La grande bardane (arctium lappa) et ses immenses feuilles en forme de cœur. |
Tout d'abord la plante du jour : la bardane.
S'il est des plantes pas forcément facile à repérer, ce n'est vraiment pas, mais alors pas du tout le cas de la bardane. Ses feuilles sont tout simplement immenses au point que je ne voit guère que le grand pétasite, parmi nos plantes sauvages indigènes, pour lui rafler le trophée des plus grandes...
Mais alors que les feuilles de son concurrent ont une forme plutôt arrondie, presque circulaire, celles de la grande bardane ont une forme de cœur allongé. Pour soutenir ces immenses feuilles, la plante dispose de grands et robustes pétioles. Et c'est justement ceux-ci que je cueille en ce moment en cassant le pied à la base puis en coupant le haut juste sous la feuille (note : le vert des feuilles est tout à fait comestible, mais très amer).
Ensuite, la première étape de préparation : on frotte !
L'élimination du duvet formé par les poils recouvrant une bonne partie des pétioles évite, lorsqu'on mange la plante, de se retrouver à croquer les nombreux grains minéraux qui y sont collé (jamais agréable d'y laisser un morceau de dent !).
Pour cela, il suffit de prendre un torchon ou du papier absorbant et de frotter les longues tiges. Ce serait un jeu d'enfant si seulement celles-ci n'étaient pas cannelées ! Mais on finit quand-même par s'en sortir.
Seconde étape de la préparation : on effile !
Pour cela, la technique la plus indiquée est la même que pour les branches de céleri : on tient la tige en plaçant sa base vers le haut, on casse à quelques centimètre du haut et on tire délicatement vers le bas sur le morceau ainsi libéré. Les fibres les plus résistantes viennent presque toutes seules !
Ah, j'oubliais : pour éviter que les pétioles noircissent, les plonger dans de l'eau citronnée aussitôt effilés.
Troisième étape : on cuit !
Le but principal de cette première cuisson est d'évacuer l'amertume. En général, une cuisson unique de 5 bonnes minutes dans de l'eau bouillante suffit, mais une seconde (en renouvelant l'eau) peut être nécessaire.
Et finalement, on peut passer aux choses sérieuses :
Mijoté de volaille et bardane
Ingrédients (pour 4) :
- 500g de pétioles de bardane préparés comme décrit au dessus et débités en tronçons de 3 cm environ (après cuisson)
- Cuisses, pilons et ailes d'un beau poulet
- 4 tomates émondées
- 1 poivron rouge
- 2 piments oiseau rouges
- 1 gros oignon
- 15cl de vin blanc sec
- 15cl d'eau
- 3 gousses d'ail
- 1 citron
- 1 branche de thym
- 2 cuillères à soupe d'huile d'olive
- Sel
- Placer une sauteuse sur feu vif et y verser l'huile d'olive
- Y saisir les morceaux de poulet avant d'ajouter l'oignon haché finement
- Une fois l'oignon translucide, ajouter les tomates découpées en petits cubes, le poivron débité en lamelles, les gousses d'ail préalablement écrasées
- Baisser le feu et continuer avec la bardane, les piments (juste fendus), le jus du citron, le thym, le vin et l'eau
- Couvrir et laisser cuire à feu doux (maintenir une légère ébullition) pendant 30 bonnes minutes sans remuer
- Découvrir et monter le feu (ébullition plus franche pour réduire le liquide)
- Cuire encore pendant 45 minutes en remuant un minimum (juste pour éviter que le fond brûle)
- Retirer le piment, la branche de thym et saler
- Il n'y a plus qu'à déguster !
Bon, alors oui, comme dit dans le titre de ce billet, ça fait quand même pas mal de boulot, mais le résultat est plus qu'intéressant : le goût d'artichaut de la bardane mérite ce travail. Et en fin de compte, si on compare avec de vrai artichauts, je ne suis pas certains que cela demande plus de travail !
J'ai vu dans l'émission Cuisine Sauvage que la racine est également comestible (récoltée avant la montée en graines), avez-vous testé ?
RépondreSupprimerTestée et approuvée ! Par contre, c'est bien avant la montée en graine qu'il faut récolter la racine, c'est même avant la montée de la hampe florale, lorsque la plante n'est encore qu'une rosette (grande certes, mais une rosette quand même). L'idéal, c'est juste après sa première année de développement (c'est une bisannuelle), c'est à dire pile-poil à partir de maintenant (les graines se semant naturellement à la fin de l'été). Juste avant l'hiver, c'est là que les réserves racinaires sont les plus importantes.
SupprimerMalheureusement avec les sauvages, le sol est rarement meuble et adapté à une croissance régulière et homogène. Résultat : les racines sont souvent très tortueuses et donc difficile à extraire (beaucoup de casse), puis difficile à peler. Mais c'est un légume intéressant ! Ça me rappelle qu'il faudrait que je publie sur le sujet... mais avant, il me faudra trouver suffisamment de matière (racinaire bien entendu).
Bon jour.
RépondreSupprimerMon nom est Ivana Paukertová. Je suis un botaniste. Je vis dans la République tchèque. Je suis intéresse à la cuisine des plantes sauvages.
Je ai fait cuire les pétioles bardane selon vos instructions. La cru Bardane tchèque ne était pas amer. Je demande: la bardane existe français autre que le tchèque? Je ne sais pas.
La racine de bardane qui fleurit est dur. Mais la partie entre la racine et la tige tend à déguster comme les pois verts.
Je vous remercie pour ce blog. Ce site est une grande source d'inspiration pour moi.
(Je ne parle pas le français. Ce texte a été traduit google l'oncle.
Je supplie le langage de l'indulgence.)