Sauvagement-Bon s'octroye quelques jours de pause pour les fêtes et revenir en pleine forme en Janvier
En attendant ...
Joyeuses fêtes à toutes et tous
Nicolas
Sauvagement-Bon s'octroye quelques jours de pause pour les fêtes et revenir en pleine forme en Janvier
En attendant ...
Joyeuses fêtes à toutes et tous
Nicolas
Après 6 mois de déclin progressif, la durée du jour va enfin reprendre sa lente courbe ascendante. Ca commence à devenir déprimant de se retrouver dans le noir (ou presque) à cinq heures. Heureusement que la neige est venue égayer tout ça !
Bien entendu, avec ce manteau blanc il n’est pas question de cueillettes. Alors on utilise les provisions : séchées, congelées, au vinaigre ou en saumure, il m’en reste encore un peu, mais certainement pas de quoi tenir jusqu’au printemps ! Et ce ne sont pas les quelques centaines de grammes de coulemelles que j’ai réussi à faire sécher qui permettrons de tenir plus longtemps.
Juste avant les chutes de neige, j’ai pu constater que les racines de panais commençaient à avoir un diamètre intéressant. Les tubercules ne sont pas encore bien gros, et même s’ils n’atteindront jamais la taille du panais cultivé, il y a déjà matière à cuisiner.
Avec la carotte sauvage et la berce, le panais est sans doute l’une des apiacées (ombellifères) les plus communes, alors je n’ai pas hésité à faire un petit prélèvement. Heureusement, car à quelques jours près, la neige aurait reporté la récolte au prochain printemps.
Cette racine blanche fait partie des légumes dits « oubliés ». C’était le tubercule par excellence avant qu’il ne tombe en désuétude, supplanté par la carotte ou la pomme de terre. Il a pourtant quelques avantages, dont sa saveur sucrée et anisée incomparable et très puissante, surtout lorsqu’il est sauvage.
Délicieux en purée (avec ou sans pomme de terre), on peut aussi le déguster cru râpé ou frit en chips comme dans la recette qui suit.
Noix de Saint-Jacques, chips aux 3 légumes et purée de panais
Ingrédients (pour 4) :
Préparation :
Remarque : La purée et les chips peuvent être préparées à l'avance.
J'allais oublier : il faut prendre quelques précautions avec le panais sauvage. Celui-ci contient plusieurs substances phototoxiques (furanocoumarines) qui peuvent provoquer des brulures lorsqu'elles sont appliquées sur la peau et combinées avec la lumière. A moins de ne pas y être sensible (de mon côté, je n'ai encore jamais constaté de réaction), il vaut mieux utiliser des gants, comme avec la neige ...
Alors que j’étais petit, j’adorais ce genre de gourmandises. Aujourd’hui, je me demande si c’était plus pour le plaisir du chocolat (que je préférais aux pâtes de fruits) ou pour celui d’ôter l’emballage doré afin de lire les devinettes.
Les papillotes objet de ce billet sont d’un autre type. Aucune devinette en les ouvrant, à part peut être une question : que peut-il bien y avoir dedans ?
La dulse est sans aucun doute l'ingrédient qui donne une touche spéciale à ces papillotes. On peut trouver cet algue dans certains magasins bios (séchée en général) ou la ramasser fraiche en bord de mer, à l’occasion des marées basses. Crue, elle est assez dure, mais cuite elle devient délicieusement tendre.
Celle que j’ai utilisée provient de la récolte du week-end dernier pas loin de Barfleur (voir ce billet), séchée le lendemain (quelques dizaines de minutes dans un four ventilé à 80°C) afin de pouvoir la conserver plus longtemps.
Papillotes de saumon à la dulse
Ingrédients :
Préparation :
... et peut-être que la saveur iodée des algues vous évoquera ce genre d’images ...
Il y a peu, je me suis à nouveau rendu à Split en Croatie (il faut bien que le boulot ait quelques avantages). Sur place, il m’arrive de travailler avec deux frères. Leur famille est originaire de l’île de Brač où elle y cultivent d'innombrables oliviers afin de produire de l’huile. Chaque fois qu’ils rentrent chez eux, ils ont l’habitude de prendre commande auprès de leurs collègues.
Lorsque j’ai vu l’un d’eux arriver avec un immense sac plein de bidons, je lui ai demandé sans hésiter si je pouvais bénéficier du nouvel arrivage. C’est ainsi que j’ai pu rentrer en France avec deux litres d’une huile d’olive réellement exceptionnelle.
Olivier (un collègue fin gourmet) m’avait déjà parlé de cette huile, à la fois douce et très parfumée. Mais il faut vraiment la goûter pour en prendre toute la mesure : dans les secondes qui suivent la dégustation, on sent monter l’irrésistible envie d’y plonger un morceau de pain, puis un suivant, et encore un autre. Ce parfum d’olive confite est vraiment à tomber par terre.
Quelques explications : l’ile de Brač est montagneuse et les oliviers y sont cultivés sur ses pentes rocailleuses. Dans de telles conditions, les arbres sont de petite taille, permettant une cueillette manuelle des olives les plus mûres, gorgées du soleil de la côte Dalmate.
C’est avec appréhension que je ai utilisé ce précieux liquide pour préparer la recette qui suit. Elle est tellement bonne en assaisonnement que l’utiliser pour la cuisson me donnait l’impression de la gâcher. Mais comme la recette est inspirée de repas pris en Croatie ...
Troques et bette maritime, inspiration Croate
Ingrédients (pour 4) :
Préparation :
Erratum (11/12/2009) : Emporté par mon enthousiasme, j'ai commis une erreur impardonnable en me trompant sur la source de cette huile (même si ça reste une histoire de famille). Afin de corriger cela, voici la traduction du message que m'a envoyé Tihomir (un des deux frères) quand je lui ai parlé de ce billet.
"L'huile que tu as est produite par mon beau-père. Lui et son frère sont de vrais producteurs et il est capable de produire plus de 5000 litres par an (800 arbres et plus tous les ans). Mon frère et moi pouvons produire un maximum de 400 litres à l'année (150 arbres). Comme nous utilisons principalement cette huile en cuisine, nous consommons environ 100 litres par an pour nous-même et nous vendons le reste. [...] Comme nous la consommons nous-même, je peux te garantir qu'aucun produit chimique n'a été utilisé au cours de la production et qu'on en trouve aucune trace dans l'huile que nous produisons."
C’est ce que j’aurais bien envie de faire de temps en temps, particulièrement en ce moment où la foule des acheteurs de Noël se masse dans les allées des magasins. Alors après une semaine particulièrement fatigante, j’ai pris la direction de la Manche, vers la petite ville de Barfleur (Nord-Est du Cotentin).
Ce n’était pas un départ sur les flots, mais avec cette grande balade le long des sentiers côtiers, sous la pluie et les embruns, on en était pas loin !
La saison et le temps ne se prêtent pas forcément à la récolte de plantes sauvages et je n’étais donc parti qu'avec quelques sacs plastiques au cas où. Même si ce n’est pas l’idéal, c’est quand même bien pratique. D’autant que la balade s’est révélée très fructueuse en plantes, champignons, algues et même mollusques... Extrait de récolte :
Bette maritime (betta vulgaris)
Etonnamment, malgré l’arrivée de l’hiver, les feuilles et même les pétioles sont encore bien tendres, et il y en a partout.
Plantain corne de cerf (plantago cornopus)
Ses feuilles sont bien vertes, tendres et craquantes à la fois, et sans fil contrairement à la plupart des autres plantains. Elles ont une saveur qui me rappelle celle des pousses de betterave, le côté marin en plus, et pratiquement aucune amertume.
Agaric des jachères (agaricus arvensis)
C’est une sorte de champignon de Paris en version XL et plus goûteuse.
Pied bleu (lepista nuda)
C’est un des champignons sauvages les plus parfumés. La cuisson amplifie son goût d’humus, de bois et de résine : un délice.
Dulse (palmaria palmata) C'est une algue dont la couleur est rouge-violet. Ferme et craquante lorsqu’elle est crue, elle s’attendrit et devient même fondante lorsqu’elle est cuite. | Laitue de mer (ulva lactuca) On la trouve dans presque toutes les flaques du littorale lorsque la mer se retire. |
Haricot de mer (himanthalia elongata)
Comme la dulse et la laitue de mer, c’est plutôt au printemps qu’on en fait la récolte. Ses long thalles (en quelques sortes ses feuilles) sont alors lisses et tendres. Je n’avais jamais testé et voulait vraiment y gouter. C'est un peu plus dur, mais c'est quand même bon. Et quand on voit la taille d'une seule algue, il y a de quoi faire de sacrés récoltes.
Troques épaisses (monodonta crassa)
Je les ai toujours confondues avec les bigorneaux (littorina littorea) et je n'ai appris la différence qu'hier. Mais ça se mange aussi (recette à venir), même s'il parait que c'est un peu moins bon...
Et pour profiter immédiatement :
Salade marine
Ingrédients :
Préparation :
Note : Phénomène amusant, les haricots de mer (algue brune) virent du brun au vert lorsqu’on les ébouillante.