Avantage de ces récompenses : après le passage des hordes
dominicales assoiffées de cèpes et de girolles, on trouve encore le moyen de (bien) remplir un panier avec les
espèces qui ont échappé aux coups de pieds rageurs d’ignares aux instincts destructeurs (hein ? quoi ? serais-je un peu trop vindicatif ?).
Ne croyez surtout pas qu’il s’agit d’une solution de
secours qui permet uniquement de faire du volume au détriment de la
qualité. Ces champignons-là ont un réel intérêt culinaire.
A tout seigneur tout honneur, jetons tout d'abord un œil à l'authentique détenteur du titre : le bolet à pied rouge. S'il est peu ramassé, c’est principalement à sa couleur qu'il le doit : son pied fait peur à cause des possibilités de confusion
avec l’un de ses cousins, le bolet satan. Nombreuses sont pourtant les
caractéristiques permettant de les distinguer. Pour autant, il ne faut pas
croire qu’erythropus est sans danger : consommé cru, il serait source d'anémie.
Mais bien cuit… c’est une toute autre histoire : grâce à une tenue exceptionnelle à la cuisson, il peut s’inviter sans crainte dans tous les plats mijotés. Mais il peut aussi remplacer les cèpes dans la plupart de leurs usages. Petit secret de préparation : à moins de bien le rissoler, il est préférable de le blanchir (entier, pendant une bonne dizaine de minutes) avant de le cuisiner.
Mais bien cuit… c’est une toute autre histoire : grâce à une tenue exceptionnelle à la cuisson, il peut s’inviter sans crainte dans tous les plats mijotés. Mais il peut aussi remplacer les cèpes dans la plupart de leurs usages. Petit secret de préparation : à moins de bien le rissoler, il est préférable de le blanchir (entier, pendant une bonne dizaine de minutes) avant de le cuisiner.
Autre champignon qui mériterait tout autant le titre :
la golmotte (amanita rubescens), également appelée amanite rougissante ou amanite vineuse. Elle, c’est clairement à la mauvaise réputation associée aux amanites qu'elle doit d’être ignorée. Pour couronner le tout, un autre de ses attributs génère la peur : les taches sur son
chapeau (qui sont en fait des vestiges du voile qui entouraient le champignon à
sa sortie de terre). L’inconscient collectif les associe immanquablement à celles
de la très toxique amanite tue-mouche.
Pour la golmotte comme pour le bolet à pied rouge, une cuisson est nécessaire
pour en ôter la toxicité. Dans son cas, un passage à l’eau bouillante (salée de préférence) pendant au
moins 10 minutes est nécessaire, ainsi qu'un bon égouttage (l’eau de cuisson devant être jetée). On
pourrait croire que ce traitement est préjudiciable au goût, mais étonnement, c’est tout le
contraire, cette cuisson semblant au contraire révéler le goût très agréable du champignon.
Dernier pour aujourd’hui (mais la liste pourrait être bien
plus longue) : le clitocybe nébuleux (clitocybe nebularis) également connu sous le nom
de gris de sapin. Présentant un risque non négligeable de confusion avec l’entolome
livide et parfois donné comme toxique par certains ouvrages (les avis sont partagés, voire polémiques à ce sujet) : sur le papier, on ne peut pas
dire qu’il soit très attirant. Il a pourtant l’avantage d’être très commun.
Semblant fragile lorsqu'on le cueille, la cuisson à l’eau lui donne un peu plus
de tenue (jeter l’eau de cuisson). Plutôt destiné aux plats mijotés, les jeunes
spécimens peuvent aussi être préparés en conserves (avec vinaigre, eau, huile, aromates).
Ils deviennent alors d'excellents antipasti, pour lesquels on ne regrette qu’une
chose : c’est qu’ils partent trop vite !
Rappel important :
Les informations et photo fournies ici le sont à titre purement indicatif. Il est de la responsabilité de chacun de s’assurer de la comestibilité des champignons qu’il cueille, soit assisté d’une personne avertie, soit à l'aide d’ouvrages de référence (en s’assurant au préalable de bien en comprendre les termes). Ce blog ne se substitue ni à l’un, ni à l’autre.
Dans tous les cas, en cas de doute, appliquer le principe de précaution !
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Gâteau de foies de volailles aux bolets à pied rouge
Ingrédients :
- 400g de foies de volaille
- 300g de bolets à pied rouge
- 150g de farine
- 1 gros oignon
- 100g de graisse de canard
- 4 gousses d'ail
- 1 sachet de levure chimique
- 1 cuillère à café de sel
- 1 cuillère à café de poivre moulu
Préparation :
- Émincer l'oignon, le faire revenir sur feu vif dans un peu de graisse de canard et réserver (sans jeter la graisse de cuisson)
- Procéder de même avec les bolets, mais à feu plus doux, jusqu'à ce qu'il ne reste aucun liquide et que les morceaux de champignons aient commencé à rôtir
- Placer les 2/3 des champignons, l'oignon, la graisse de canard, les foies de volaille, le sel et le poivre dans le bol d'un blender
- Mixer jusqu'à obtenir un appareil uniforme
- Verser dans un bol afin d'y incorporer la farine et la levure
- Hacher le dernier tiers des champignons et les ajouter
- Chemiser un moule à gâteau (dans mon cas, j'ai opté pour un moule à cake) à la graisse de canard et à la farine
- Le remplir avec l'appareil (2/3 de la hauteur) et enfourner pour 30 bonnes minutes dans un four préchauffé à 180°C
- Laisser légèrement tiédir avant de démouler
Idéal pour accompagner une salade verte, ce gâteau salé est tout aussi bon nature... |
Addedum suite à un message très pertinent reçu via FB :
Sur la première des deux photos du bolet à pied rouge, le haut du chapeau semble luisant, ce qui n'est pas le cas. Ce spécimen étant lui-même particulièrement clair, la re-compression JPEG effectuée par Blogger a fini de gommer la texture veloutée du chapeau.
Pas le temps d'aller en forêt en ce moment, mais alors, des rosés des près partout dans les champs, et même sur les pelouses des terrasses de café ou des parkings ! Et je les rate tous parce que, à chaque fois que je les croise, je suis déjà encombrée d'un seau... de vignots (j'ai trouvé un "coin", 2 kg à chaque pêche depuis un mois, sans me fatiguer !). Et tu penses bien que le lendemain, ils ont déjà été cueillis ! L'amanite rougissante est mon deuxième champignon préféré, après le pied bleu...
RépondreSupprimerJ'ai aussi quelques coins en Normandie où il y a encore pas mal de vignots (ou bigorneaux, pointus, littorines, borlicocos, etc. pour ceux qui lisent les commentaires et ne connaissent pas ce nom), mais ces coquillages sont en général ma solution de replis si je ne trouve rien d'autre.
SupprimerCôté champis, il y a pas mal de diversité ici, mais pas encore la quantité. A moins qu'on soit arrivés un peu tard, après les hordes (ici aussi).
Quoi qu'il en soit, dimanche dernier, nous avons ramené une bonne douzaine d'espèces comestibles différentes : sparasis crépus, chanterelles en tubes, cèpes (quand même), bolets bais, bolets orangés des chênes, bolets rudes, laccaires (améthystes et laqués), lépiotes, langues de boeuf et le trio de ce billet.
bolet à pied rouge : à vraiment bien faire cuire !!! au moins 15-20 minutes sous peine de soucis gastriques franchement déplaisants... (c'est du vécu)
RépondreSupprimerLes problèmes gastriques ne sont pas le principal risque. Ce sont essentiellement les hémolysines thermolabiles du bolet à pied rouge qu'il faut craindre. Si non détruites, celles-ci provoquent des troubles sanguins (hémolyse = destruction des globules rouges => anémie).
SupprimerPar ailleurs, ce n'est pas tant le temps de cuisson qui est important que le fait d'atteindre dans toutes les parties du champignon (et donc à cœur) la température de thermolabilité. La découpe est donc également importante : en les coupant finement, le temps nécessaire sera plus court qu'en les gardant entiers, surtout si les spécimens ont des gros pieds (ce qui est souvent le cas).
Ce temps minimum est aussi à adapter selon la température max et donc le type de cuisson.
Typiquement, il sera plus court dans le cas de bolets émincés et rissolés (température nettement supérieure à 100°C) que dans le cas de bolets entiers plongés dans l'eau bouillante (100°C tout rond). De mon côté, c'est 10 minutes dans le premier cas (en évitant de trop en mettre à la fois) et 15 dans le second (dans une grande quantité d'eau pour limiter la chute de température). Depuis les nombreuses années où je le cuisine à raison de 5 ou 6 fois par an, ni moi ni mes convives n'avons eu de soucis...
Chaque année j'en cueillais 4 ou cinq beaux spécimens sur ma propriété toujours au même endroit, c'etait mon petit régal personne n'asait y toucher
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