Nous étions gaiment partis à la recherche de champignons. Avec toute cette pluie, il nous semblait évident que notre récolte allait être exceptionnelle. Mais la visite du coin à bolets bais de CitronVert nous avait carrément refroidis. Les seuls rescapés étaient hors d’âge, moisis ou déliquescents.
Changement de lieu et direction un coin à moi cette fois-ci ou nous aurions dû trouver quelques lactaires sanguins. Les « quelques » s’étaient malheureusement transformés en « un », qui n’a même pas eu l’honneur de notre panier, car trop vieux lui aussi, contrairement à deux pieds bleus dont on se demandait ce qu’ils faisaient là tellement les champignons semblaient rares.
Changement de lieu encore une fois alors que la pluie s’était mise à tomber et retour à un coin qui ne nous avait pas déçus la dernière fois que nous y avions été. Au moment de repartir, les quelques girolles grises que nous y avons trouvées n’étaient pas suffisantes pour nous satisfaire. Sur le chemin du retour, une dernière escale nous attendait...
... dans la plaine, sous la pluie et un vent à décorner les bœufs, les quelques curieux qui seraient venu voir ce que nous faisions dans ce champ en jachère nous auraient surpris en train de cueillir des jeunes pousses de ce qui devait être du chou à vache (brassica oleracea viridis, ou chou fourrager), quelques feuilles de moutarde noire (brassica nigra, et oui, la moutarde aussi est un chou) et blanche (sinapis alba) mais aussi des rosettes de coquelicot (papaver rhoeas).
Ces dernières étaient belles, semblables à celles qu’on trouve au printemps, idéales pour être dégustées en salade. La moutarde quant à elle, comptait encore quelques pieds non fleuris avec à leur sommet quelques belles feuilles bien tendres, à ajouter au coquelicot dans la salade. Les feuilles les plus grosses et les inflorescences pourront êtres utilisées de la même manière que les pousses de chou fourrager. Celles-ci, très clairsemées sont sans aucun doute des rescapées ressemées d’avant la mise en jachère.
Plutôt destiné à l’alimentation bovine (d’où son nom), ce chou-là n’en reste pas moins comestibles. La saveur légèrement piquante et sucrée qu’il partage avec les autres choux est même plutôt intéressante lorsqu’il est à l’état de pousses.
Bouillon de volaille aux choux
Ingrédients (pour 4) :
- 400g de morceaux de volaille (cuisses, ailes, etc.)
- Une douzaine de pousses de chou fourrager (250g environ)
- 2 poignées de feuilles de moutarde noire (50g environ)
- 50g d’inflorescences de moutarde noire avec leurs jeunes feuilles sommitales
- Une petite betterave rouge fraiche non cuite (150g environ)
- Un gros oignon (150g environ)
- Un piment doux frais (50g)
- Le tiers d’un bâtonnet de citronnelle
- Huile de tournesol
- 2 cuillères à soupe de nuoc-mâm
- 1 cuillère à soupe de sauce soja
Préparation :
- Dans un wok, faire dorer les morceaux de volaille
- Ajouter l’oignon, l’ail et la citronnelle, tous trois émincés (ne pas découper l’ail trop finement au risque de le faire brûler)
- Cuire encore une minute avant de recouvrir d’eau puis d’ajouter le nuoc-mâm et la sauce soja
- Couvrir et cuire à feu doux pendant une heure
- Récupérer et désosser la volaille, en réserver les morceaux
- Filtrer le bouillon au chinois et le réserver
- Faire bouillir une bonne quantité d’eau
- Y plonger les pousses de chou
- Les cuire 3 minutes
- Rajouter les feuilles de moutarde découpée en fines lamelles
- Cuire encore 2 minutes avant de tout égoutter
- Rajouter le bouillon, la betterave épluchée et découpée en fins bâtonnets, le piment finement émincé, les morceaux de volaille
- Laisser cuire à frémissement pendant deux minutes avant de servir
Pour les champignons, je crois que c'est terminé pour cette année. Il semble que les quelques jours bien froids d'il y a deux semaines aient scellé leur destin. Nous voilà désormais entrés dans la période végétative pour la plupart des sauvages... J’espère que ce ne sera pas le cas du blog et que mes diverses pérégrinations me permettront encore quelques glanes.