jeudi 24 décembre 2009

Quelques jours de pause

Sauvagement-Bon s'octroye quelques jours de pause pour les fêtes et revenir en pleine forme en Janvier
 
En attendant ...
 
 
Joyeuses fêtes à toutes et tous

Nicolas

lundi 21 décembre 2009

Blanc comme la neige

Après 6 mois de déclin progressif, la durée du jour va enfin reprendre sa lente courbe ascendante. Ca commence à devenir déprimant de se retrouver dans le noir (ou presque) à cinq heures. Heureusement que la neige est venue égayer tout ça !

Le yeti serait-il passé par là ?

Bien entendu, avec ce manteau blanc il n’est pas question de cueillettes. Alors on utilise les provisions : séchées, congelées, au vinaigre ou en saumure, il m’en reste encore un peu, mais certainement pas de quoi tenir jusqu’au printemps ! Et ce ne sont pas les quelques centaines de grammes de coulemelles que j’ai réussi à faire sécher qui permettrons de tenir plus longtemps.

Juste avant les chutes de neige, j’ai pu constater que les racines de panais commençaient à avoir un diamètre intéressant. Les tubercules ne sont pas encore bien gros, et même s’ils n’atteindront jamais la taille du panais cultivé, il y a déjà matière à cuisiner.

Panais (pastinaca sativa), version cultivée et version sauvage

Avec la carotte sauvage et la berce, le panais est sans doute l’une des apiacées (ombellifères) les plus communes, alors je n’ai pas hésité à faire un petit prélèvement. Heureusement, car à quelques jours près, la neige aurait reporté la récolte au prochain printemps.

Les feuilles du panais sortent déjà

Cette racine blanche fait partie des légumes dits « oubliés ». C’était le tubercule par excellence avant qu’il ne tombe en désuétude, supplanté par la carotte ou la pomme de terre. Il a pourtant quelques avantages, dont sa saveur sucrée et anisée incomparable et très puissante, surtout lorsqu’il est sauvage.

Chips de panais

Délicieux en purée (avec ou sans pomme de terre), on peut aussi le déguster cru râpé ou frit en chips comme dans la recette qui suit.
 

Noix de Saint-Jacques, chips aux 3 légumes et purée de panais

Ingrédients (pour 4) :

  • 300g de panais cultivés, soient 2 tubercules de taille moyenne (environ 6cm de diamètre)
  • 200g de panais sauvage
  • 200g de pomme de terre blanche à purée (Bintje, Monalisa, ...)
  • 200g de butternut (la partie haute de la courge, celle où il n’y a pas de pépin)
  • 200g de pomme de terre violette vitelotte
  • 8 grosses noix de Saint-Jacques
  • 15cl de crème liquide
  • Un peu de farine
  • Huile pour la friture
  • Beurre
  • Sel et poivre
Noix de Saint-Jacques, chips aux 3 légumes et purée de panais

Préparation :

  • Nettoyer et éplucher les pommes de terre et le panais cultivé
  • Bien laver et brosser le panais sauvage
  • Cuire les panais sauvages et la pomme de terre blanche à l’eau salée, les égoutter, découper en morceaux puis les passer au mixeur avec 15cl de crème liquide, saler, poivrer et réserver
  • Sécher le reste des légumes et les découper en fines lamelles
  • Les faire frire tour à tour (à la friteuse ou dans une casserole) jusqu’à ce qu’ils ne contiennent pratiquement plus d’eau (l’ébullition dans l’huile doit avoir pratiquement disparu, attention de ne pas trop cuire le panais ou le butternut qui peuvent brunir très vite)
  • Bien égoutter l’huile avant de placer les chips sur du papier absorbant
  • Couper les noix de Saint-Jacques en deux (dans l’épaisseur), les saler et poivrer avant de les rouler rapidement dans la farine
  • 5 minutes avant de servir, préparer les assiettes (chaudes) avec un peu de purée, quelques chips
  • Chauffer une poêle, y faire fondre une noix de beurre et lorsqu’il est bien mousseux, y dorer les noix de Saint-Jacques 45 secondes de chaque côté et les servir immédiatement

Remarque : La purée et les chips peuvent être préparées à l'avance.

J'allais oublier : il faut prendre quelques précautions avec le panais sauvage. Celui-ci contient plusieurs substances phototoxiques (furanocoumarines) qui peuvent provoquer des brulures lorsqu'elles sont appliquées sur la peau et combinées avec la lumière. A moins de ne pas y être sensible (de mon côté, je n'ai encore jamais constaté de réaction), il vaut mieux utiliser des gants, comme avec la neige ...

Chène sous la neige

lundi 14 décembre 2009

Formes étranges

Et bien voilà, c’en est fini des champignons pour cette année. La chute de température et les premières vraie gelées ont sonné le glas des derniers rescapés de cette saison inhabituelle : après une première poussée à la fin de l’été, la longue période creuse qui a suivi n’a été compensée que très tardivement par le réveil en sursaut des quelques espèces tardives.
Scellé par les premières chutes de neige en région parisienne, ce week-end sera donc certainement le dernier de l’année pour les cueillettes mycologiques. Mais il n’aura pas été sans intérêt car les quelques champignons qui était encore vaillants montraient des formes étranges et étonnantes. Et que dire de leurs noms !
Stérée hirsute (stereum hirsutium)
Assez classique dans leur forme, mais d’un beau jaune orangé, les petites stérées hirsutes (stereum hirsutium) se repèrent de loin sur les vielles souches de chênes.
Peut-être des « trichias » ...
Elles sont côtoyées par ces minuscules billes noires (environ 1mm de diamètre) sur lesquelles je n’ai pas réussi à trouver d’informations. Il pourrait s’agir de « trichias », sans aucune certitude. Si un mycologue averti passe dans le coin, ses commentaires sont les bienvenus.
Tremelle orangée (tremella aurantia)
On continue dans l’étrange avec cette chose informe gélatineuse de couleur jaune orangée. Il s’agit d’une tremelle orangée (tremella aurantia). Parasite de parasite, elle a l’habitude de pousser sur la stérée hirsute.
Même si la forme de ces champignons a de quoi rebuter, il en existe qui peuvent être de bons comestibles. C’est le cas de cette helvelle crépue (helvella crispa).
Helvelle crépue (helvella crispa)
Mais attention avant de se précipiter dessus. Ce champignon est toxique lorsqu’il est cru. Afin d’en profiter, il faut d’abord bien le cuire à l’eau et en jeter le jus de cuisson. Malgré son aspect frêle, le champignon supporte très bien la cuisson. Il reste ferme, presque coriace, au point qu’il vaut mieux le découper avant de l’utiliser pour agrémenter un plat de sa texture et de son goût. Ce dernier fait d’ailleurs polémique chez les amateurs de champignons, peut-être à cause de la ressemblance lointaine des helvelles avec les morilles, presque confirmée par la toxicité du champignon lorsqu’il est cru. L’erreur à ne pas faire, c'est chercher à retrouver l’un dans l’autre. Même s’il est moins puissant que celui de la morille, l’helvelle a un goût qui lui est propre et qui personnellement me plait beaucoup. Pour ne pas le masquer, éviter simplement les sauces trop complexes et les ingrédients aux parfums trop puissants.
Addendum : Suite à un commentaire de Sothy, je rajoute que de récentes études auraient montré que les hémolysines présentes dans les helvelles ne seraient pas si thermolabile (destructibles par élévation de la température) que ça. Je n'ai malheureusement trouvé aucune référence ou extrait de ces études.

samedi 12 décembre 2009

Le temps des papillotes

Alors que j’étais petit, j’adorais ce genre de gourmandises. Aujourd’hui, je me demande si c’était plus pour le plaisir du chocolat (que je préférais aux pâtes de fruits) ou pour celui d’ôter l’emballage doré afin de lire les devinettes.

Les papillotes objet de ce billet sont d’un autre type. Aucune devinette en les ouvrant, à part peut être une question : que peut-il bien y avoir dedans ?

La dulse est sans aucun doute l'ingrédient qui donne une touche spéciale à ces papillotes. On peut trouver cet algue dans certains magasins bios (séchée en général) ou la ramasser fraiche en bord de mer, à l’occasion des marées basses. Crue, elle est assez dure, mais cuite elle devient délicieusement tendre.

Dulse (palmaria palmata)

Celle que j’ai utilisée provient de la récolte du week-end dernier pas loin de Barfleur (voir ce billet), séchée le lendemain (quelques dizaines de minutes dans un four ventilé à 80°C) afin de pouvoir la conserver plus longtemps.
 

Papillotes de saumon à la dulse

Ingrédients :

  • 4 pavés de saumon (avec peau)
  • 1 grosse courgette (400-500g)
  • 2 Carottes
  • 1 gros oignon doux
  • 2 bonnes poignées de dulse fraiche (ou sèche, préalablement réhydratée en la plongeant quelques minutes dans de l’eau)
  • 1 gousse d’ail
  • Quelques gouttes de vin blanc sec
  • Huile neutre (pépins de raisin, tournesol)
  • Huile d’olive
  • Sel et poivre
Papillote de saumon à la dulse

Préparation :

  • Préchauffer le four à 180°C
  • Eplucher les deux carottes, les découper en fins bâtonnets (julienne) ou les râper
  • Découper l’oignon en fines lamelles
  • Bien nettoyer la courgette et utiliser un économe pour en prélever la peau
  • Découper cette peau en julienne (comme la carotte) et réserver
  • Mettre de côté le reste de la courgette pour l’accompagnement
  • Laver la dulse et la découper en lanières Constituer 4 papillotes avec du papier d’aluminium et verser quelques gouttes d’huile neutre au fond
  • Y ajouter les pavés, puis répartir la dulse, les carottes, la courgette, et l’oignon
  • Verser dans chacune des papillotes une cuillère à soupe de vin blanc et un peu d’huile neutre
  • Saler (très légèrement) et poivrer
  • Bien refermer et enfourner pour 25 minutes
  • Pendant ce temps, épépiner la courgette, la découper en petits cubes
  • Les cuire à la poêle dans un peu d’huile d’olive
  • Lorsqu’elles sont presque cuites, ajouter la gousse d’ail pressée, saler et poivrer
  • Servir en accompagnement des papillotes ...

... et peut-être que la saveur iodée des algues vous évoquera ce genre d’images ...

Port Cap-Lévi
Embruns à marée haute

mercredi 9 décembre 2009

L’huile de la famille Cvitanić

Il y a peu, je me suis à nouveau rendu à Split en Croatie (il faut bien que le boulot ait quelques avantages). Sur place, il m’arrive de travailler avec deux frères. Leur famille est originaire de l’île de Brač où elle y cultivent d'innombrables oliviers afin de produire de l’huile. Chaque fois qu’ils rentrent chez eux, ils ont l’habitude de prendre commande auprès de leurs collègues.

Lorsque j’ai vu l’un d’eux arriver avec un immense sac plein de bidons, je lui ai demandé sans hésiter si je pouvais bénéficier du nouvel arrivage. C’est ainsi que j’ai pu rentrer en France avec deux litres d’une huile d’olive réellement exceptionnelle.

Olivier (un collègue fin gourmet) m’avait déjà parlé de cette huile, à la fois douce et très parfumée. Mais il faut vraiment la goûter pour en prendre toute la mesure : dans les secondes qui suivent la dégustation, on sent monter l’irrésistible envie d’y plonger un morceau de pain, puis un suivant, et encore un autre. Ce parfum d’olive confite est vraiment à tomber par terre.

Quelques explications : l’ile de Brač est montagneuse et les oliviers y sont cultivés sur ses pentes rocailleuses. Dans de telles conditions, les arbres sont de petite taille, permettant une cueillette manuelle des olives les plus mûres, gorgées du soleil de la côte Dalmate.

C’est avec appréhension que je ai utilisé ce précieux liquide pour préparer la recette qui suit. Elle est tellement bonne en assaisonnement que l’utiliser pour la cuisson me donnait l’impression de la gâcher. Mais comme la recette est inspirée de repas pris en Croatie ...
 

Troques et bette maritime, inspiration Croate

Ingrédients (pour 4) :

  • 300g de feuilles de bette maritime
  • 500g de pomme de terre
  • Une centaine de troques (ou de bigorneaux)
  • 2 gousses d’ail
  • Quelques branches de haricots de mer
  • Huile d’olive fruitée
  • Sel et poivre
Troques et bette maritime, inspiration Croate

Préparation :

  • Laver les coquillages et les haricots de mer avant de les ébouillanter 5 minutes
  • Egoutter et laisser refroidir
  • Réserver les haricots de mer
  • Extraire les troques de leurs coquilles (ça fait du boulot, il faut être patient !) avec une aiguille et les réserver
  • Cuire les pommes de terre à la vapeur (elles doivent pouvoir être émiettées à la main)
  • Laver les feuilles de bette à l’eau vinaigrée
  • Les blanchir en les plongeant 4 minutes dans l’eau bouillante salée, puis en les plongeant dans de l’eau très froide
  • Egoutter les feuilles de bette et les hacher en fines lanières
  • Dans une poêle chaude, verser une quantité généreuse d’huile d’olive
  • Ajouter la bette et les pommes de terre émiettées et cuire quelques minutes à feu moyen tout en remuant régulièrement
  • Ajouter l’ail finement haché et les troques
  • Remuer encore un peu pour tout incorporer avant de couper le feu
  • Il n’y a plus qu’à servir en décorant avec quelques morceaux des haricots de mer découpés en julienne

Erratum (11/12/2009) : Emporté par mon enthousiasme, j'ai commis une erreur impardonnable en me trompant sur la source de cette huile (même si ça reste une histoire de famille). Afin de corriger cela, voici la traduction du message que m'a envoyé Tihomir (un des deux frères) quand je lui ai parlé de ce billet.
"L'huile que tu as est produite par mon beau-père. Lui et son frère sont de vrais producteurs et il est capable de produire plus de 5000 litres par an (800 arbres et plus tous les ans). Mon frère et moi pouvons produire un maximum de 400 litres à l'année (150 arbres). Comme nous utilisons principalement cette huile en cuisine, nous consommons environ 100 litres par an pour nous-même et nous vendons le reste. [...] Comme nous la consommons nous-même, je peux te garantir qu'aucun produit chimique n'a été utilisé au cours de la production et qu'on en trouve aucune trace dans l'huile que nous produisons."

dimanche 6 décembre 2009

Prendre le large

C’est ce que j’aurais bien envie de faire de temps en temps, particulièrement en ce moment où la foule des acheteurs de Noël se masse dans les allées des magasins. Alors après une semaine particulièrement fatigante, j’ai pris la direction de la Manche, vers la petite ville de Barfleur (Nord-Est du Cotentin).

Ce n’était pas un départ sur les flots, mais avec cette grande balade le long des sentiers côtiers, sous la pluie et les embruns, on en était pas loin !

A quelques pas du Fort du Cap Lévi

La saison et le temps ne se prêtent pas forcément à la récolte de plantes sauvages et je n’étais donc parti qu'avec quelques sacs plastiques au cas où. Même si ce n’est pas l’idéal, c’est quand même bien pratique. D’autant que la balade s’est révélée très fructueuse en plantes, champignons, algues et même mollusques... Extrait de récolte :

Bette maritime (betta vulgaris)
Etonnamment, malgré l’arrivée de l’hiver, les feuilles et même les pétioles sont encore bien tendres, et il y en a partout.Bette maritime (betta vulgaris), à proximité du phare de Gatteville

Plantain corne de cerf (plantago cornopus)
Ses feuilles sont bien vertes, tendres et craquantes à la fois, et sans fil contrairement à la plupart des autres plantains. Elles ont une saveur qui me rappelle celle des pousses de betterave, le côté marin en plus, et pratiquement aucune amertume.Plantain corne de cerf (plantago cornopus)

Agaric des jachères (agaricus arvensis)
C’est une sorte de champignon de Paris en version XL et plus goûteuse.Agaric des jachères (agaricus arvensis)

Pied bleu (lepista nuda)
C’est un des champignons sauvages les plus parfumés. La cuisson amplifie son goût d’humus, de bois et de résine : un délice.Pied bleu (lepista nuda)

Dulse (palmaria palmata)
C'est une algue dont la couleur est rouge-violet. Ferme et craquante lorsqu’elle est crue, elle s’attendrit et devient même fondante lorsqu’elle est cuite.
Laitue de mer (ulva lactuca)
On la trouve dans presque toutes les flaques du littorale lorsque la mer se retire.
Dulse (palmaria palmata) et laitue de mer (ulva lactuca)

Haricot de mer (himanthalia elongata)
Comme la dulse et la laitue de mer, c’est plutôt au printemps qu’on en fait la récolte. Ses long thalles (en quelques sortes ses feuilles) sont alors lisses et tendres. Je n’avais jamais testé et voulait vraiment y gouter. C'est un peu plus dur, mais c'est quand même bon. Et quand on voit la taille d'une seule algue, il y a de quoi faire de sacrés récoltes.Haricot de mer (himanthalia elongata)

Troques épaisses (monodonta crassa)
Je les ai toujours confondues avec les bigorneaux (littorina littorea) et je n'ai appris la différence qu'hier. Mais ça se mange aussi (recette à venir), même s'il parait que c'est un peu moins bon...Troques épaisses (monodonta crassa)

Et pour profiter immédiatement :

Salade marine

Salade marine (laitue, plantain corne de cerf, dulse, laitue et haricot de mer)

Ingrédients :

  • Une poignée de feuilles de plantain corne de cerf
  • Quelques feuilles de salade verte (cœur de laitue par exemple)
  • Quelques thalles de dulse et de laitue de mer
  • Quelques branches de haricot de mer (en tronçons d’une dizaine de centimètres)
  • Huile d’olive (douce)
  • Sel et poivre

Préparation :

  • Laver le plantain et la laitue à l’eau vinaigrée, puis égoutter
  • Rincer les algues à l’eau avant de les égoutter
  • Blanchir les haricots de mer (5 minutes dans l’eau bouillante salée suivie d’un bain dans de l’eau très froide) avant de les égoutter
  • Hacher dulse et laitue de mer en filaments
  • Découper les haricots de mer en julienne (dans le sens de la longueur)
  • Découper la laitue en chiffonnade
  • Mélanger le tout, saler (peu), poivrer et verser un filet d’huile d’olive
Salade marine (laitue, plantain corne de cerf, dulse, laitue et haricot de mer)

Note : Phénomène amusant, les haricots de mer (algue brune) virent du brun au vert lorsqu’on les ébouillante.

mercredi 25 novembre 2009

Terrine

C’est pas le tout de ramasser cèpes et bolets, il faut les utiliser...

Le pâté de lièvre que Pierre nous avait apporté au boulot la semaine dernière m’avait donné envi de préparer une terrine. Avec la récolte de champignons de ce week-end, celle-ci devait obligatoirement contenir un minimum de cèpes et de bolets.

Quand on tombe sur un cèpe de Bordeaux (boletus edulis) de cette taille, on est forcément content !

Pour aller avec eux, quoi de mieux que du canard : aiguillettes pour apporter de la matière, foie gras pour le moelleux et la saveur. Pour lier : un œuf, un tout petit peu de farine et de la chair à saucisses. Enfin, pour relever le tout : une lichette d’armagnac, quelques zestes d’orange, de la muscade, du poivre et des herbes (thym et origan).

Un bolet bai (xerocomus badius) pas beau et plus vraiment jeune. On voit bien les tubes et le bleuissement aux endroits abimés

Voyons donc ce que ça va donner... La première tentative, faite dimanche soir est partie en intégralité hier midi, dévorée par 8 collègues affamés. Très appréciée, la terrine n’en méritait pas moins quelques critiques, y compris les miennes.

Tout d’abord, ce qui allait bien : l’orange, pas trop forte, mais présente et longue en bouche, en accord avec le canard.

Ensuite, ce qui n’allait pas : les champignons manquaient de présence et l’assaisonnement aurait mérité d’être un peu plus relevé.

Qu’à cela ne tienne, je recommence ce soir : samedi, nous allons au salon des vignerons indépendant et une terrine comme ça sera idéale pour conclure la journée autour ... d’un verre. Cette fois-ci, je vais mettre un peu plus de poivre, de muscade et de sel et forcer sur la cuisson des champignons.

Ajout du 29/11/2009 : C'est finalement une version légèrement différente que j'ai préparée et que nous avons dégusté en conclusion de notre journée au salon des vignerons indépendants. Les girolles grises (cantharellus tubaeformis) ont remplacé les cèpes, et c'est même meilleur !

Terrine de canard aux cèpes

Ingrédients (pour 1 terrine d’un litre) :

Terrine de canard aux cèpes
  • 500g de cèpes et bolets bais ou 500g de girolles grises
  • 350g de chair à saucisse
  • 200g d’aiguillettes de canard ou de filet (sans le gras)
  • 250g de foie gras
  • 1 gros œuf
  • 1 oignon
  • 1 cuillère à soupe bombée de farine
  • 2 gousses d’ail
  • 1 cuillère à soupe d’armagnac
  • Les zestes d’un tiers d’une orange
  • Un peu d’huile d’olive
  • Poivre, sel et muscade
  • Thym et origan

Préparation :

  • Préchauffer le four à 180°C
  • Nettoyer (sans les laver) les cèpes avant de les découper en morceaux (pour les girolles, les passer rapidement sous l'eau fraiche)
  • Bien les faire dorer dans une poêle sur feu vif avec un peu d’huile d’olive, puis réserver (pour les girolles, bien les faire réduire jusqu'à ce qu'elles aient bu tout leur jus, mais pas la peine de chercher à les faire dorer)
  • Prélever les zestes sur un tiers de la surface d’une orange (non traitée)
  • Les plonger une minute dans l’eau bouillante, les refroidir ensuite en les plongeant dans de l’eau froide, puis les égoutter
  • Découper les zestes en julienne (la plus fine possible) et réserver
  • Hacher l’oignon, le faire revenir à la poêle et réserver
  • Découper les aiguillettes en petits morceaux (1 à 2 centimètres)
  • Dénerver le foie gras et le couper en petits cubes
  • Hacher l’ail finement
  • Mélanger le foie, les aiguillettes, la chair à saucisses, les œufs, les zestes et la farine avant d’ajouter les champignons et l’oignon
  • Finir avec le poivre et la muscade (soyez généreux), le sel, le thym et l’origan
  • Badigeonner l’intérieur de la terrine avec un pinceau imbibé d’huile d’olive
  • La remplir avec le mélange, bien tasser, couvrir et enfourner au bain-marie (placer la terrine dans une lèchefrite avec un fond d’eau)
  • Au bout d’une heure (remettre de l’eau si nécessaire), réduire la température à 150°C
  • 30 minutes plus tard, couper le four et laisser finir la cuisson en oubliant la terrine à l’intérieur
  • Une fois la terrine refroidie, la placer au réfrigérateur pendant au moins 24 heures

lundi 23 novembre 2009

Sortie découverte

Nous avions convenu de nous retrouver chez moi à 8h30, le dimanche matin. A l’heure dite, coup de téléphone de Fred : « tu te souviens l’endroit où mon GPS m’avait fait échoué la dernière fois, et ben j’y suis encore ! ». Il faut dire que Fréd et le guidage, que ce soit sur carte ou par GPS, c’est une longue histoire. Quelques explications plus tard, afin de remettre cette « merveille » technologique sur les rails, j’embarque avec lui et Aaron, son fils de quatre ans. Ceux qui ont vu le reportage de M6, fin mai, se souviennent peut-être de son « Oh oui ! » pour le cake aux orties.

Aaron surveille attentivement la cueillette de son papa

Direction un coin à champignons repéré il y a quelques années à proximité de Chevreuse.

Clavaires en forme de joncs (clavariadelphus junceus)

Il a bien fallu attendre trois quart d’heure dans les bois avant de trouver quelque chose de consistant à mettre dans le panier. Heureusement que sur le chemin, Aaron a pu admirer un lumineux bolet à pied rouge, de surprenantes clavaires en forme de joncs, des coprins micacés façon Joe, Jack, William et Averell ou encore de véritables grappes de mycènes.

Coprins micacés (coprinus micaceus), façon Joe, Jack, Willian et Averell  Des mycènes, c'est certain, mais lesquelles ? C'est la colle !

Notre patience a quand même été récompensée. La vingtaine d’énormes bolets bais que nous avons fini par trouver en l’espace de quinze minutes en valait vraiment la peine : énormes et pourtant bien fermes, presque aucun n’était véreux. Aaron, Fred et moi ne savions même plus où donner de la tête ! Souvent moins considérés que les inévitables cèpes de bordeaux, ils en sont pourtant proches.

Bolets bais (xerocomus badius) - Est-ce Joe ou Averell qui a disparu ?

Retour à la maison où maman Rosaline, tout en s’occupant du petit frère Noé avait mijoté un délicieux bœuf dans une sauce au gingembre. C’est maintenant au tour des hommes de prendre le relais pour trier et préparer les champignons. Nous les faisons simplement sauter dans un peu d’huile d’olive : délicieux avec le bœuf et un mélange riz-quinoa. Tout le monde a adoré !

dimanche 22 novembre 2009

Frayeur

Samedi matin, je décide de partir en solitaire à la recherche de quelques champignons. Pour une fois, malgré le monde (jamais vu autant de voitures garées en bordure de forêt), la plupart des paniers sont pleins. Pour éviter la foule et trouver un coin « vierge », je décide de m’enfoncer un peu dans les bois. Une heure plus tard, alors que j’ai déjà entamé une belle récolte, je suis pris d’un doute : je ne sens plus mon portefeuille dans la poche intérieur de ma veste.

Aïe, la fermeture éclair n’est pas fermée, il a du tomber lors d’une des nombreuses fois où je me suis baissé pour ramasser ou photographier cèpes, coulemelles, laccaires et pieds bleus. Heureusement que mes clés de voiture sont dans une autre poche : au moins je peux rentrer à la maison.

Reconstitution de la scène de crimeMe voilà donc reparti à essayer tant bien que mal de refaire à rebours l’exact chemin que je viens de parcourir. Pratiquement une heure plus tard alors que je me rapproche de la voiture, que je n’ai pratiquement plus aucun espoir et que je commence déjà à imaginer toutes les démarches que je vais devoir faire (passeport, carte d’identité, carte bancaire, sécu, etc.), je me rappelle de mon tout premier arrêt : une belle amanite tue-mouche très photogénique. Et là, miracle, le portefeuille attendait sagement bien tranquillement sur un lit de feuilles mortes.

Dommage que ma récolte ait été interrompue, c’était pourtant bien parti ! Mais qu’à cela ne tienne, dimanche, c’est avec Aaron et Fréd que nous y retournons. Cette fois-ci, je vérifierai deux fois la fermeture de ma poche avant de partir en vadrouille.

La voici donc la coupable amanite pour laquelle j'ai perdu mes papiers !

En attendant, voici une recette simple et rapide qui met en valeur ces 3 champignons goûteux que sont les pieds bleus (un concentré de saveurs boisées), les laccaires (proches sans en avoir la puissance) et les coulemelles (au goût de noisette) :
 

Champignons des bois en portefeuille
(Galettes de sarrasin aux champignons des bois)

Ingrédients (pour 8 galettes) :

  • Pour la pâte :
    • 250g de farine de sarrasin
    • 50cl d’eau tiède (mais pas brulante)
    • 1 œuf
    • 1 cuillère à soupe d’huile
    • ½ cuillère à café de sel
  • Pour la garniture :
    • 8 Œufs
    • 8 tranches de jambon cru
    • 200g d’emmental râpé
    • 300g de pieds bleus, laccaires et coulemelles
    • 1 gousse d’ail
    • Sel et poivre

Coulemelle, lépiote élevée (macrolepiota procera)   Pied bleu, lépiste nu (lepista nuda)
 
Laccaire laqué (laccaria laccata)   Laccaire améthyste (laccaria amethystea)

Préparation :

  • Mélanger l’œuf, la farine et le sel
  • Ajouter la moitié de l’eau tiède petit à petit afin d’éviter les grumeaux
  • Continue avec l’huile et finir avec le reste de l’eau
  • Laisser reposer (en utilisant l’eau tiède, pas besoin de la laisser reposer longtemps, un petit quart d’heure suffit)
  • Pendant ce temps, nettoyer les champignons
  • Les faire sauter à la poêle dans un peu d’huile d’olive
  • Saler, poivrer et une minute avant de les retirer du feu, ajouter l’ail finement haché, puis réserver
  • Dans une poêle bien chaude et très légèrement graissée, verser une louche de pâte et bien la répartir
  • Retourner la crêpe au bout d’une ou deux minutes
  • Ajouter la garniture (champignons, jambon, œuf, fromage)
  • Replier les bords
  • Au bout de 2 à 3 minutes, retourner la galette (le but du jeu et de cuire l’œuf tout en gardant le jaune liquide et intact !)
Galettes de sarrasin aux champignons des bois

C'est la première fois que je mélange des coulemelles avec des pieds bleus ou des laccaire et je dois dire que l'assemblage fonctionne bien.

mercredi 18 novembre 2009

Joindre l'utile à l'agréable

Ca y est, la grippe vient de faire son apparition au bureau. Pour l'instant, il ne s'agit pas de la plus redoutée que redoutable H1N1, mais ce n'est probablement qu'une histoire de jours.

C'est le moment idéal pour profiter des récoltes estivales de thym, serpolet, origan et achillée en préparant des infusions "cocktail". Je ne suis pas certain que ça ait un réel effet préventif (voire curatif), mais à défaut, il reste le plaisir gustatif ...

Thym (thymus vulgaris)

Histoire d'augmenter encore les combinaisons, il m'arrive aussi d'y ajouter d'autres récoltes comme de la menthe aquatique, du calament ou encore de la lavande. Mon infusion préférée : 1/4 d'achillée, 3/4 de serpolet, quelques gouttes de citron et un cuillère de miel. Attention avec l'achillée : elle devient rapidement amère lorsqu'elle infuse trop longtemps.


Note : un message reçu aujourd'hui vient de me faire réaliser qu'il n'est pas forcément simple de devenir membre du blog lorsque le gadget dédié à cet usage n'est pas affiché. C'est maintenant rectifié... Y a plus qu'à cliquer dessus.

mardi 17 novembre 2009

Souvenir de cet été

Le billet posté aujourd'hui par Lôlà sur le blog "la tortue légère" m'a rappelé une des randonnées que j'ai eu l'occasion de faire cet été dans le massif de la Jarjatte, pas loin de Lus-la-Croix-Haute. Les photos étaient déjà prêtes et le billet pratiquement rédigé. Il ne manquait que l'occasion ...

A gauche, le vallon de la Jarjatte. Au milieu, une petite cascade avant d'attaquer la grande montée. A droite, une vue sur le Rocher Rond pendant la grande montée.

La balade partait du fond du vallon à environ 1200m pour monter au dessus du lac du Lauzon et dépasser de quelques dizaines de mètres la barre des 2000m.

Oeillet de Montpellier, cirse laineux, angélique et ce qui ressemble à de la guimauve (alors que ce n'est pas du tout son biotope...)

Le début se passe sous le couvert de la forêt avec un chemin bordé de fraisiers des bois exhalant leur odeur sucrée sous l'action du soleil, et de framboisiers couverts de fruits. Comme c'est le début de la randonnée : pas question de cueillette. Les seuls arrêts sont réservés pour immortaliser quelques fleurs.

Partie haute : 2 vues de la montagne du Fleyard. En bas à gauche : la vallon de la Jarjatte. En bas à droite : Rocher Rond.

La montée est courte en distance. Mais avec presque 1000m de dénivelé, c'est plutôt physique. La déclivité est à la limite de donner le vertige, et à cette altitude, aucun moyen de trouver des branches pour se rattraper. Mais l'effort en vaut vraiment la peine : à chaque mètre parcouru, les sommets du massif se révèlent... La montée est tout simplement époustouflante.

En haut à gauche, la Tête du Lauzon qui surplombe le lac du même nom (en bas et à droite)

Le lac du Lauzon, petite étendue d'eau suspendue au dessus du vallon est presque le point culminant de la randonnée. Il n'a rien d'impressionnant, mais en regardant l'eau du de plus près... Des centaines de tritons profitent du soleil estival. Je n'en ai jamais vu autant d'un coup.

Tritons alpestres du lac du Lauzon

Plus haut dans les éboulis situés sous la Tête du Lauzon, les quelques sifflements qui ont attiré mon regard se révélent provenir de marmottes. A peine le temps de monter le téléobjectif pour les capturer sur ces quelques photos et elles sont déjà reparties dans leur terrier.

Marmottes

 
 
Alors si vous passez dans le coin, n'hésitez surtout pas !

dimanche 15 novembre 2009

La suite ...

Et pour continuer :

Crumble aux pommes et à la farine de châtaignes

Ingrédients :

  • 120g de farine de châtaigne
  • 120g de sucre
  • 100g de beurre bien froid, découpé en petits cubes
  • 50g de noix
  • 6 pommes
Crumble aux pommes et à la farine de châtaignes

Préparation :

  • Préchauffer le four à 180°C
  • Faire dorer à la poêle dans un peu de beurre les pommes épluchées et découpées en morceaux grossiers, en les saupoudrant d’une ou deux cuillères à soupe de sucre
  • Les placer au fond d’un plat à gratin beurré
  • Répartir les noix concassées au dessus
  • Dans un grand bol, mélanger la farine et le sucre et y incorporer le beurre en malaxant à la main (pas besoin d’obtenir une pâte homogène)
  • Répartir la pâte en l’effritant sur les pommes
  • Enfourner pour 25 minutes en couvrant d’une feuille d’aluminium si la croute brunit trop
  • Servir tiède avec un peu de glace à la vanille

Peut-être un peu trop sucré, mais tout le monde en a repris ... En moins de 30 minutes, le plat s'est retrouvé totalement vide.

Et puisque les photos du coin semblent plaire, une petite dernière pour la route : une vue des 3 Becs depuis les hauteurs du village d'Aurel, au fin fond de la Drôme.

Vue des 3 Becs depuis les hauteurs du village d'Aurel, au fin fond de la Drôme

La photo est un peu sombre, mais ni l'heure, ni le temps, ni la saison ne s'y prêtaient...

Retour difficile

Après une première tentative de retour sur Paris et une crevaison au bout de 10 kilomètres à peine, me voilà enfin de retour à mon appartement. Il faut croire qu’inconsciemment, je n’avais pas envie de rentrer !

Le 'clairette' est plus tardif que le 'muscat', autre cépage cultivé dans la région. Ses grains sont généralement plus petits et moins sucrés, mais après une telle maturation, c'est du concentré de sucre

Peut-être que je voulais encore retourner grappiller les derniers grains de raisin oubliés sur les vignes, saturés de sucre. Peut être que je voulais encore profiter du soleil et d’une température plus que clémente (19°C samedi). Peut être tout simplement l’envie d’avoir le temps...

Grapillage des derniers grains de raisin (cépage clairette) oubliés il y a maintenant presque 2 mois

Avant de rentrer définitivement (jusqu’aux prochains congés), il y avait un reste de farine de châtaignes à écouler, la DLC étant dépassée. L’état des stocks et les maigres récoltes de champignon (des coulemelles encore !) ont dicté deux recettes, l’une sucrée, l’autre salée.

Pour commencer :

Cake à la farine de châtaignes

Ingrédients :

  • 100g de farine de châtaignes
  • 50g de farine de blé
  • 3 œufs
  • 10cl de lait entier
  • 5cl d’huile de tournesol
  • 75g d’emmental
  • 50g de lardons
  • 50g de noix
  • Quelques coulemelles (lépiotes)
  • 1 sachet de levure
  • 1 pincée de sel
  • Un peu de beurre et de farine pour le chemisage du moule
Cake à la farine de châtaignes

Préparation :

  • Préchauffer le four à 180°C
  • Dans une poêle, faire revenir les lardons et les coulemelles découpées en petits morceaux et réserver
  • Chemiser un moule à cake (beurrer-fariner)
  • Mélanger les farines, la levure, les œufs, le lait, l’huile, et le sel
  • Incorporer à l’appareil : les noix concassées, le fromage découpé en cubes, les lardons et les coulemelles
  • Verser le tout dans un moule à cake Cuire 50 minutes à 180°C en couvrant d’une feuille d’aluminium si la pâte brunit trop
  • Laisser un peu refroidir avant de démouler

Ce cake a servi d'apéro pour 5 et a visiblement été très apprécié... Et plus personne n'avait faim après, les châtaignes, ça cale !

La suite dans un prochain billet ...

lundi 9 novembre 2009

Repos

Il y a des moments où les congés sont encore plus attendus que d’habitude. C’était vraiment le cas vendredi soir, et aujourd’hui je savoure ces quelques jours de répit passés entre Drôme et Ardèche.

La Drôme, vue depuis l'Ardèche. Au loin, la silouhette des Trois Becs, points culminant du massif de la forêt de Saou.

A défaut de cueillettes – avec le froid, la plupart des plantes sauvages ont commencé leur hibernation – c’est au moins l’occasion de prendre l’air. Les quelques champignons grappillés de-ci de là nous ont permis de faire une omelette (coulemelles et marasmes des oréades). La seule et unique pézize orangée trouvée était trop vieille pour être cueillie.

Pézize orangée (peziza aurantia), plus toute jeune

De toute façon, il en aurait fallu un peu plus pour pouvoir en faire une salade.

Autant utiliser de l’ombilic, plus facile à trouver et surtout rarement seul. Ses feuilles centrées sur des tiges tubulaires évoquent un peu la forme de champignons, mais il s’agit bien de végétaux.

Ombilic (umbilicus rupestris), ou encore nombril de Vénus

L’amertume qu’elles ont parfois en limite l’usage à la décoration des salades. Mais lorsqu’elle n’est pas présente, ces petites coupelles charnues gorgées d’eau donnent une touche rafraichissante. On peut aussi les utiliser comme condiment, macérées dans le vinaigre.

Comme avec toutes les plantes mangées crues, le lieu de récolte doit être sain et le lavage à l'eau vinaigrée doit être rigoureux

Petit détail amusant quand on les lave : la forme des coupelles fait ventouse et certaines adhèrent aux parois du récipient dans lequel on les nettoie.

dimanche 1 novembre 2009

Quasi Parmentier

Déjà jeudi soir et je n'ai pas encore publié cet article ! Rédaction, relecture, correction, sélection et préparation des photos : difficile de caser tout ça en ce moment. Enfin, ça y est, tout est prêt !

Coulemelles en plein séchage, en se déposant sur la table noire, les spores blanches forment des volutes

Les week-end se suivent mais ne se ressemblent pas. La semaine dernière, c’est tout juste si les coulemelles ne se jetaient pas dans les paniers tellement elles étaient nombreuses. Cette semaine, à part quelques retardataires, la grande majorité piquait déjà du nez. La cueillette a quand même été suffisante pour que je me relance dans une tentative de séchage, la dernière ayant lamentablement échouée.

En attendant d’avoir un dessiccateur comme celui que m’a conseillé Véronique, j'ose un nouvel essai. Une des erreurs que j’avais faite (certainement pas la seule), c’était de les poser sur du papier journal à même une table, empêchant la circulation de l’air. Cette fois-ci, j’ai donc aussi ramené quelques branches sèches fines et bien droites qui m’ont servi à faire des brochettes de chapeaux. Les premiers résultats sont très encourageants... Petit détail amusant : les champignons en profitent pour semer leurs spores sous forme de trainées de poudre blanche. Au dessus de ma table noire, c'est du plus bel effet !

Les cèpes aussi étaient rares, contrairement aux nombreux cueilleurs qu’on pouvait croiser. Mine triste et panier désespérément vide : ce n’était pas la joie. A ne chercher qu'une seule et unique variété de champignon, on est forcément déçu quand elle n'est pas au rendez-vous ! C’est bien dommage car les comestibles ne manquaient pas. En haut du palmarés, ce sont incontestablement les agarics qui ont gagné. Message perso : Fréd, tu as loupé quelque chose !

Agaric des bois (agaricus silvicola)

Les agarics des bois (agaricus silvicola) étaient de loin les plus nombreux. Lorsqu’ils sont jeunes et frais, ils ont un parfum anisé tirant parfois sur des arômes d’amande. C'est une caractéristique essentielle car cet excellent comestible a tendance à jaunir, à l'instar de son cousin toxique l’agaric jaunissant (agaricus xanthoderma).Agaric jaunissant (agaricus xanthoderma), on observe bien le jaunissement aux endroits où mes doigts ont pressé la chair Ce dernier a généralement une désagréable saveur phénolée dissuasive et jaunit au moindre choc, permettant de l'identifier plus facilement. Et c’est tant-mieux car il provoque vomissement et troubles gastrique. Enfant, je me souviens que mes parents en avaient fait la désagréable expérience après en avoir "dégustés" : Au détour d’une balade à vélo, mon père pensait avoir trouvé de magnifiques boules de neige (agaric des jachères, agaricus arvensis) et les avait préparés en salades. Je ne me souviens pas par quel concours de circonstances mes frères et moi-même y avions échappé, mais je me rappelle très bien des allers-retours de mes parents à la salle-de-bain ! C’était finalement un moindre mal car l'autre gros risque de confusion, ce sont les amanites blanches (amanite printanière et amanite phalloïdes en particulier), autrement plus dangereuses. L'amanite citrine pourrait elle aussi préter à confusion, mais probablement avec moins de risques : certains ouvrages la donnent même "comestible médiocre".

Amanite citrine (amanita citrina), certain ouvrages la donnent comestible mais je ne m'y essaierai pas !

Il y avait aussi quelques rosés des prés (agaricus campestris) aux lamelles roses caractéristiques. C’est le cousin visuellement le plus proche du très connu champignon de paris (agaricus bisporus). Gustativement parlant, son goût est plus prononcé (espèce sauvage oblige).

Rosé des prés (agaricus campestris)

On les récolte plutôt jeunes, lorsque le chapeau est encore refermé sur le pied, leur chair bien blanche et les lamelles bien roses (rosé des prés) ou très claires (agaric des bois). Plus tard, les lamelles et la chair s’assombrissent. A la cuisson, les champignons auront alors tendance à noircir, même si le vieillissement n'est pas trop marqué. Dans ce cas, autant l’utiliser dans un recette comme celle-ci :
 

Hachi Parmentier aux champignons sauvages

Ingrédients :

  • 1kb pommes de terre
  • 500g d’agarics de tous âges
  • 250g de jeunes agarics
  • 1 gros oignon
  • 300g de viande de bœuf
  • 20cl de crème fraiche
  • 20cl de lait entier
  • 2 œufs
  • 50g de comté râpé
  • 1 gousse d’ail pressée
  • Chapelure
  • Huile d’olive
  • Sel et poivre
Hachi Parmentier aux champignons sauvages

Préparation :

  • Eplucher les pommes de terre et les cuire 30 minute dans de l’eau bouillante salée
  • Egoutter, passer au presse purée et mélanger avec la crème et le lait
  • Préchauffer le four à 200°C
  • Hacher et faire revenir dans l’huile l’oignon, la viande et 500g de champignon séparément
  • Beurrer un plat à gratin
  • Etaler au fond une fine couche de purée
  • Mélanger l’oignon, la viande, les champignons, l’ail pressé et les œufs, saler et poivrer avant de les étaler dans une nouvelle couche
  • Recouvrir avec le reste de la purée puis la chapelure et le comté râpé
  • Enfourner pour 25 à 30 minutes
  • Faire sauter le restant des champignons avec un peu d’huile d’olive pour accompagner
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