Comme annoncé dans mon message précédent, me voilà dans la Drôme.
Hier a été l'occasion d'aller rendre visite à des cousins habitant à Die, ma ville natale et patrie de la Clairette. La balade était déjà prévue depuis quelques semaines et j'étais très impatient !
Après une petite rasade d'eau de vie maison à la verveine (50 ans d'âge, rien que ça !), nous sommes partis nous balader dans les hauteurs vers les truffières. Dans la troupe, il y avait entre autres les propriétaires des truffières et Martin leur petit fils qui guidait Clarine, une jeune femelle épagneul breton âgée de deux ans appartenant à son grand-père.
Les conditions n'étaient pas de notre coté :
- Tout d'abord la neige : les versants Nord et les zones à l’abri du soleil étaient encore enneigés. Heureusement située sur un versant Sud, la truffière avait le sol dégagé, légèrement humide et surtout pas gelé.
- Ensuite la température : de l'ordre de 2 ou 3 degrés, pas de quoi favoriser la diffusion des composés aromatiques jusqu'au museau de Clarine.
- Enfin le nombre de personnes présentes : une crainte suggérée par un bouquin sur la trufficulture lu la veille. La petite Clarine pouvait être intimidée par la troupe qui l'accompagnait. Mais que nenni, bondissante et remuante, elle se croyait partie pour la chasse.
Après 30 minutes de marche, nous voilà arrivés à la truffière. Martin a mené la chienne près d'un chêne réputé productif. Autour, le cercle de "brulé" dû à la présence des précieux champignons ne trompe pas. D'ailleurs, quelques secondes ont suffi à Clarine pour se fixer, gratter le sol puis se relever et marquer la position. Le maître des lieux prélève à la main un peu de la terre remuée et la porte à son nez : "ça sent bien le mélano". Quelques coups de pioche autour et une toute petite truffe de la taille d'un gland fait son apparition. Malgré sa taille, c'en est une et Clarine est récompensée avec un des morceaux de fromage que Martin a emporté avec lui dans sa besace. "En général, les premières sont les plus grosses" nous dit son grand-père : pas rassurant ! Mais à peine ces mots prononcés, Clarine fixe un autre point. A une dizaine de centimètres de la surface, la terre révèle un spécimen de plus belle taille.
La série continue et cette fois, même pas besoin d'assistance canine : Martin a repéré en surface une bosse sombre avec des écailles caractéristiques. C'est une truffe de belle taille mais comme elle affleurait, un insecte en a profité pour l'entamer. Malgré cette agression caractérisée, elle restera exploitable.
Au final, en restant autour du même arbre, Clarine a encore débusqué quelques autres beaux spécimens. Pas mal pour une débutante, et de quoi faire mentir son maître sur sa prévision.
Nous avons ensuite terminé cette agréable balade à travers bois, vignes et champs, nous donnant l’occasion de cueillir aussi quelques branches de romarin et de sauge officinale. Ce n’est pas la meilleure saison mais l’un comme l’autre ont encore des feuilles très parfumées. Une partie sera d’ailleurs utilisée le soir même pour une infusion.
Avant de rentrer sur Valence, ma mère et ma marraine se voient offrir deux belles truffes soigneusement emballées ainsi que trois pots de miel (dont un pour moi), une autre des multiples productions de la famille Dioise. Au moins l’une des deux truffes sera utilisée pour le réveillon, en accompagnement d’un chapon et d’une purée rate-vitelotte.
Un grand merci à nos cousins pour cette superbe balade, et surtout à Clarine pour son excellent flair.