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mardi 1 octobre 2013

Encore un peu de verdure

Alors que nous étions partis visiter un coin à argouses (c'est la pleine saison en ce moment), nous avons profité de la proximité du littoral pour récupérer encore un peu de verdure, avant que celle-ci ne dépérisse avec les mauvais jours.

Les fleurs de l'aster maritime (aster tripolium) se détachent nettement au milieu
de l'obione (halimione portulacoides), de la soude marine (suaeda maritima)
et des salicornes (salicornia), toutes comestibles. Mais pour la plupart (comme
pour celles en arrière plan), leur belle couronne bleutée a fané et seul le cœur
jaune doré reste, se ternissant peu à peu.
Le littoral en question est une zone estuaire, avec son sol limoneux (certains le qualifieraient même de vaseux) et son habituel tapis de plantes halophiles.

Sur place, c'en est désormais fini de la salicorne, maintenant trop avancée : seules ses extrémités ont conservé l'aspect charnu qui la rendait aussi attractive. Le reste de la plante s'est asséché pour ne laisser que de fines branches ligneuses, inexploitables.

C'en est presque aussi fini de l'aster maritime dont la plupart des fleurs (des étoiles bleutées au cœur d'or) sont désormais fanées et dont les grandes feuilles ne sont qu'un lointain souvenir du printemps, lorsqu'elles n'avaient pas encore monté.

Pour le gourmand que je suis, il reste bien les feuilles réparties le long des tiges, dans lesquelles on retrouve toutes les saveurs de la plante, mais elles sont trop petites et peu pratiques à cueillir du fait de l'absence de pétiole. Mais dans de telles situations, il faut savoir persévérer...

... car finalement, à y regarder plus attentivement, quelques dizaines de centimètres au dessous du niveau des fleurs, prenant naissance directement dans le sol humide, de belles feuilles bien charnues sont bel et bien présentes. Ces retardataires (à moins qu'il ne s'agisse de téméraires de la nouvelle génération) sont couvertes d'un fin dépôt limoneux apporté par les récentes marées d'équinoxe. De fait, il faut un certain temps pour habituer le regard à ce camouflage et ainsi pouvoir en récolter quelques poignées.

Un peu plus loin de l'eau, dans une zone située à l’abri des marées (même de celles d'équinoxe), les fauchages de cet été ont réactivé une douzaine de pieds de bette maritime. Alors qu'un peu partout, leurs congénères ont dispersé leurs graines et se laissent lentement dépérir, celles-ci présentent de magnifiques rosettes débordant de belles et grandes feuilles charnues.

Feuilles charnues, en fer de lance, longs pétioles plutôt massifs sur les feuilles
basales, surface brillante, pas de doute quant à l'identification de la plante :
bette maritime (beta vulgaris sous-espèce maritima).

Dans un élan altruiste et totalement désintéressé, nous nous empressons de les mettre dans nos sacs, à l'abri d'un nouveau fauchage...

Samoussas de bette et aster au curry

    Ingrédients (pour une douzaine de samoussas) :
    • 350g de feuilles avec côtes de bette maritime et/ou d'aster maritime (proportions selon les goûts, mais utiliser plutôt la bette en majorité)
    • 1 gros oignon
    • 2 gousses d'ail
    • 50g de beurre
    • 75g d'emmental râpé
    • 2 bonnes cuillères à soupe de curry de Madras en poudre
    • 12 feuilles de brick
    • 1 œuf
    • Une pincée de sel
    Préparation :
    • Laver et égoutter les feuilles, puis les hacher en fines lanières
    • Peler et émincer l'oignon
    • Jeter le tout au fond d'une sauteuse dans laquelle on aura préalablement fait fondre le beurre
    • Commencer la cuisson à feu moyen pour faire suer la verdure
    • Ajouter ensuite un verre d'eau ainsi que l'ail haché et la poudre de curry
    • Réduire le feu et continuer la cuisson jusqu'à ce que l'eau ait totalement été bue
    • Laisser un peu refroidir avant d'incorporer le fromage râpé à ce mélange
    • Constituer les samoussas en y répartissant la farce (utiliser l’œuf battu comme colle)
    • Les cuire juste avant de les servir, soit au four (les huiler un peu avant de les enfourner pendant 5 bonnes minutes à 200°C), soit à la poêle (2 à 3 minutes sur chaque face dans un fond d'huile bien chaude)
    Déjà utilisé pour une tarte cet été, l'accord entre curry et chénopodiacées (la famille à laquelle la bette apparatient) fait encore une fois merveille !

    2 commentaires:

    1. recette faite juste avec des aster , nous avons trouvé ça délicieux à refaire
      pour le curry n ' ayant pas de curry de madras, j 'ai mis du curry corsaire de chez O. R . de cancale
      accompagné d' une salade dans laquelle j ' ai ajouté quelques feuilles d 'aster crues finement coupées
      merci encore pour le partage
      ANNY

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      Réponses
      1. Avec un mélange made in Olivier Roellinger : j'aime !

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