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vendredi 6 juin 2014

Fleurs de Savoie (tome 3)

Nous voilà donc malheureusement à la fin de ce périple savoyard... Mais ce billet reste l'occasion pour faire ensemble un dernier petit tour avant de rentrer.

Cette fois-ci, le billet ne commencera pas par un paysage grandiose... mais par un troupeau en route vers les estives (ou plus probablement vers une étape intermédiaire). Il ne manque plus que le doux son des clarines pour être totalement dans l'ambiance !

L'étape de ce troupeau, ça pourrait très bien être dans un coin comme ce col : l'herbe y est belle et grasse. C'est aussi un terrain favorable au chénopode bon-Henri (chenopodium bonus-henricus), l'un des meilleurs épinards sauvages qu'on puisse trouver. Malheureusement, celui-ci est un peu trop avancé (déjà!?) pour être cueilli : Pas de chance !

Étonnant aussi de trouver ces marasmes des Oréades (marasmius oreades) ou faux-mousserons si tôt à cette altitude. Le col est quand même à 1700m... Heureusement pour eux, ils n'étaient qu'une petite poignée : c'est ce qui les a sauvés !

Au même endroit, mais en lisière de bois, l'alchémille (alchemilla vulgaris) colonise le terrain. Dans ces endroits plus frais, elle capture les gouttes de rosée pour les transformer en rivières de diamants ! C'est une plante comestible plutôt médiocre (astringente et assez coriace), mais elle a de nombreux usages en phytothérapie et aussi dans quelques disciplines plus ésotériques...

Et puis où que l'on aille, on tombe toujours sur de belles orchidées (très nombreuses cette année)... De gauche à droite et de haut en bas : Orchis pâle (orchis pallens), orchis mâle (orchis mascula), orchis de mai (dactylorhiza majalis, ou une des sous-espèces du groupe) et néottie nid d'oiseau (neottia nidus-avis). Caractéristique remarquable chez cette dernière : elle est dépourvue de chlorophylle et trouve ses ressources dans un ménage à trois impliquant un arbre, un champignon et elle-même !

Toujours dans les bois, profitant des suintements d'une source, la sabline des mousses (moehringia muscosa, non comestible) elle aussi a pris de l'avance : Ses fleurs apparaissent généralement plus tard dans la saison...

La forêt commence un peu à s'éclaircir alors qu'au sol, les étoiles blanches de la sabline ont maintenant fait place aux étoiles jaunes du lysimaque des bois (lysimachia nemorum). Certains de ses cousins seraient comestible, mais lui... aucune idée, et dans le doute...

Concernant celles-ci par contre, je n'ai aucun doute : comestibles ! Avec leurs fleurs très caractéristiques parfois jaune délavé, parfois bleues comme ici, il s'agit de raiponces en épis (phyteuma spicatum). C'est tel que les épis sont sur la photo de gauche que je les cueille (avec quelques centimètres de tige) : la pointe encore verte et les fleurs du bas à peine ouvertes. En général, un latex suinte de la tige lorsqu'elle est cassée. En séchant sur les mains, il devient collant, mais un peu d'eau suffit pour s'en débarrasser. 

Quant à la manière de les cuisiner... rien de plus simple :
  • On les ébouillantes 2 petites minutes dans de l'eau généreusement salée
  • Puis on les plonge immédiatement après dans de l'eau glacée (ça fixe les couleurs)
  • Enfin, on les égoutte bien. On les presse même pour en évacuer un maximum d'eau
  • Il n'y a plus qu'à les déguster en salade des morceau de pomme de terre, le tout arrosé d'un peu de vinaigrette...

Les épis de raiponce ainsi préparés ont un léger goût d'artichaut.
De quoi donner d'autres idées de préparations.

2 commentaires:

  1. Tu as eu beau temps on dirait !
    J'ai pensé à toi car l'an prochain, avec les dames non scolarisées/ateliers de français à Romans, je vais travailler le thème des plantes qu'on mange, qu'on boit, médicinales et autres.
    Je cherche des bénévoles pour les travaux pratiques...hé hé !

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    1. Tu peux m'envoyer les détails (date etc.) à "sauvagement point bon arobase gmail point com". On ne sait jamais, selon la période, je serai peut-être en visite dans la Drôme...

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