas très apparente. |
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Peut-être criquet d'Italie (calliptamus italicus) |
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Deux tabacs d'Espagne (argynnis paphia) dérangés dans un moment intime sur une centaurée |
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Couple de miramelles alpestres (Podisma (sub)alpina). J'ai aussi dérangé ces deux criquets dans un moment critique alors qu'ils étaient sur une ombelle d'akènes ailés de laser à feuilles larges. |
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Abeille charpentière (xylocopa) sur une azurite. Les traces blanches sur son dos m'intriguent ... |
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Punaise verte (palomena prasina), sur une azurite. La teinte brune est la teinte hivernale (déjà ?) de cette punaise. |
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Soufré (colias hyale) sur une fleur de cirse de Montpellier. |
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Piéride (genre pieris) sur une fleur de cirse de Montpellier.
Je ne m'aventurerai pas à dire de quelle espèce de piéride il s'agit tellement il y en a... |
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Punaise arlequin (graphosoma italicum) sur une ombelle d'akènes de carottes. |
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Ecaille chinée (euplagia quadripunctaria) sur une ombelle de panicaut champêtre. |
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Clairon des abeilles (trichodes apiarius) sur une ombelle de panicaut champêtre. |
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Gamma (autographa gamma), en principe nocturne, il lui arrive de butiner le jour comme ici sur une ombelle de panicaut champêtre. |
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Avec tout ces insectes, il fallait bien finir par un de leurs prédateurs, ici, un jeune lézard des murailles (podarcis muralis) |