Toutes les occasions sont bonnes pour faire le plein. Alors que j’avais rempli mon grand sac en toile de mouron blanc, de pourpier d’hiver (ne pas confondre avec le pourpier tout court), de plantain corne de cerf et d’ail triquètre, la marée approchait de son point le plus bas. Il y a un peu plus d’une semaine, ce n’était pas un gros coefficient et je ne m’attendais pas à trouver grand-chose. Et pourtant...
Il y a tout d’abord eu les algues. Alors que les derniers spaghettis de mer de la génération passée partaient en morceaux, la nouvelle génération commençait tout juste à pointer. La capsule située à leur pied leur donnait un bien étrange aspect. Dire que dans quelques mois, ces branches feront probablement plusieurs mètres ! En attendant de pouvoir les cueillir, on a toujours la possibilité de les admirer...
Mais pas la peine de patienter avec la laminaire digitée (laminaria digitata) ou encore ces feuilles de dulse (palmaria palmata) et de laitue de mer (ulva lactuca) qui peuplaient abondamment quelques flaques profondes.
Il y avait largement de quoi reconstituer mon stock d’algues séchées que j’avais dû compléter tout récemment par quelques achats, dans lesquels manquait la laitue de mer. Celle qu’on trouve dans le commerce est souvent sous forme de paillette alors que je préfère lorsque les « feuilles » sont entières. Du coup, ma salle de bain s’est transformée véritable en séchoir à algues. Comme le chauffage fonctionnait, il a suffit d’à peine une demi-journée pour que l’elles puissent être placées en bocal.
Mais je n’en avais pas encore fini avec l’estran. Alors que je raccompagnais la marée dans sa lente remontée, je trouvais tour à tour quelques coques (cerastoderma edule) et 3 belles palourdes (tapes decussatus). Ces nouvelles découvertes m’avaient donné l’envie de pousser plus loin la recherche, mais la lumière baissait alors que la marée montait, je n’avais donc plus le temps de faire le difficile.Je complétais donc mon « panier » (une boite plastique plus précisément) avec quelques autres mollusques moins bien considérés comme les troques épaisses (monodonta lineata), sorte de bigorneaux de second ordre, et les crépidules dont le nom latin (crepidula fornicata) provient de leur étrange manie à s’empiler les unes sur les autres...
Quatuor de coquillages sur penne
Ingrédients (pour 4 personnes) :
- 350g de pâtes sèches type penne
- 12 palourdes, 20 coques, 20 troques épaisses, 20 crépidules
- 4 tomates (400g environ)
- 1 oignon
- 15cl de verre de vin blanc sec
- Une poignée de feuilles d’ail triquètre
- Quelques feuilles de mouron blanc (stellaire intermédiaire) pour la décoration
- Huile d’olive
- Sel et poivre
Préparation :
- Faire dégorger les coquillages avant de bien les rincer à plusieurs eaux afin d’éliminer le sable
- Placer un grand verre d’eau au fond d’une casserole, l’amener à ébullition et ajouter les coquillages
- Couvrir et attendre une minute avant de les retirer en prenant soin de conserver le jus de cuisson
- Récupérer les chairs des coquillages et les réserver
- Emonder les tomates, les épépiner et les découper en petits cubes
- En parallèle, faire chauffer un peu d’huile dans une poêle pour y faire revenir l’oignon finement émincé puis ajouter les 3/4 des tomates, le vin blanc et le jus filtré des coquillages
- Cuire à feu moyen et laisser réduire
- Lancer la cuisson des pâtes
- Laver les feuilles d’ail et les découper en petits segments de quelques centimètres
- Lorsque les pâtes sont « al dente », les égoutter, les verser dans la poêle où la sauce a réduit
- Retirer du feu et ajouter la chair des mollusques ainsi que les feuilles d’ail et le dernier quart des tomates
- Dresser en décorant avec quelques feuilles de stellaire et d'ail
A quand le volume 2, sur les produits de la mer ?...
RépondreSupprimerPeut être le jour où j'habiterai au bord de la mer ...
RépondreSupprimerMais où trouve-tu tous ces renseignements de dingue ! Je reve d'en cueillir, des algues, car je vais très régulièrement en bord de mer (en bretagne), et je n'ose jamais à cause des périodes de récoltes, etc, j'ai peur de me tromper. Tu as un/des livres de base ?
RépondreSupprimerMais si tu publies un tome 2 marin, ah oui, ça m'intéresse ! ;-)
Mes deux principales références actuellement pour identifier les algues :
RépondreSupprimer- Guide des algues des mers d'Europe
- Guide des bords de mer
Tout deux chez Delachaux et Niestlé.
Ils ont quelques infos sur la comestibilité mais pas trop alors j'essaie aussi de croiser les renseignements avec ceux que je trouve sur internet (les algues sont à la mode).
Pour la période de récolte, soit je trouve l'info, soit j'expérimente moi-même, soit j'ai la chance de tomber sur d'autres amateurs...
Mais il n'y a pas grand risque à se tromper de saison excepté devoir mâcher un peu plus fort avec certaines algues qui peuvent devenir coriaces selon la période de récolte.