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samedi 27 juin 2015

Souvenirs du Morbihan

Pèle-mêle, quelques souvenirs ramenés de mon week-end breton...

Colonisant les moindres fissures entre les rochers, c'est la criste marine (crithmum maritimum).
Un goût entre carotte, anis, fenouil et citron avec une petite note iodée : un vrai cocktail !

Étonnement, ces étranges becs sont des crustacés et pas des mollusques. Il s'agit en effet de pouce-pieds (pollicipes pollicipes). Leur "pêche" est  à la fois difficile et dangereuse : Difficile car il sont biens accrochés sur leur support et c'est souvent au marteau et au burin que certains les prélèvent ; Dangereuse car ils s'installent sur les rochers battus en permanence par la houle. Mon conseil pour profiter au mieux de la délicieuse chair contenue dans le pied tubulaire : c'est dans de l'eau de mer qu'il faut les cuir, et pas plus de trois minutes.

Agressé par deux goélands qui n'avaient pas envie de partager leur coin de littoral, ce héron cendré (ardea cinerea) a très lentement pris son envol pour aller s'installer quelques centaines de mètres plus loin. Pourquoi tant de haine ?

Au début, le plumage rayé sur sa poitrine m'avait fait penser à un autour ou à un épervier, mais avec un cou gris comme le sien et un bec presque droit, j'ai dû revoir mon jugement : coucou gris (cuculus canorus).

Il faut croire que tous ces petits escargots adorent le maceron (smyrnium olusatrum). En tous cas, il ne reste plus rien du feuillage de ces grandes apiacées. En fait, pour peu qu'elles résistent à leur poids, la plupart des plantes du coin sont toutes colonisées : ravenelle et autres choux sauvages, fenouil, ail, les escargots des dunes (theba pisana) ont l'embarras du choix. Ces petits gastéropodes sont typiquement ceux servis en tapas en Espagne (caracoles). J'en ai justement dégustés il y a peu à Séville, mais il faudra bien un jour que j'en prépare moi-même.

A marrée basse, au détour d'une flaque, de minuscules reflets argentés attirent mon regard : Ce sont des milliers de petits alevins. Mais je n'ai aucune idée de ce qu'ils deviendront quand il seront plus grands.

L'aigrette garzette (egretta garzetta) n'a visiblement pas le temps d'attendre qu'ils engraissent et s'en donne à cœur-joie en plongeant son bec dans les flaques ! J'ai toujours des difficultés à photographier cet échassier discret et peureux. A vrai dire, lorsque j'en aperçois une, je n'ai jamais le bon objectif monté sur mon appareil. Au mieux, lorsque finalement tout est prêt, il ne me reste souvent plus qu'un battement d'ailes blanches à capturer.

Parfois, on tombe sur toutes ces boules de couleur pourpre : il s'agit d'inflorescences d'ail à tête ronde (allium sphaerocephalum). Un véritable champ d'ail (c'est pas la première fois que je la fais).

Ces innombrables épis cotonneux oscillant au rythme de la brise, ce sont ceux des queues-de-lièvres (lagurus ovatus), plus communément appelées "gros-minets" ou simplement "chatons".

Malgré les innombrables "queues-de-lièvres" sur les dunes tout autour, ici, c'est bien un lapin de garenne (oryctolagus cuniculus). Peu de prédateurs, beaucoup de ressources végétales, portées nombreuses, pas étonnant d'en voir presque partout. Dommage collatéral : il n'est pas rare de se fouler une cheville dans un de leurs terriers.

Lui, on ne le présente plus : goêland (genre larus). Peut-être un argenté (larus argentatus), mais sans certitude. Une chose est certaine par contre : ce n'est pas une mouette !

Quand je vous disais qu'ils s'attaquaient à tout : ici, l'inflorescence d'un ail à tête ronde (allium sphaerocephalum).

Et pour conclure, comment repartir du coin sans évoquer les mégalithes. Ici, les dolmens de Mane-Kerioned, pas très loin de Carnac.

Les plus pointilleux auront peut-être remarqué que le château en arrière-plan du goéland est celui de la pointe de Trévignon, située dans le Finistère. Mais c'est promis, excepté cette incartade, tout est authentiquement morbihannais !

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