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jeudi 9 mai 2013

Balade dans les hauteurs drômoises

Partis pour cueillir du thym dans les marnes au dessus du village, quelques bonnes surprises ont agrémenté notre balade.

Nous commençons tout d'abord en longeant le lit d'un torrent de montagne asséché (la plupart du temps). Avec les pluies récentes, un petit filet d'eau coule au fond, et visiblement, sur les rives, cette humidité a bien profité à de nombreuses lianes de tamier.

Ces pousses de tamier (tamus communis, syn. dioscorea communis) sont tellement
gorgées d'eau qu'elles tiennent presque toutes seules, se soutenant mutuellement.
Le diamètre de ces pousses de "respountchous" est vraiment impressionnant.
Comestibles lorsqu'elles sont jeunes, il nous reste à espérer qu'elles ne soient
pas trop amères une fois que nous les aurons blanchies.

Plus haut, nos pas nous amènent au milieu des graminées où des groupes d'orchis balisent les bords du chemin. Avec leurs couleurs plus ternes, les nombreux ophrys qui les côtoient passent presque inaperçus.

Orchis pourpre (orchis purpurea). Son tubercule est peut-être comestible
(comme celui de beaucoup d'orchis et d'ophris), mais pourquoi couper une aussi belle plante,
qui par ailleurs est protégée dans certaines régions. Il n'a pas que l'air d'une orchidée, il fait
partie de la même famille : les orchidacées.
De la même famille aussi, j'hésite entre l'ophrys petite araignée et l'ophrys araignée
(ophrys araneola ou aranifera). Il y a tellement de sous-espèces et d'hybrides
chez ces orchidacées qu'il n'est pas simple de s'y retrouver. Lui aussi serait
comestible (tubercule), mais lui aussi est protégé dans certaines régions.

Enfin nous atteignons le niveau des marnes. Ici, les plants de thym sont pléthores. Leurs fleurs commencent à peine à s'ouvrir et bientôt, le vert terne de ces nombreuses touffes virera au rose lumineux, surtout lorsque le soleil se décidera à se montrer !

Thym commun ou farigoule (thymus vulgaris). A peine ouvertes, les fleurs attirent
immédiatement les abeilles et à les sentir, on comprend pourquoi !

En attendant, c'est plutôt le bleu ciel qui domine, celui des aphyllantes.

Aphyllantes de Montpellier (aphyllantes monspeliensis). Ces fleurs comestibles ont un
petit goût sucré pas désagréable du tout. Malgré leur nom d'œillets bleus de Montpellier,
elles n'ont rien à voir avec les véritables œillets.

Bientôt, il sera aussi remplacé par celui des fleurs de la laitue vivace, mais pour l'instant, elles n'ont même pas commencé à monter.
Laitue vivace (lactuca perrenis), l'une des meilleures salades sauvages.
Il y en avait peu, nous avons donc préféré ne pas les cueillir afin de préserver
la ressource (la plante étant vivace, une cueillette irraisonnée pourrait lui être
fatale localement)

 Plus tard encore viendront les fleurs blanches du laser odorant. Pour l'heure, il sort tout juste de terre.

Laser de France ou laser odorant (laserpitium gallicum). Les jeunes feuilles encore fripées
de cette apiacée sont très aromatiques et peuvent remplacer le persil dans tous ses usages
culinaires. 

Après une balade comme celle-ci, c'est inutile de me demander pourquoi je l'aime, mon pays natal !

Quelque part à mi-chemin entre Crest et Die (Drôme)

7 commentaires:

  1. Bonjour,
    Magnifique balade gourmande et florale… Je rêve de découvrir des orchidées sauvages, pouvez-vous me préciser où je pourrais aller les observer, vers Crest ou en d'autres lieux de la Drôme? Merci d'avance et très belle journée
    fm

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    1. Les orchis et ophrys sont finalement assez communs en cette période. On en voit même sur le bord des routes. Un endroit intéressant dans le coin de Crest et une belle balade en prime : depuis Saillans, prendre le GR9 en direction de la chapelle Saint Christophe. PLusieurs espèces devraient être observables le long du chemin.

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  2. C'est vrai, il y en a dans beaucoup de lieux, à cette saison. Et par exemple, lorsqu'on est plus près de Valence, il suffit de monter sur la montagne de Crussol. Voir ici

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  3. Hello voisin
    oui des orchys, en marchant tendrement on en voit ici* elles aiment se cacher dans l'herbe
    mais, dans le Royans* elles sont encore timides actuellement
    Je reviens de mon Intermarché où un présentoir des "livres régionaux" affiche en bonne position ton livre ! Célébrité !!

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    1. Salut voisine... Après la Drôme, nous avons fait un tour hier en Ardèche, histoire de ménager les rivalités trans-rhodaniennes ;-)
      De ce côté du Rhône aussi elle sont encore timides : j'ai été étonné d'en voir très peu alors que beaucoup d'autres fleurs sont sorties.
      Sinon, d'ici un ou deux mois, j'espère avoir l'occasion de faire un tour dans le Vercors et d'observer les magnifiques sabots de vénus.

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  4. Oooh je ne savais pas que l'aphyllante était comestible ! Avec tout ce qu'il y a vers chez moi (Montpellier) ça m'intrigue, je vais aller me faire une petite cueillette :-)

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    1. Par contre, c'est à déguster sur place "pour le fun" car la fleur est petite et très fragile (elle se flétrie très vite)...

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