Ce geste, c'est celui qu'il faut maitriser pour cueillir les orties à mains nues. C’est surtout une question de technique, mais aussi de pratique : « Aïe ! ... essaie encore ».
Tout d’abord, il ne faut pas cueillir la plante entière mais uniquement les quelques paires de feuilles du haut (photo suivante), les plus tendres. La tige est tellement fibreuse qu'entière, la plante serait inutilisable. Il fut un temps ou les orties servaient à faire de la corde !
Placer un doigt de chaque coté de la tige au dessous des feuilles (sans les toucher) et resserrer tout en effectuant un mouvement vers le haut. Les aiguillons tubulaires qui poussent sur toute la plante sont orientés vers le haut. En pinçant la tige de cette manière, au lieu de se planter dans les doigts et d’y injecter quelques microgrammes d'un cocktail à base d’acide formique et d'histamine, les mini-seringues se couchent et deviennent inoffensives. Il ne reste plus qu’à tirer vers le haut pour détacher les feuilles.
Pour les moins courageux, une autre technique très simple (celle avec laquelle j’ai commencé) : un sac plastique enfilé comme une moufle. Malheureusement, l’efficacité n’est pas garantie à 100% : les aiguilles de silice passent de temps en temps au travers de la fine couche de plastique.
Si jamais ça vous arrive, trouvez un peu de plantain, malaxez quelques feuilles entre vos doigts avant d’en enduire les piqures. A défaut de faire disparaitre la piqure, ça calmera la douleur.
Pourquoi risquer toutes ces piqures me demanderez-vous ? C’est que l’ortie est une plante qui en vaut vraiment la peine. Bourrée de protéines, de chlorophylle, de fibres et de minéraux, c’est presque un repas complet à elle-seule.
Encore faut-il la préparer et le lavage est un autre moment critique. On dit souvent qu’une ortie mouillée ne pique plus, je dirais plutôt que les probabilités de piqure sont moindres, mais pas nulles ! Pour éviter le contact, rien de tel que de grandes baguettes chinoises. De mon côté, j’ai suffisamment habitué mes mains pour ne plus vraiment les craindre.
Maintenant que les orties sont cueillies, lavées et séchées, pourquoi ne pas tenter une nouvelle mais très diététique version de la classique soupe aux orties.
Avant de vous lancer, il vous faudra aussi cueillir un peu de lamier pourpre (goût rappelant un peu la betterave) et de passerage (voir ici).
Soupes légère aux orties, mais pas que...
Ingrédients (pour 4 bols) :
- 200g d’orties (feuilles en bout de tige)
- 200g de pommes de terre (ou le double si vous voulez une soupe épaisse)
- 50g de passerage (les 10 derniers centimètres de la plante en bouton)
- 50g de lamier pourpre (tête de la plante)
- 1,25l d’eau et un cube de bouillon de volaille
- 2 gousses d’ail ou une cuillère à soupe d’oursinade (recette ici)
- Sel et poivre
Préparation :
- Placer l’eau sur le feu afin de la porter à ébullition
- Pendant ce temps, éplucher les pommes de terre et les débiter en petits cubes
- Continuer en hachant les feuilles d’orties, de passerage
- Lorsque l’eau arrive à ébullition, y ajouter le cube, les pommes de terre et les plantes hachées
- Cuire à feu doux pendant une demi-heure
- Retirer du feu et mixer
- Saler (pas trop, un cube contient généralement beaucoup de sel) et poivrer
Pour les gourmands, quelques suggestions d’additifs (on oublie la diététique): beurre, crème, fromage, croutons, et pour les traditionnalistes amateurs du chabrot, un peu de vin rouge... Mais c'est aussi délicieux « nature ».