La renouée du Japon (reynoutria japonica, fallopia japonica ou encore polygonum cuspidatum) devait sembler être une belle plante lorsqu’elle fut importée de sa région d’origine par quelques jardiniers ayant apprécié la beauté de ses très nombreuses fleurs, la forme presque en cœur de ses feuilles et leur beau vert. La plante étant par ailleurs dotée d’une incroyable faculté à combler les espaces vides du fait d’une vitesse de croissance hors norme, ils devaient déjà l’imaginer remplir de grands et haut massifs.
Mais voilà, croissance rapide, nombreuses fleurs et donc très nombreuses graines : la belle est devenue leur cauchemar … et même notre cauchemar. Sortie des jardins, plus rien de l’arrête et malgré des campagnes d’arrachage en bonne et due forme, l’envahisseuse colonise talus, bords de chemins ou de cours d’eau tout en y délogeant les espèces locales.
Mieux vaudrait donc ne pas en trouver, mais voilà, elle est maintenant installée dans beaucoup d’endroits. Alors comme la plante est comestible, il n’y a aucune raison pour ne pas se servir… Aucune raison ou presque, car comme la rhubarbe dont elle partage ce goût caractéristique et acidulé, elle contient une bonne quantité d’acide oxalique. Pour cette raison, en cas d’arthrite ou de calculs rénaux, il ne faut pas en abuser.
Les tiges se cueillent jeunes (jusqu’à 30 ou 40cm), ce qui laisse peu de temps pour la cueillette quand on sait qu’elles peuvent facilement monter de 50cm moins d’une semaine. Plus massives à la base, elles sont constituées de plusieurs segments creux. Autour, la chair est juteuse et couverte d’une peau couleur vert terne tacheté de rouge.
Une fois cueillies, les jeunes tiges doivent être pelées avant d’être préparées et consommées. Avec leur saveur acidulée, elles se prêtent aussi bien à des préparations sucrées que salées. Pour cette fois-ci, je suis parti sur une confiture, avec l’idée de comparer le résultat avec une confiture de rhubarbe. Résultat : goûts très proches, prix de revient incomparable. Depuis le week-end dernier où je l'ai préparée, j'en prend à tous mes petits déjeuners.
Confiture de renouée du Japon
Ingrédients :
- De belles tiges de renouée du japon, si possible les plus massives (car plus charnues)
- Sucre
Préparation :
- Peler les tiges de renouée
- Les laver sous une eau abondante avant de bien les égoutter (attention, les tiges sont creuses et peuvent retenir beaucoup de liquide)
- Débiter les tiges en tronçons courts si vous n’aimez pas les morceaux, plus longs sinon
- Les peser, ajouter un poids identique de sucre et laisser macérer pendant une ou deux heures
- Placer ensuite le tout dans une grande casserole (ou mieux, une marmite à confiture)
- Amener à ébullition, puis laisser confire et réduire pendant une trentaine de minute minimum
- Verser chaud, à raz dans des bocaux stérilisés, visser les couvercles et les retourner (autostérilisation)
Impressionnée,je n'aurais jamais cru que la renouée du Japon se mangeait, et en confiture rhubarbée qui plus est !!!
RépondreSupprimerEt comme il s'agit en plus d'une bonne action face à cet envahisseur, que dire de plus ? Diffuser et diffuser l'information ! :-D
Grenouille :
RépondreSupprimerEt ce n'est pas la seule "nuisible" dans ce cas. Une autre très médiatique, c'est la laitue de mer (ulva lactuca), algue plus qu'envahissante dans certaines régions maritimes.
mince, j'en ai vu toute une rangée récemment, mais où?????maintenant que je sais que ça se mange, je serai plus attentive
RépondreSupprimerC'est probablement un peu tard pour cette année, mais du coup, ça te laisse un an pour repérer d'autres coins !
RépondreSupprimerbonsoir!!!
RépondreSupprimeravez- vous déja fait de la compote ou confiture ??? de renouée avec des framboises
dès que le beau temps voudra sortir son nez je partirais en quête de renouée et commencerais par votre recette
qui me semble bien appétissante
ANNY
Malheureusement, les deux n'arrivent pas en même temps. Les framboises sauvage (beaucoup plus parfumées), c'est plutôt pour l'été, à la rigueur à la toute fin du printemps... Mais comme j'ai déjà goûté une version rhubarbe-framboise, j'imagine tout à fait ce que ça pourrait donner avec la renouée du Japon !
Supprimerpartie en balade avec en tête la renouée du japon
RépondreSupprimerj'en ai cueilli quelques tiges ,je n'ai pas osée en prendre trop
j'ai fait une petite compote avec en ajoutant une pomme
un régal refaire !!!!
et ce soir je teste les pointes en cuisine salée
ANNY
Elle n'est pas encore sortie ici, mais avec l'eau et des températures en hausses, ça ne devrait pas tarder.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe ne suis pas sur de comprendre : quand faut il cueillir la renouée ?
Lorsqu'elle fait 40cm de haut comme indiqué au début, ou lorsque les branches sont belles et charnues et qu'elles font 1m ou 2m de haut ?
Car comment les peler lorsque les branches font 40cm de haut et sont donc toutes fines ?
Merci pour la précision
Il y a une petite incompréhension : je ne parle pas de branches mais de pousses de renouées. 40cm, c'est la hauteur totale depuis le sol. On ne la trouve dans à ce stade (elle a souvent un aspect d'asperge) que pendant une période très courte au printemps (de fin mars à fin avril selon les régions). S'il y a des branches ou des feuilles bien développées, c'est beaucoup trop tard (ou alors, éventuellement pour utiliser les feuilles).
SupprimerLorsqu'elle monte, le pied et les branches semblent plus épais, mais en fait, ils sont creux (comme les bambous). De plus, ils sont très fibreux.
Lorsqu'elle est plus jeune, le pied est plus massif : les segments sont plus courts et leurs parois beaucoup plus charnues et épaisses, sans pour autant être fibreuses. Parfois, à la base (juste au dessus du sol), ils sont tellement charnus qu'il sont pleins : c'est la meilleure partie de la plante.
Sur la photo [ici], on voit l'aspect que doivent avoir les pousses. La plus grande des 4 fait une cinquantaine de centimètres et est donc un peu trop avancée (bien qu'encore exploitable). La plus belle pour la récolte serait la plus petite, dont les feuilles n'ont même pas commencé à s'ouvrir. Autre exemple [ici].
Au passage, sauf exception, les billets que je poste sont toujours de saison (en général, dans la semaine qui suit la cueillette). Celui-ci ayant été posté en avril, cela correspond tout à fait à la bonne période de récolte.
Si toutefois vous voulez goûter dés maintenant à la renoué du Japon, il reste la possibilité d'utiliser ses plus grandes feuilles (qu'on doit pouvoir encore trouver, mais qui doivent être très coriaces en ce début d'automne) pour envelopper des aliments afin de les cuire à l'étouffée...
Bonsoir,
Supprimerje sais que c'est un commentaire un peu tardif, mais l'un d'entre vous pourrait-il m'envoyer quelques bout de racines de cette plante, j'aimerai m'en faire une petite culture dans un pot dans ma véranda, pour pouvoir en manger de temps à autres :p
Bien évidemment je vous dédommagerai pour les frais de port et pour votre temps...
S'agissant d'une plante hautement invasive et l'une des principales pestes végétales qu'on puisse trouver en France, cette demande est étonnante. Qui plus est, la renouée du Japon est très (trop) commune partout en France... Si vous tenez vraiment à faire un tel prélèvement, il suffit juste d'observer les abords des fossés, des cours d'eau ainsi que de beaucoup de routes.
SupprimerPetit aparté sur l'origine de l'introduction rapide de la Renouee du Japo en France.
RépondreSupprimerC'est l'armee anglaise suite a l'observation de l'armée des Indes sur la comestibilite de cette plante par le betail et particulière les chevaux en fit olanter rapidement sur le terrain des operations militaires en France pour nourrir rapidement sur celui-ci les chevaux au moment du demarrage de la guerre de 1914.rappel: la cavalerie a cheval existait encore au debut de la guerre et les vehicules a essence n'étaient pas encore en assez grand nombre.tout le materiel de guerre etait en majorite y compris les canons envoyes sur le terrain grace aux vehicules tractes par les chevaux.le "carburant" animal le plus interessant et facile fut la renouee du japon qui nourrit les chevaux sur les champs e bataille.
Petit aparté sur l'origine de l'introduction rapide de la Renouee du Japo en France.
RépondreSupprimerC'est l'armee anglaise suite a l'observation de l'armée des Indes sur la comestibilite de cette plante par le betail et particulière les chevaux en fit olanter rapidement sur le terrain des operations militaires en France pour nourrir rapidement sur celui-ci les chevaux au moment du demarrage de la guerre de 1914.rappel: la cavalerie a cheval existait encore au debut de la guerre et les vehicules a essence n'étaient pas encore en assez grand nombre.tout le materiel de guerre etait en majorite y compris les canons envoyes sur le terrain grace aux vehicules tractes par les chevaux.le "carburant" animal le plus interessant et facile fut la renouee du japon qui nourrit les chevaux sur les champs e bataille.
Chantal, avez vous gardé la source de cette histoire ? Ça m'intéresse beaucoup.
RépondreSupprimerDe nombreuses références parlent de l'histoire de la renouée du Japon mais je suis en voyage et n'ai pas ma bibliothèque avec moi. Vous pouvez toutefois faire une recherche sur Philipp Franz von Siebold, non pas comme auteur, mais comme origine de l'introduction de la renouée du Japon en Europe. Vous trouverez [ici] quelques informations supplémentaires.
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