mercredi 27 octobre 2010

Rouge de plaisir

Je suis retourné faire un tour au même endroit que la semaine dernière. Les champignons étaient tout aussi nombreux malgré le peu de pluie tombée entre-temps. Pratiquement plus de coulemelles, mais de beaux pieds de mouton (hydnum repandum) ont permis de compenser. J’en ai profité aussi pour faire le plein de pommes sauvages et de bolets à pieds rouges (boletus erythropus).

Ces derniers sont des champignons assez spéciaux. Tout d’abord, peu de gens les cueillent : la couleur rouge fait peur et rappelle celle des bolets satan (boletus satanas). La différence entre les deux est pourtant importante. Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle ils n’ont pas de succès : toxiques crus (ils sont émétiques, c'est-à-dire qu’ils peuvent provoquer des vomissements), peu appétissant à cause de leur bleuissement intense à la moindre blessure, ils sont aussi d’une fermeté extrême.


Bolet à pied rouge (boletus erythropus), excellent comestible lorsqu'il est cuit.

Bolet satan (boletus satanas), toxique cru comme cuit.

Il faut pourtant leur reconnaitre quelques avantages : rejetés par la plupart, on les trouve assez facilement, même après un écumage en règle par des cueilleurs « pros ». Très rarement véreux, ils génèrent peu de déchets. Leur fermeté aussi peu être tournée en avantage car elle leur donne une tenue exceptionnelle, y compris dans les plats longuement mijotés.

Pour les préparer, il suffit de les ébouillanter pendant une bonne dizaine de minutes. Ce traitement les rend comestible, les attendrit un peu et fait disparaitre le bleuissement pour leur donner une couleur brun-jaune. Du fait de ce mode de préparation, il est donc possible de les laver à grandes eaux sans craindre qu’ils ne deviennent des éponges, contrairement au cousin de Bordeau (boletus edulis).

Une fois cuit, toutes les préparations leurs sont permises. Ils peuvent aussi être congelés ou mis en conserve pour utilisation ultérieur.

De mon côté, c’est dans une préparation toute simple que je les préfère. Je sélectionne de petits spécimens. Je les coupe en deux une fois ébouillantés, les égoutte à fond puis les fait sauter à la poêle dans un fond d’huile d’olive. Finis avec un peu de pulpe d’ail, du sel et du poivre, ils sont parfaits pour accompagner une bonne grillade.

jeudi 21 octobre 2010

Une autre belle journée de récolte

Comme presque tous les ans depuis qu’Aaron est en âge de nous accompagner, lui et son papa se sont joints à moi pour une matinée de « chasse » aux champignons.

Après une semaine plutôt sèche, les conditions étaient moins favorables que le week-end précédent et le début de nos pérégrinations au milieu des arbres semblaient le confirmer. Pourtant comme souvent dans ce genre de situation, il avait suffit de trouver notre premier cèpe pour ouvrir le bal des champignons.

La semaine ensoleillée qui venait de passer avait aussi profité à quelques invités surprise qui bien souvent colonisaient le pied de nos trouvailles. Alors que beaucoup de cueilleurs auraient dédaigné ces champignons, nous en avions gardé la plupart : faiblement attaqués, c’aurait été dommage de les abandonner définitivement aux asticots.

Un seul pied bleu cette fois-ci : ces champignons-là aime bien trop l’humidité... Ce n’était pas le cas des agarics des bois, encore nombreux, et de quelques coulemelles encore exploitables.

Les fruits aussi étaient de la partie.

En plus des habituelles châtaignes, une odeur de fruit nous avait arrêtés sur le retour. De nombreuses pommes gisaient à nos pieds et d’autres, non-moins nombreuses attendaient au dessus de nos têtes. Au milieu des bois, il s’agissait certainement d’un pommier sauvage (malus sylvestris). L’acidité des fruits, même mûrs, l’avait rapidement confirmé. Nous en avions donc profité pour cueillir les fruits à notre portée, ramasser les plus beaux après secouage vigoureux et finalement en remplir un sac entier.

Alors que nous croyions avoir fini, la base d’un conifère nous offre une belle morille des pins (sparasis crispus), pas très grosse, mais bien fraiche et juste à côté, deux jeunes nonettes voilées.

Nous voilà de retour chez Fred où la maman d’Aaron nous attendait avec son petit frère : à peine le temps de nous poser que nous étions déjà affairés en cuisine. Nettoyage, découpe, préparation … il nous fallait encore attendre un peu avant de passer à table. J’avais eu l’idée d’une recette alors que nous étions en train de ramasser nos pommes, mais il nous manquait des oignons que nous avons finalement pu « emprunter » à une voisine...

Sauté de cèpes aux pommes sauvages et châtaignes

Ingrédients :

  • De beaux cèpes, pas trop gros et bien fermes
  • Quelques pommes sauvages
  • Quelques châtaignes
  • 1 gros oignon rouge
  • 1 gousse d’ail
  • Huile d’olive
  • Sel et poivre

Préparation :

  • Inciser profondément les châtaignes sur leur partie bombée, les plonger environ 3 minutes dans l’eau bouillante avec une cuillérée d’huile avant de les éplucher une à une
  • Les cuire à l’eau pendant une dizaine de minute
  • Laver les pommes, les éplucher, les épépiner, les découper en quarts, puis chaque quart en trois, les faire dorer à la poêle dans une peu d’huile avant de réserver
  • Nettoyer les cèpes en évitant de les laver à l’eau, les découper en morceau assez gros, les faire dorer à la poêle dans un peu d’huile avant de réserver
  • Emincer l’oignon finement et le faire revenir
  • Ajouter les châtaignes concassées grossièrement, les cèpes et les pommes
  • Cuire 2 minutes en remuant et finir en ajoutant la gousse d’ail pressée

Mais Fred voulais les goûter tous, alors pour accompagner une belle pièce de boeuf grillée, il y avait aussi : sauté d'agarics natures, morilles des pins à la crème. Ca faisait déjà beaucoup alors on avait quand même mis les coulemelles de côté.

lundi 18 octobre 2010

Un belle journée de récolte

Il y a maintenant plus d’une semaine, CitronVert et moi avions rendez-vous pour une sortie champignon. Il avait plu une bonne partie de la semaine et le beau temps annoncé pour le week-end était de très bon augure.

La veille, j’avais eu la chance de tomber sur les prémices de notre future récolte à l’occasion de ce qui, à l’origine n’était qu’une petite promenade de détente. Ca avait commencé par une belle souche couronnée de vieux armillaires (armillaria mellea) que certains récoltent lorsqu’ils sont plus jeunes.

Ils avaient réussit à susciter ma curiosité et j’avais donc décidé de m’enfoncer dans les bois.

En à peine une demi-heure, j’avais récolté une vingtaine de pieds bleus (lepista nuda), cinq beaux cèpes (boletus edulis), une douzaine de belles coulemelles (macrolepiota procera) et quelques dizaines de laccaires améthyste (laccaria amethystina).

J'avais même eu le luxe d'ignorer quelques fausses girolles (hygrophoropsis aurantiaca) trop avancées.

Vu que le lendemain, nous avions prévu de pique-niquer, je me suis lancé dès mon retour dans la préparation de petites tartelettes façon quiche, avec pour but d’utiliser les champignons récoltés.

Mini-quiches aux champignons

Ingrédients :

  • Quelques champignons très parfumés comme des pieds bleus (mon préféré), des coulemelles ou encore des laccaires améthiste
  • Des œufs
  • De la crème fraiche
  • De la poitrine de porc salée découpée en fines allumettes
  • Un peu d’oignon
  • Un peu d’ail
  • Fromage râpé
  • Huile d’olive
  • Pâte brisée

Préparation :

  • Préchauffer le four à 180°C
  • Faire revenir les allumettes, puis l’oignon et réserver
  • Nettoyer les champignons, les couper grossièrement et les faire rapidement sauter à l’huile d’olive en les finissant avec un peu d'ail pressé
  • Hacher les coulemelles et les laccaires finement, conserver les pieds bleus en morceaux plus gros
  • Etaler la pâte dans les moules à tartelette préalablement chemisés avec un peu de beurre et de farine
  • Battre les œufs avec la crème
  • Remplir les moules avec un mélange des champignons, des allumettes et de l’oignon
  • Verser ensuite les œufs battus puis ajouter un peu de fromage râpé
  • Enfourner et attendre jusqu’à ce que les tartelettes soient bien dorées

Note :
Saveur de noisette pour les lépiotes et fruité boisé avec une touche d'humus pour les pieds bleus et les laccaire (moins prononcé), ces petites quiches sont extrèmement goûteuses. Elles peuvent se déguster aussi bien tièdes que froides.

Le lendemain, nous nous sommes retrouvés aux aurores avec CitronVert et Akiko, tout récemment arrivée du Japon et très « fashion », tout particulièrement pour une sortie dans les bois.

Notre longue promenade s’est rélévée riche en variété et quantité, et pas que dans le panier, chacun ayant amené un petit « quelque chose » un peu spécial pour le piquenique. Un superbe foie-gras mi-cuit au wisky fait maison pour CitronVert, des edamames (cosses de soja immatures et cuites à l’eau) ainsi que des délicieux crackers japonais pour Akiko et enfin les tartelettes préparées la veille pour moi. Avec en plus un peu de fromage, du saucisson et une bouteille de vin rouge, le piquenique avait plutôt des airs de festin.

Festin qui a couronné une matinée bien remplie. Résultat des courses :
Cèpes (boletus edulis), bien entendu, mais aussi pieds bleus (lepista nuda), laccaires (laccaria amethystina) et coulemelles (macrolepiota procera) comme la veille. Mais nous avons également eu l’occasion de récolter de nombreux agarics des bois (agaricus silvicola), bolets rudes (leccinum scabrum), bolets orangés des chênes (leccinum quercinum), bolets à pied rouge (boletus erythropus), helvelles crépues (helvella crispa) et clitocybes nébuleux (clitocybe nebularis, lepista nebularis). On a même trouvé le temps de ramasser quelques châtaignes !

Ces trois deniers sont un peu spéciaux car toxiques crus (pas fortement toutefois). CitronVert ayant l’habitude de ces bolets méconnus ainsi que des clitocybes (recette ici), c’est lui qui est reparti avec. De mon côté, j’ai pris les helvelles.

Akiko, quand à elle est repartie avec quelques beaux cèpes, histoire de tester ces champignons qu’elle ne connaissait pas.

samedi 16 octobre 2010

C’est moi qui l’ai fait !

Ca y est !!!
Je tiens enfin un exemplaire entre mes mains !

Pas peu fier le Nicolas : depuis plusieurs semaines que je l’attendais et après quelques soucis finalement résolus chez l’imprimeur, je peux enfin feuilleter le fruit de ces derniers mois de travail. Le résultat est super ! Il est vrai que comme tous les parents, je suis probablement incapable de voir les défauts de ma progéniture, mais il n’empêche...

Comme certains me l’ont demandé, voici maintenant un petit résumé de la génèse de « Sauvagement bon, carnet d’un glaneur gourmand ».

Tout commence le 17 mars, date à laquelle je reçois un e-mail de Nadège, co-fondatrice de Tetras éditions, petite maison d’édition basée en Savoie et orientée nature. Elle travaille sur « Glaner en Nord Picardie » et souhaite acquérir les droits d’utilisation de plusieurs de mes photos. Ses recherches sur internet l’avaient amenée sur les pages de ce blog qui lui ont tapé dans l’œil. Son message se termine pas ces quelques mots : « J'ai en projet un autre livre de glane avec pas mal de recettes. Cela vous intéresserait-il de collaborer avec moi sur ce livre avec tout ce que vous avez déjà en stock ? ».

Il faut dire que l’idée me travaillait depuis quelques temps déjà. Ne connaissant pas le monde de l’édition et n’ayant pas le budget pour me lancer dans une édition à compte d’auteur, ce n’était pour moi qu’une idée folle. Mais ces quelques nouveaux paramètres changent complètement la donne.

Je vous passe les quelques discussions par e-mail, puis téléphoniques qui ont finalement abouti sur une rencontre à peine un mois plus tard. Après quelques questions de ma part sur le monde de l’édition et sur Tétras, nous abordons le sujet chaud : le livre. Une nouvelle idée fait surface : plutôt qu’un ouvrage collaboratif, pourquoi ne pas en être l’auteur unique, textes et photo. La thématique et le titre nous paraissent évidents et afin de pouvoir le réaliser sans que cela ne prenne trop de temps, il sera basé en partie sur les photos et les textes du blog.

Encore un mois et les contrats sont signés : nombre de pages (environ 200), nombre d’exemplaires pour le premier tirage (4000), ce que je dois réaliser (textes et photos), et quand je dois livrer, à savoir fin juillet !!! Même pas trois mois à concilier avec mon boulot régulier, mes congés d’été et tout le reste. Une chose est certaine, je vais passer beaucoup de temps en cuisine et devant mon écran pendant mes soirées, week-end et vacances.

Et effectivement, j’y passe du temps, beaucoup de temps. D’autant que cherchant à y mettre un maximum de contenu qui ne soit pas déjà dans le blog (soit sur les textes, soit sur les recettes), je me trouve plusieurs fois bloqué, travaillant, retravaillant et re-retravaillant les mêmes textes sans jamais être satisfait. A chaque relecture, je trouve toujours autant de choses qui ne vont pas... Est-ce que le résultat final me fera le même effet ?! ... Stress !!!

Après une livraison in-extremis le 31 juillet, l’éditeur attaque le travail de mise en forme et me soumet les différentes maquettes. Après de nombreux échanges, plusieurs corrections, quelques réorganisations, quelques passages à la trappe (faire rentrer 220 pages dans 200, ça demande malheureusement quelques sacrifices), nous optons finalement pour un visuel type « agenda » avec chronologie par saison en commençant par l’automne (date de sortie prévue du livre).

Fin aout, après plusieurs relectures où je trouve toujours des fautes (est-ce que finirai un jour par ne plus en trouver), tout est bouclé (ouf !) et les fichiers partent à temps chez l’imprimeur. Les livres doivent en repartir trois semaines plus tard... Mais tout s’était trop bien passé jusqu’à présent. Problème de mise en page, les couleurs bavent, les rotatives doivent être arrêtées en urgence ! Il faut revoir toute la typographie : la date de parution est donc reportée, mais grâce à la réactivité de l’éditeur, ce ne sont que 3 semaines qui sont perdues...

Et nous voilà maintenant à mi-octobre, les premiers bouquins remplissent les premières étagères de librairies et commencent à gonfler les stocks des marchants en ligne.

A oui vraiment, pas peu fier le Nicolas !

Infos utiles :

Sauvagement bon
Carnet d'un glaneur gourmand
Tétras éditions
Auteur : Nicolas Blanche
ISBN : 978-2-915031-51-5
14,90€

Pour le commander en ligne :

decitre.fr
gallix-distribution.com
fnac.com
librairiedialogues.fr
amazon.fr
libfly.com
chapitre.com
cultura.com
priceminister.com
rueducommerce.fr
myboox.fr

Et hors de France :

Suisse : cheaperbooks.ch
Italie : deastore.com
Japon : kinokuniya.co.jp

mardi 5 octobre 2010

Sous des airs rugueux...

La ravenelle (raphanus raphanistrum), c’est une des plantes que j’ai ramenées de Bretagne avec moi. Ca fait longtemps que je la côtoie lorsque je longe les littoraux de la manche ou de l’Atlantique. Ca fait tout aussi longtemps que je la sais comestible. Pourtant je n’avais jamais eu l’idée de la mettre dans une assiette.

L’aspect de la ravenelle m’avait en effet un peu bloqué. Ferme, voire carrément dure, fibreuse et couverte de poils courts mais drus, on ne peut pas dire qu’elle incitait à la cueillette.

L’idée de l’utiliser, c’est de cette récente rencontre qu’elle est venue, fortement suggérée par Colibri et CitronVert. Ce radis sauvage est en effet une plante de la même famille que les choux : les crucifères, dont les feuilles sont très utilisées dans la cuisine asiatique. C’est donc dans l’intension de tester ce légume que j’en ai ramené avec moi quelques jeunes feuilles, sans pour autant avoir en tête une idée de la manière de les préparer.

Les feuilles sont relativement fines et lobées ce qui fait que ce sont les côtes qui apportent le plus de matière. Bien que je me sois contenté des feuilles les plus jeunes, elles sont un peu trop fermes pour être dégustées juste sautées. J’ai donc tout d’abord choisi de les blanchir en préliminaire à toute utilisation. Aussitôt plongées dans l’eau bouillante, les feuilles se mettre à dégager une odeur de tout à fait comparable à celle du chou... c’est bon signe.

Après quelques minutes de ce traitement et un plongeon dans de l’eau glacée, les feuilles sont prêtes à être utilisées. L’idée m’est venue en faisant l’inventaire de mon réfrigérateur, peu rempli, dans lequel seuls quelques œufs, du fromage râpé et un peu de lait entier restaient.

Petits cakes à la ravenelle

Pour 4 cakes :

  • 150g de farine
  • 75g de jeunes feuilles de ravenelle
  • 75g d’emmentaler râpé
  • 3 œufs
  • 1 sachet de levure chimique
  • 10cl de lait entier
  • 5 cl d’huile de tournesol
  • Un peu de beurre
  • Un peu de sel

Préparation :

  • Préchauffer le four à 180°C
  • Blanchir la ravenelle et la plongeant quelques minutes dans l’eau bouillante puis dans l’eau glacée
  • L’égoutter et bien la presser pour en évacuer l’eau
  • Rouler en boule et hacher en tronçons d’un demi-centimètre environ
  • Mélanger la farine, la levure et le sel
  • Y incorporer l’œuf, puis l’huile et ensuite le lait
  • Ajouter enfin le fromage et la ravenelle
  • Beurrer 6 ramequins avant d’en fariner l’intérieur
  • Les remplir aux trois quart et enfourner
  • Cuire entre 20 et 25 minutes
  • Laisser tiédir, le cake se rétracte et peut être démoulé

dimanche 3 octobre 2010

Un week-end entre blogueurs (4/4) - Lundi : toutes les bonnes choses ont une fin (snif)

Alors que la famille CitronVert prend le chemin du retour aux aurores, je joue les prolongations en partant explorer la côte une dernière fois et récolter quelques herbes à ramener chez moi :

 
Bette maritime (beta vulgaris sous-espèce maritima),
légume sauvage omniprésent sur la côte Bretonne

 
Maceron (smyrnium olusatrum),
ses jeunes feuilles aux alures d'égopode sont très parfumées. Au début de sa croissance, au printemps, elles forment un bulbe à la manière du fenouil

 
Criste marine (crithmum maritimum),
graines et feuilles ont un parfum puissant et agréable avec une petite touche sucrée qui ne gâche rien

 
Ravenelle ou radis sauvage (raphanus raphanistrum, sous-espèce maritimus),
dont les feuilles ont une saveur très proche du chou

 
Juste avant de partir, Colibri conclue ce week-end de la même manière qu’il avait commencé : avec de délicieux violets (les artichauts). En guise de cadeau de départ, j’ai droit à un sac dans lequel je retrouve quelques feuilles de bourrache sauvage ainsi que quelques brins de sauge et de romarin en direct du jardin de Colibri. J’ai mes provisions pour la semaine !

 
Un grand merci à Colibri et Olivier pour leur accueil et pour ce splendide week-end.

Photo : CitronVert

The End

Retour au début

Un week-end entre blogueurs (3/4) - Dimanche : J’veux encore des huitres !

Nous commençons le matin par une petite promenade qui nous donne l’occasion de récolter quelques algues : des haricots de mer (himantalia elongata) que ni Colibri ni CitronVert ne connaissent. Le soir même nous permettra de constater que dans certains cas, c’est une algue qui peut être très ferme. Nous aurons vu également pour la première fois un type d’épinard très particulier : la tétragone (tetragonia tetragonioides), originaire de la zone pacifique et naturalisée localement en France. Trop peu nombreuse, nous l’avons épargnée.

Le repas du midi a des saveurs asiatiques. Il est préparé par CitronVert sur la base des daurades achetées la veille au marché.

Pour les accompagner, je prépare de la bette légèrement poêlée à l’huile d’olive et finement aillée ainsi que des jeunes poireaux blanchis puis légèrement caramélisés dans un peu de beurre.

L’après midi, après avoir fait connaissance avec le compagnon rouge de Colibri et constaté qu'en Bretagne, les saisons n'existent pas pour les plantes, direction un autre coin de pêche à pied.

Ici, c’est le royaume des « bigorneaux » ou plus précisément des troques d’une taille étonnante. En avançant plus, nous tombons de nouveau sur un coin à huitres et nous entendons immédiatement : « j’veux encore des huitres ». C’est le cri du cœur de PetitCitronVert qui en guise de gouter s’en envoie encore quelques-une (héréditaire j’vous dis !).

Nous attaquons le repas du soir avec les troques, juste ébouillantées : dégustation longue mais agréable. Pour les suivre, nous entamons les patelles mijotées, mais il semble que nous avons dépassé le point de non retour dans leur cuisson : elles sont dures et élastiques. Dommage, car la sauce tomates qui a également capturé quelques saveurs marines est particulièrement bonne. Nous nous rabattons sur quelques excellents morceaux de poitrine cuite ramenée par Colibri.

La suite ...

Un week-end entre blogueurs (2/4) - Samedi : coques, palourdes et huitres

La matinée commence par une visite au marché local. Les exposants ne sont pas très nombreux mais proposent des produits de qualité très tentants. Au moment de faire notre choix, nous prenons conscience que dans notre précipitation, nous avions oublié de faire l’inventaire des provisions déjà constituées par Colibri. Nous aurons à préparer encore 4 repas pour 7 personnes et faisons donc le plein. Parmi nos achats, de belles et grosses tomates bien charnues qui seront utilisées par Colibri le lendemain pour préparer des tartines aillées agrémentées de fromage de chèvre, arrosées d’huile d’olive et parsemées de feuilles de fenouil que nous aurons cueilli en fin de journée : simple mais d’une efficacité redoutable lorsque les ingrédients sont touts excellents.

Photo : CitronVert

Des tartines aussi, c’est ce que nous prenons avec un peu de salade en attendant Colibri et Olivier qui doivent nous mener à notre premier lieu de pêche à pied. C’est donc alors que nous nous régalons de quelques tranches finement coupées de pancetta de chez madame CitronVert que nos deux hôtes se joignent à nous avant de prendre la route pour quelques kilomètres et gagner l’estran, une heure environ avant marée basse.

Alors que nous avançons sur le sable humide et légèrement vaseux, Colibri en profite pour nous montrer comment repérer les coques et nous indique également les tailles « réglementaires ». Alors que nous progressons, les seaux commencent à se remplir. Une palourde de temps en temps vient aussi rejoindre la grande majorité de coques. Nous prenons également quelques patelles, les plus grosses, en utilisant la technique de Colibri : le « coup de pied par surprise ».

Quelques huitres sauvages ornent aussi les rochers. Elles épousent tellement bien leurs formes qu’il est impossible de les en déloger. On peut toutefois les ouvrir et en récupérer le contenu. C’est ce que fait Colibri pour remplir une petite boite. C’est aussi ce que nous faisons avec CitronVert pour les déguster sur place. Petit- et MoyenCitronVert ne sont pas en reste : il faut croire que l’obsession culinaire notoire est un gène héréditaire.

Alors qu’Olivier a repéré un coin où les huitres sont particulièrement nombreuses et peuvent être décrochées entières. Nous décidons de faire une petite pause nous donnant l’occasion de sortir des verres et une bonne bouteille de Meursault. Quel bonheur que cette dégustation sur place !

Avant de rentrer, nous faisons une petite escale « plantes sauvages » où CitronVert fait connaissance avec la bette marine (beta vulgaris sous-espèce maritima), la ravenelle (raphanus raphanistrum) et la criste marine. Je découvre aussi avec lui le maceron (smyrnium olusatrum) sous la forme de petites repousses présentant beaucoup de similitudes avec l’égopode (aegopodium podagraria). Nous récoltons aussi quelques beaux brins de fenouil encore bien odorants.

Photo : Colibri

Le soir, le mystère des huitres en boite trouve enfin son explication : une délicieuse soupe confectionnée par Colibri dans laquelle les mollusques sont pochés au dernier moment. En parallèle, nous préparons les coques et les patelles. Les coques finissent dans un plat de spaghetti avec également les clavaires crépues que j’avais ramenées et blanchies dès mon arrivée dans un délicat accord « terre-mer ».

Les pieds des patelles sont mis de côté pour être attendris et cuits dans un plat mijoté à base d’une excellente sauce tomate maison ramenée par CitronVert.

La suite ...

Un week-end entre blogueurs (1/4) - Vendredi : Le chemin des écoliers

L’histoire commence un vendredi en début d’après midi. La voiture chargée, me voilà parti direction la Bretagne pour y retrouver Colibri et CitronVert, deux blogueurs eux aussi passionnés de plantes sauvages.

Il n’est pas très tard et le chemin me fait passer juste à côté du coin où deux semaines plus tôt, une cueillette bredouille de cèpe avait été transformée par le hasard en une miraculeusement récolte de clavaires crépues. Colibri, l’hôte de cet événement m’ayant dit dans un de ses commentaires qu’elle ne connaissait pas ce champignon, je décide de faire une petite escale.

Les cèpes ne sont toujours pas au rendez-vous. 3 ou 4 « bouchons » de Bordeaux (boletus edulis) ainsi que les 2 jeunes bolets orangés (leccinum quercinum) sont très loin de remplir mon panier. D’autant que le futur révélera que la plupart sont déjà infestés de vers, malgré leur apparence.

Ce n’est pas le cas de cette jeune langue de bœuf (fistulina hepatica) gorgée de l’eau des récentes pluies et parfaitement formée. Sans être énorme, elle permettra de quoi faire quelques lamelles de « carpacio » à picorer.

Pour lui tenir compagnie : de nombreux agarics des bois (agaricus silvicola) ...

... et des clavaires crépues que j’ai retrouvées quasiment aux mêmes endroits que deux semaines plus tôt. Moins nombreuses, elles sont suffisamment grosses pour agrémenter un plat pour tous les convives de ce week-end prometteur.

Mais l’heure passe et la pluie reprend. Si je ne veux pas arriver trop tard chez Colibri, il me faut repartir, quitter les averses et pour une fois aller chercher le soleil en Bretagne.

Arrivé sur place, le virtuel se concrétise enfin en la personne de Colibri, en chair et en os. Pour nous deux, c’est la première fois que nous rencontrons quelqu’un que nous ne connaissions que virtuellement. L’étrange sentiment mêlant impatience, appréhension et curiosité est vite laissé de côté au fur et à mesure que je me rends compte qu’elle est tout à fait à l’image de ses blogs. Alors que nous discutons, elle, Olivier et moi, la voilà partie en cuisine pour éplucher de beaux petits artichauts violets. Le ton du week-end est donné : il sera sous l’égide de la bonne bouffe !

Confirmation deux heures plus tard avec l’arrivée de la famille CitronVert et l’impressionnant déballage d’une véritable cuisine délocalisée, agrémentée de nombreux « souvenirs » d’Italie et de préparations maison en conserve. En rajoutant ma récolte, les quelques bouteilles de vin, l’huile d’olive de l’ile de Brac, l’orahovica (alcool de noix croate), les confitures d’argouses et de prunes sauvages amenées dans mes propres bagages ; en rajoutant aussi la cave de Colibri et Olivier et leur frigo déjà bien rempli : une chose est certaine, on ne va pas mourir de faim !

La suite ...

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