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vendredi 3 avril 2015

A couteaux tirés

Difficile de trouver du temps en ce moment. Je profite donc d'un petit creux d'activité pour une publication... courte forcément.

La recette date des dernières grandes marées au cours desquelles je me suis adonné à la pêche à pieds.

En plus de quelques belles coquilles Saint Jacques dégustées sur place (et oui, il existe quelques rares endroits où elle peuvent être ramassées presque sans se mouiller les pieds), de nombreux crabes et même des homards malheureusement en dessous de la maille (et que je n'aurais donc capturé qu'en photo), je suis rentré avec environ deux douzaines de magnifiques pieds de couteaux.

J'aime bien cet étrange coquillage, en particulier pour la technique de pêche la plus ludique que je connaisse, tout coquillage confondu. Oubliez donc là pêche à la fourche qui transforme les plages en véritable champs de bataille, oubliez aussi la pêche à la baleine qui une fois sur deux blesse le coquillage : nul besoin d'outil, une simple boite de sel vous suffira !

Pieds de couteaux (ici, il s'agit de solen marginatus, mais plusieurs autres espèces portent ce nom telles que ensis arcuatus, ensis ensis ou ensis siliqua  ). Sur la gauche, on voit dépasser leur pied, un muscle puissant qui leur sert à se déplacer verticalement dans leur trou. Sur la droite, on aperçoit l'extrémité des siphons où se trouvent deux orifices, à l'origine des trous en 8 qu'on voit dans le sable.

Cherchez des trous en 8 dans le sable détrempé à marée basse, saupoudrez dessus quelques bonnes pincées et attendez sans bouger que le coquillage remonte à la surface. Il lui arrive de s'enfouir à plus de 50cm, il lui faut donc un peu de temps pour enfin montrer le bout de son nez, ou plus précisément de son siphon. Dans un premier temps, il ne sortira que timidement. Les impatients qui tenteraient de l'attraper à ce moment risqueraient de ne retrouver dans leur main que l'extrémité du siphon, malheureusement détachée du reste du coquillage un peu comme la queue d'un lézard. Il faudra donc attendre que plusieurs centimètres de coquille soient visibles pour être certain de pouvoir l'attraper. Ces coquillages peuvent être étonnamment vifs !

De manière assez contradictoire, en étant patient, c'est assez rapidement qu'on arrive à pêcher de quoi servir une bonne assiette à ses invités. Et de mon côté, ça m'a donné l'occasion d'utiliser un peu de mes réserves de champignons séchés de l'automne dernier. Et pas n'importe lesquelles : les chanterelles en tubes s'accordent particulièrement bien avec les fruits de mer !

Penne aux pieds de couteaux, chanterelles en tubes et chorizo

Ingrédients (pour 4) :
  • 250 à 400g de penne sèches (selon l'appétit des convive)
  • 150g de chorizo
  • Une à deux douzaines de pieds de couteaux
  • Deux poignées de chanterelles en tube séchées
  • 2 belles gousse d'ail
  • Quelques brins de persil
Préparation :
  • La veille, placer les coquillages à dégorger dans de l'eau de mer ou dans de l'eau salée (compter environ 30g de sel par litre) et mettre à tremper les champignons dans de l'eau (non salée)
  • Le jour même, égoutter et presser légèrement les champignons tout en conservant l'eau de trempage
  • Cuire les pâtes de la manière habituelle à l'eau salé, complété de l'"infusion" de champignons
  • En parallèle, faire chauffer deux cuillères à soupe d'huile d'olive au fond d'une sauteuse
  • Y ajouter le chorizo, pelé et débité en petits cubes ainsi que les champignons hachés grossièrement
  • Les cuire pendant deux minutes sur feu moyen tout en remuant (ajouter quelques gouttes d'eau si cela deviet trop sec)
  • Monter ensuite à feu vif et ajouter immédiatement les coquillages préalablement égouttés et couvrir
  • Au bout d'une minute, découvrir et rajouter le persil et l'ail finement hachés
  • Cuire encore une minute et retirer du feu
  • En principe, à ce moment, les chairs des pieds de couteaux se détachent toutes seules
  • Retirer les coquilles et récupérer les chairs pour les couper en morceaux de taille plus "acceptable"
  • Les replacer ensuite dans la sauteuse avec les pâtes maintenant cuites et égouttées
  • Bien mélanger : c'est prêt !

mardi 4 mars 2014

Ça se confirme !


Les giboulées incessantes sont là pour l'annoncer : l'arrivée précoce du printemps se confirme !

Et ce n'est qu'un signe parmi d'autres : après les perce-neige de la semaine dernière, c'est maintenant le tour de l'ail des ours... et vu la taille de certaines feuilles, ça doit déjà bien faire deux semaines qu'elles sont sorties de terre.

Ail des ours (allium ursinum). Ses feuilles ont un aspect identique au muguet (qui lui, est toxique),
mais sa forte odeur ne trompe pas : il s'agit bien d'un ail, qu'on trouve tout particulièrement dans les
bois frais et ombragés. Dans un à deux mois, ces mêmes feuilles auront encore doublé de taille et
de magnifiques fleurs blanche commenceront à faire leur apparition. En attendant, c'est lorsque
les feuilles sont jeunes (comme en ce moment) qu'elles sont les plus intéressantes à cuisiner.
Après un week-end bien chargé en Bretagne (grandes marées obligent), ces quelques feuilles trouvées à mon retour en région parisienne tombaient à point...

Parmi les trésors ramenés de Bretagne, quelques pieds de couteau (solen marginatus).
La pêche au sel de ce bivalve est toujours aussi ludique !

Pieds de couteaux sur lit d'ail des ours et rate braisés


Ingrédients (pour 4) :
  • 24 pieds de couteau 
  • 300g d'ail des ours
  • 50g de beurre 
  • 400g de pommes de terre rate
  • 1 verre de vin blanc sec
  • Une demi-tranche de jambon cru coupée pas trop fine
Préparation :
  • Laisser dégorger les couteaux au moins une heure dans de l'eau (si possible, eau de mer)
  • Faire ouvrir rapidement les pieds de couteau dans un fond d'eau bouillante (25cl)
  • Réserver les chair et filtrer le jus
  • Hacher très finement l'ail des ours
  • Faire fondre 30g de beurre dans une poêle bien chaude
  • Y faire suer 250g d'ail des ours haché
  • Rajouter les pommes de terres débitées en petits cubes de 2 à 3mm
  • Mouiller avec le jus des coquillages et le vin blanc
  • Baisser le feu et laisser cuire à couvert
  • Au bout d'une quinzaine de minutes, monter le feu et découvrir afin de faire réduire le liquide
  • Lorsque celui-ci a pratiquement disparu, incorporer 30g d'ail des ours haché, couper le feu immédiatement et réserver au chaud
  • Faire fondre le reste du beurre dans une poêle bien chaude
  • Y jeter la chair des pieds de couteau (je les coupe en 2 ou 3 pour que les morceaux ne soient pas trop grands), le jambon découpé en bâtonnets et le reste de l'ail des ours haché
  • Dresser immédiatement dès lors que le jambon a changé de couleur

Je dois dire que cette petite recette m'a particulièrement plu. Si j'ai utilisé la pomme de terre rate, c'est pour sa tenue à la cuisson qui permet de garder quelques morceaux et évite d'avoir une texture trop élastique dans le mélange braisé à l'ail des ours. Quant aux pieds de couteaux, si leur aspect vous rebute, il suffit de les couper en plus petits morceaux...
Note : En principe, nul besoin de sel. Entre les coquillages et le jambon, il y a déjà tout ce qu'il faut !

lundi 29 avril 2013

Si vous étiez en Bretagne ce week-end

Si vous étiez en Bretagne ce week-end...

Vous avez peut-être profité des grandes marées pour faire le plein de coquillages

Vous les avez peut-être dégustés immédiatement juste avec quelques pâtes et un peu d'ail comme ces palourdes

Ou tout simplement nature, comme ces pieds de couteau

Vous avez probablement passé vos matinées au chaud à l'intérieur, trop content d'échapper à une ou deux averses de grêle.

Mais l'après-midi, peut-être est-ce vous qui avez galopé sur les plages et profité de cette belle luminosité, à défaut de la chaleur solaire.

Ou bien est-ce vous qui avez visité les "champs de patate" (c'est le terme utilisé ici pour désigner ces bancs d’huîtres creuses)

Et si c'est le cas, vous vous êtes certainement régalés à les déguster sur une terrasse (bien emmitouflés quand-même !) avec un bon verre de vin blanc.

Mais si vous étiez en Bretagne ce week-end, la beauté des paysages ne vous a certainement pas laissés indifférents...

... non, vraiment pas !

jeudi 17 janvier 2013

Fruits d'hiver ?

En général, l'hiver n'est pas la meilleure saison pour les fruits. Il existe pourtant une espèce de fruits sauvages pour lesquels les conditions sont idéales. Mais ces fruits-là ne se trouvent ni au bout d'une branche, ni le long d'un épis ou au sommet d'une ombelle. Ces fruits-là, c'est dans le sable qu'il faut les chercher !

Je veux parler bien entendu des fruits de mer, et tout particulièrement des coquillages.

Alors lorsque jeudi dernier, je me rends compte que le week-end à venir sera l’occasion de bénéficier de coefficients de marée plus qu'intéressants (104 pour samedi et surtout 106 dimanche), je me suis empressé d’improviser un petit séjour en Bretagne. D’autant que le prochain week-end offrant ces conditions n’aura lieu qu’en mai !

Il faisait froid, mais le temps était plutôt clément, voire idéal (samedi particulièrement)...

     

Et les fruits alors ?
Et bien les coquillages étaient au rendez-vous !

     

Pieds de couteau et embeurrée de choux

Ingrédients (pour 4) :

  • De 30 (grands) à 40 (petits) pieds de couteau
  • Un quartier de chou frisé (250g environ)
  • 50g de carotte
  • 50g de panais
  • 50g de beurre pour l’embeurrée + 20g pour les coquillages
  • 1 oignon (100g environ)
  • 1 beau brin de persil
  • 1 gousse d’ail

Préparation :

  • Pour l’embeurrée :
    • Passer le quartier de chou entier 10 minutes à l’eau bouillante salée
    • Le plonger ensuite dans de l’eau très froide pour stopper sa cuisson et lui garder sa couleur
    • Une fois le chou refroidi, le presser pour en évacuer un maximum d’eau
    • Réduire la carotte et le panais en fine brunoise et couper le chou en fines lanières (certains jetteraient le trognon du chou, ce que je trouve dommage car en général, sa chair est légèrement sucrée. Pour cette recette en particulier, j’ai préféré le garder et le joindre à la brunoise de carotte et de panais)
    • Laisser fondre 50g de beurre au fond d’une poêle
    • Y faire revenir l’oignon finement haché sans le colorer
    • Ajouter ensuite les brunoises, puis les lanières de chou
    • Cuire quelques minutes à feu moyen en remuant régulièrement pour que la préparation ne brunisse pas
  • Pour les pieds de couteau :
    • Les placer à dégorger dans une grande quantité d’eau salée deux bonnes heures avant de se lancer
    • Ensuite, porter un demi-litre d’eau à ébullition dans un grand faitout ou une cocotte
    • Y plonger les coquillages en maintenant le feu vif pendant une petite minute (c’est largement suffisant pour que les couteaux s’ouvrent)
    • Les sortir de l’eau de cuisson (qui peut être récupérée et filtrée pour un bouillon) et les plonger dans de l’eau bien froide
    • Récupérer les chairs et garder quelques belles coquilles (pour le dressage)
    • Égoutter délicatement les chairs et les couper en tronçons de 1 à 2 cm
    • Les faire sauter rapidement sur feu vif dans 20g de beurre
    • En toute fin de cuisson, ajouter l’ail et le persil finement hachés
  • Il ne reste plus qu’à dresser ensemble l’embeurrée et les couteaux

 
Le montage de la « pêche à pieds » a été réalisé sur la base d'oeuvres sous licence CC et/ou GFDL.
La pêche est de Fir0002
Les pieds sont de Archenbridge Universities
Les coquilles Saint-Jacques sont de Manfred Heyde

mardi 13 mars 2012

Passe moi le sel !

112 : c'était le coefficient de la marée ce samedi, l'occasion idéale pour consacrer l'intégralité du week-end à la pratique de la pêche à pied.

Le coin, c'est grâce aux vues satellite proposées par Google Maps que je l'avais repéré en me fiant à quelques indices tels que l'apport d'eau douce, les sables alluvionnaires, les nombreux rochers ainsi que la présence de bouchots à proximité. C'est fou tout ce que ce genre d'outil permet de repérer !

C'est donc en compagnie de Sothy (Obsédé culinaire notoire) et d'un de ses fils que je me suis rendu à proximité de Saint Cast le Guildo pour profiter de cette occasion rare. Rare car tous les facteurs étaient réunis pour faire le plein de coquillages tout en passant un agréable moment : le beau temps, des coefficients proches du maximum et une marée basse en plein après-midi. Il y a pire pour patienter en attendant l'arrivée massive des plantes printanières

Arrivés sur place, à la vue de la foule déjà à l’œuvre sur le sable, une chose était certaine : nous n'étions pas les seuls à avoir eu cette idée. L'avantage avec ces grands espaces, c'est que même si les pêcheurs sont très nombreux, il y a de la place et des coquillages pour tout le monde : moules, huîtres, amandes, palourdes, coques, pétoncles, bigorneaux, patelles, crépidules et même quelques praires pour ne citer que les plus connus parmi ceux que nous avons vu sur place.

J'oubliais aussi les pieds de couteaux (solen). Le trou en forme de « 8 » que ces derniers laissent dans le sable est très caractéristique et par ailleurs assez facile à repérer. Mais nul besoin de creuser ou de retourner des tonnes de sable pour en extraire cet étrange bivalve à la forme allongée. Il est en effet capable de s'enfoncer de plusieurs dizaines de centimètres en quelques secondes, rendant un telle technique de pêche totalement inefficace.

Une fois le trou repéré, et pour peu qu'on soit patient, quelques bonnes pincées de sel placées directement au niveau de l'orifice sont le meilleur moyen pour inciter le mollusque à remonter. Très timide, c'est parfois en minutes qu'il faudra attendre sa remontée.
Pour améliorer le rendement, il est donc préférable d’appâter plusieurs trous en parallèle, le principal problème étant alors de se souvenir de leurs emplacements. Quelques petits fanions à planter n'auraient pas été de trop, deux autres pots de sel aussi... Du coup, c'est à coups de « Passe moi le sel ! » que notre unique pot volait de main en main.

Et puis il y a eu une bonne surprise : une énorme bucarde à papille (acanthocardia echinata, également appelée bucarde rouge) promenant sont immense et musculeux pied rouge. Considérée comme un coquillage médiocre, elle est généralement boudée par les ramasseurs et c'est plutôt comme appâts de pêche qu'elle finit. Mais comme avec Citronvert nous somme plutôt aventureux, c'est avec une bonne quinzaine d'exemplaire que nous somme repartis, chacun avec pour but de trouver la meilleur manière de les préparer.

Voici donc ma préparation, utilisant également un peu de fenouil sauvage récolté à l'occasion de ce week-end :


Bucardes et couteaux sur fondue de poireau

Ingrédient (pour 4) :

    4 belles bucardes rouges (8cm de diamètre environ)
  • 12 beaux couteaux
  • 400g de poireau (principalement du blanc)
  • 1 petit pied de fenouil sauvage avec ses plumeaux (20g environ)
  • 50g de beurre
  • 1 belle gousse d'ail

Préparation :

    Faire dégorger quelques heures les coquillages dans de l'eau salée (ou de l'eau de mer)
  • Dans un grand faitout, verser de l'eau sur 2cm et porter à ébullition
  • Y verser les bucardes et les cuire deux minutes (elle se détachent toutes seules)
  • Récupérer immédiatement les chairs d'un côté et le jus filtré de l'autre pour les placer à refroidir
  • Faire de même avec les couteaux
  • Couper le poireau en deux dans la longueur, puis en fins lambeaux, puis en petits segments
  • Faire fondre la moitié du beurre dans un grand faitout et y verser le poireau pour le cuire à feu doux
  • Ajouter également la moitié du fenouil finement haché
  • Lorsqu'il devient trop sec, le mouiller avec un peu du jus des coquillages
  • Continuer la cuisson jusqu'à ce qui le liquide ait été bu et recommencer plusieurs fois l'opération jusqu'à ce que les poireaux soient fondant
  • Prélever les pieds des bucardes et les couper en deux dans la longueur (le reste peut être utilisé pour réaliser un fumet)
  • Découper les couteaux en 3 ou 4 morceaux
  • Chauffer le reste du beurre au fond d'une grande poêle et y passer rapidement (une minute environ) les couteaux, les pieds de bucarde, ainsi que l'ail et le fenouil restant (tous deux finement hachés)
  • Dresser un aménageant un lit de poireau et en replaçant les chairs dans des coquilles récupérées et nettoyées

Note : Faire bien attention de ne pas mettre trop de fenouil dans les poireaux car ils peuvent rapidement prendre le dessus.

Résultat : très bon coquillage, pas aussi ferme que ce à quoi je m'attendais. Globalement une très bonne découverte...

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