Difficile de trouver ou que ce soit quelques indication sur la manière de fabriquer ses propres feuilles de nori, comme celles utilisées dans tous les restaurants dits « japonais » pour la confection des maki-sushi. Au Japon, ces feuilles sont fabriquées à base d'algues qu'on ne trouve pas sur nos côtes.
Il en existe toutefois une très proche et surtout très commune chez nous : la laitue de mer violette (porphyra umbilicalis). Elle fréquente souvent les mêmes endroits que certains algues vertes telles que les entéromorphes (enteromorpha) et son aspect peu ragoutant ne donne pas forcément envie de s'y intéresser...
Et pourtant... elle est bien comestible. A cause de sa texture élastique et caoutchouteuse, c'est uniquement à titre expérimental qu'on pourra la tester crue. Mais si vous alliez au sud de Pays de Galles, vous pourriez peut-être la consommer sous le nom de « bara lawr » : une gelée obtenue après l'avoir longuement cuite.
Il se trouve que lors de mes dernières escapades normandes, j'avais récolté et séché quelques feuilles en vue d'essayer de fabriquer mon propre « nori ». N'ayant trouvé aucune information détaillée sur le processus à suivre, je n'avais que quelques éléments récoltés tant bien que ma sur internet. La quantité ramenée ne m'a permis qu'une seule tentative et sans être un succès, le résultat était au moins proche au niveau gustatif.
Voici donc comment j'ai procédé : après avoir réhydraté les feuilles, je les ai hachées grossièrement tout en les gardant le plus humide possible, ce qui a rendu plus facile l'étape suivante constituant à les étaler uniformément sur du papier cuisson posé à plat sur des plaques allant au four.
J'ai ensuite passé le tout deux heures à 100° pour les assécher et fini par quelques minutes à 150°C pour les « griller ».
Trop épaisses, les feuilles ainsi constituées se sont rétractées et ont pris un aspect ondulé. Trop sèches, elles sont devenues rigides et cassantes.
Pour faire mes maki, j'ai donc dû les tremper rapidement pour les réhydrater suffisamment et leur donner le minimum de souplesse nécessaire, mais pas trop pour éviter qu'elles ne se désassemblent.
Malgré l'épaisseur des feuilles, les maki étaient plutôt facile à déguster, sans doute grâce au hachage de l'algue en préalable de la confection des feuilles. Et surtout gustativement, je dois avouer qu'on était vraiment très proche du nori que j’achète régulièrement en épicerie asiatique...
Au final, les principales différences sont l'épaisseur et la texture, car je n'ai pas trouvé le moyen d'obtenir des feuilles sèches avec un minimum de souplesse...