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mardi 3 avril 2012

Se ressourcer

Parfois, j'aime bien partir au hasard pour un jour ou deux, me vider la tête, un peu comme un ermite. Bien souvent dans ces cas, le hasard m'oriente à l'ouest, vers la côte. Loin de la foule et du vacarme urbain, les grands espaces, le bruit des vagues, le vent du large, la fraîcheur côtière et l'air iodé contribuent tous à une remise à zéro aussi bien physique que spirituelle.

Sac sur le dos, appareil photo autour du coup, mes pas suivent le chemin côtier là où j'ai finalement choisi de me poser. Pas besoin de carte, pas besoin de suivre les marques de telle ou telle couleur, il suffit d'avancer tout en gardant l'eau toujours du même côté.

Ce qui est amusant, c'est que même dans ces circonstances (et peut-être même encore plus dans ces circonstances), je ne peux m'empêcher de noter la présence de nombreuses plantes comestibles remarquables, même parmi les plus petites. Serait-ce mon côté primitif de chasseur-cueilleur qui ressort ?

C'est en tout cas bien pratique pour agrémenter de simples sandwiches, d'autant qu'avec l'eau de mer juste à côté, j'ai à la fois de quoi nettoyer et assaisonner.

Voici quelques incontournables, que l'on peut même déguster cru sur place, à condition de bien choisir le lieu de cueillette et bien entendu de les laver avec beaucoup d'eau :

 

Le lamier pourpre (lamium purpureum) est probablement la plus commune de toutes les plantes listées dans ce billet. Sans doute un des meilleurs lamier, aussi bon cru que cuit.

 

L'honkénie faux pourpier (honckenya peploides) ne peut être trouvé que sur le littoral. Elle est aussi appelée « pourpier de mer », nom qu'elle partage avec d'autres, raison pour laquelle je préfère l'appeler « honkénie ». Ses feuilles charnues sont gorgées d'eau avec goût légèrement salé. Elles sont idéales pour agrémenter une salade et lui donner du relief.

 

Le plantain corne de cerf (plantago coronopus) est un spécialiste des milieux sableux, très fréquent en bord de mer, mais pas uniquement. Il faut bien choisir le moment de la récolte et ce début de printemps est sans doute le meilleur moment.

 

Le pourpier d'hiver ou claytone de Cuba (claytonia perfoliata) n'est pas originaire de chez nous, mais il aime bien l'air marin de nos côtes. Ses jeunes feuilles sont assez charnues mais extrêmement tendres. En salade, elles se suffisent à elles-mêmes.

 

Le fenouil (foeniculum vulgare) borde souvent les sentiers côtiers. Ses plumeaux au délicieux goût anisés sont les plus simples à consommer sur place, car le "bulbe" est plus petit et moins charnu que ceux qu'on trouve dans le commerce.

 

L'ail à trois angles (allium triquetrum), importé de Méditerranée, est depuis longtemps utilisé en ornement mais s'est maintenant naturalisé sur les littoraux normands et bretons. Son goût aillé est plus doux que bien d'autres aulx, ses feuilles sont parmi les plus tendres et ses fleurs constituent une magnifique décoration comestible.

 

Le cranson officinal (cochlearia officinalis) est tout petit mais a un goût puissant, il faut donc l'utiliser avec modération comme aromate. Avec le temps de ce début de printemps, il est presque déjà monté en graine et ce sera bientôt trop tard pour en profiter.

 

Et voilà ce que ça donne, une fois revenu à la maison ....

samedi 8 janvier 2011

Escapade marine

Une fin d’année sur les chapeaux de roue, un début d’année de la même veine : impossible de manquer la moindre occasion de prendre l’air, le grand air même.

C’est comme ça que dimanche dernier, je me suis retrouvé non loin de Barfleur, à arpenter les chemins côtiers.

Habitant en région parisienne, où la neige des dernières semaines de 2010 a fini d’éliminer les quelques plantes qui osaient encore braver le froid, j’ai été bien étonné de constater que la très relative « douceur » des bords de mer avait permis de préserver nombre de végétaux, permettant encore quelques belles cueillettes à la plus mauvaise des périodes.

Les belles rosettes de plantain corne de cerf (plantago coronpus) ne m’ont guère surpris. La plante est résistante et la période hivernale est même la plus intéressante pour les amateurs de salades sauvages. C’est en effet en ce moment que les jeunes feuilles les plus tendres font leur apparition. Plus tard, elles deviennent coriaces et gagnent en amertume.

Plus étonnant, le mouron blanc (stellaria media, stellaire intermédiaire, mouron des oiseaux ou encore morgeline), plante frêle et délicate ne présentait que quelques « brulures » sur les extrémités des feuilles les plus exposées. Avec la doucette, c’est une de mes salades sauvages préférées et je ne me suis pas privé d’en faire le plein.

Mais la prime de la surprise revient à la claytone de Cuba (claytonia perfoliata, ou pourpier d’hiver). Avec un nom comme le sien, on s’attendrait plutôt à trouver cette plante d’origine américaine dans des régions plus chaudes. Echappée des potager et désormais naturalisée en Europe, c’est toujours un vrai bonheur de tomber sur épais un tapis de jeunes pousses. Il m’a suffi de passer mon couteau sous quelques poignées de ces nombreuses petites feuilles pour en récolter une belle quantité en quelques secondes. Après avoir éliminé les feuilles attaquées par le froid et quelques graminées prélevées en même temps, il m’en restait encore un plein saladier.

Dans deux ou trois mois, des feuilles en forme de coupelles feront leur apparition et de toutes petites fleurs blanches en émergeront. Pendant toute cette période, elles pourront être cueillies et consommées.

Une autre plante qui fleurira au même moment avec de belles fleurs blanches en forme de clochettes : l’ail à trois angles (allium triquetrum, ou ail triquètre) ne présente actuellement que ses feuilles, mais elles sont déjà très parfumées. De loin, on pourrait les prendre pour des graminées, mais il s’agit bien d’ail. Il suffit d’en malaxer un peu entre ses doigts et de sentir pour finir de s’en persuader. Difficile de trouver de belles feuilles en ce moment, mais pas impossible, surtout que cinq ou six suffisent pour assaisonner une salade.

 
Salade improvisée des bords de Manche

Ingrédients :

  • Claytone de cuba
  • Mouron blanc
  • Quelques rosettes de plantain corne de cerf (parties centrales)
  • Feuilles d’ail triquètre
  • Huile de colza, miel liquide, jus de citron vert, sauce soja et poivre

Préparation :

  • Laver les plantes à l’eau vinaigrée avant de les rincer à l’eau claire pour finalement les essorer
  • Mélanger une cuillère à café de sauce soja avec un peu de miel
  • Y ajouter une cuillère a soupe de jus de citron vert et deux d’huile de colza, puis finir avec un ou deux tours de moulin à poivre et les feuilles d’ail triquètre finement hachées
  • Verser cette vinaigrette sur les plantes au dernier moment avant de servir
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