Je crois bien qu’aujourd’hui j’ai fait un pas de plus dans ma recherche de nouveauté et d’originalité. J’ai en effet décidé de tester une nourriture sauvage qui aurait de quoi en dégouter certains : l’anémone de mer ou actinie.
Bien que portant le nom d’une fleur, ces petites choses tentaculaires appartiennent bien au règne animal. Car au même titre que les coraux, les anémones sont des polypes. Mais à la différence de ceux-ci, aucun squelette calcaire ne les protège.
Sur leurs nombreux tentacules, elles disposent de cellules urticantes semblables à celles des méduses, les nématocystes, véritables armes de guerre biologique projetant chacune un filament urticant dans les doigts qui auraient la témérité de vouloir tâter du polype. Ces mines miniatures peuvent provoquer de légères brûlures. Je suppose que tout le monde n’y est pas sensible de la même manière car des trois espèces que j’ai pu « chasser » (s’agissant d’animaux, il me semble difficile d’utiliser les termes « cueillir », « glaner » ou encore « récolter ») hier, aucune ne m’a provoqué la moindre brûlure :
Tomate de mer ou actinie commune (actinia equinia)A marée basse, elle rétracte ses tentacules pour former une petite boule gluante de couleur brun-rouge, lui valant le surnom de tomate de mer.
Anémone-fraise (actinia fragacea)Visuellement proche de l’actinie commune, elle s’en distingue par les taches qui ornent son pied, évoquant les akènes à la surface d’une fraise.
Anémone verte (anemonia viridis)La plus belle des trois avec ses tentacules verts aux extrémités teintées de violet.
Pour ma première préparation, je les ai simplement nettoyées, égouttées, puis roulées dans la farine avant de les faire sauter à la poêle dans de l’huile d’olive. Chaudes, enrobées d'une fine croute croquante, elles libèrent leur saveur marine dès la première bouchée. Et la cuisson détruisant les cellules urticantes, il n'y a plus rien à craindre de leur part.
En accompagnement, quelques morceaux de courgette sautés avec un peu d’ail et de la tomate cuite avec des fines lamelles de kombu royal (laminaria saccharina).
Ca faisait longtemps que j’attendais l’occasion de trouver cette algue à la saveur sucrée (d’où « saccharina ») et elle s’en enfin présenté.
En principe, elle ne fréquente que les niveaux les plus bas de l’estran et le coefficient de marée n’était pas bien fort, mais cette fois j’avais mon maillot de bain !