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vendredi 21 septembre 2012

Fin d'été dans le Cotentin

C'était le dernier week-end de l'été, il faisait presque beau, les coeficients de marée étaient favorables. Direction donc le Cotentin avec deux grandes étapes, la première en bordure des marais au sud de Saint-Vaast-la-Hougue, la seconde au bout du bout de la presqu'île, juste en face d'Aurigny (Alderney), une des îles Anglo-Normandes.

Sur les plages, tout d'abord...

 

L'honkénie faux-pourpier forme encore de grands tapis verts, mais la couleur jaune commence à faire son apparition : l'automne se fait sentir. Les sommités sont encore tendres et juteuses, mais elle ont pris un peu d'amertume. Elles restent quand même tout à fait comestibles.

 

La ravenelle ou radis sauvage, a déjà semé beaucoup de graines, mais il reste encore quelques siliques vertes. La plante étant bisannuelle (mais parfois pérennante), on trouve aussi quelques belles rosettes. Les feuilles les plus jeunes, aux côtes fermes et croquantes rappellent un peu le goût du chou. Au dessous, les racines sont trop tortueuses pour être exploitées, mais leur odeur ne laisse aucun doute sur leur parenté avec nos habituels radis.


Siliques de ravenelle ou radis sauvage (raphanus raphanistrum) à gauche. Ravenelle en rosette à droite.

 

Les rosiers rugueux font maintenant de beaux cynorhodons tous ronds et bien charnus, mais n'ont pas encore atteint la pleine maturité. Dire qu'il y a tout juste trois mois, c'est avec les fleurs de cette espèce de rosier que je faisais un délicieux sirop. Bientôt, ce sera au tour de la confiture...

 

La marée descendant, on peut faire quelques pas sur le schorre... Mais quelques pas seulement car il est très facile de s'enliser. Il est donc préférable d'avancer en passant d'îlots végétaux en îlots végétaux. Certains sont couverts de graminées halophiles, d'autres d'obione, de salicorne ou de soude maritime. On y trouve aussi les fameuses oreilles de cochon, nom donné aux feuilles de l'aster maritime. Charnues, croquantes et parfumées, elles sont délicieuses crues, quoiqu'un peu coriaces en cette fin de saison. Une rapide cuisson à l'eau et elles se transforment en un « épinard » au goût étonnant.

 

Sur les rochers, ensuite...

 

C'est un tout autre milieu qui s'offre à nous. Tout d'abord avec une très grande diversité d'algues parmi lesquelles ont remarquera par exemple le carragheen ou les haricots de mer (himanthalia elongata), tout deux comestibles. Ces derniers sont maintenant piqués de nombreux points, stigmates de leur entrée en période reproductive. Visuellement moins appétissants dans cet état, plus fermes également, ils n'en restent pas moins comestibles et toujours aussi bons.

 

Sous les pierres (attention, toujours les remettre en place), on a parfois la surprise de tomber sur un tourteau (cancer pagurus). Beaucoup sont trop petits, mais on finit toujours par en trouver quelques-uns au dessus des tailles limites (ici, c'est 14cm au plus large de la carapace, et 10 unités au maximum par personne).

 

Parfois, en soulevant une pierre, on aperçoit de petits crustacés aux faux-airs de homards miniatures. A peine découverts, ceux-ci tentent de s'échapper par de violents mouvement de queue. Il s'agit de galathées. Bien que comestibles (personnellement, je n'ai jamais goûté), la petite taille de ces crustacés est le plus dissuasif de leurs arguments.

 

Et puis de temps en temps, on a vraiment de la chance...

A venir ces prochains jours, quelques idées pour utiliser cette manne...

 

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