Samedi, c'était Normandie : une balade d’une journée le long des sentiers boueux, entre bocages et forêts. Sur quelques talus, des petites rosettes de feuilles arrondies d’un vert tendre : de la doucette, ou encore de la mâche.
Pas ou peu de différence avec celle qu’on trouve au marché : ça tient essentiellement de la taille. Malheureusement, les endroits où elle poussait n’étaient pas tous propices à la cueillette et les quelques exemplaires récoltés ne suffisaient pas à remplir une assiette. Qu’à cela ne tienne, on complètera avec celle « de culture » qui attend au réfrigérateur.
Un petit détour en baie de Somme en bordure des près salés (marée haute oblige) avant de repartir. Il n’y avait plus de trace de salicorne hormis quelques branches rabougries qui en étaient peut-être il y a encore quelques mois. Les quelques restes de bette maritime qu’on pouvait trouver étaient inexploitables. Mais l’obione est encore là, omniprésente. Ses feuilles argentées recouvrent en totalité d’immenses surfaces. La dernière fois que j’en avais vu, c’était en novembre et je n’avais appris qu’elle était comestible qu’une fois de retour à la maison. Alors cette fois-ci, même si ce n’est pas la saison (en principe, on la récolte au printemps lorsque les feuilles sont plus tendres), j’en ai ramené quelques sommités sélectionnées avec soin, histoire de faire connaissance.
Bien que ce soit une récolte carrément « hors saison », les feuilles sont relativement charnues. Ce n’est pas le cas des tiges qui sont trop ligneuses pour être conservées. Mais bien que charnues, les feuilles n’en sont pas moins fermes et c’est avec une petite plongée d’une minute dans de l’eau bouillante et un refroidissement immédiat que je les ai attendries. La quantité était suffisante pour pouvoir l’intégrer à une salade principalement composée de doucette. Un peu de "ciboulette" (ail des champs) récoltée elle aussi pendant la balade, finement hachée pour que les parfums diffusent plus. Quelques larmes de jus de citron vert, un filet d’huile neutre (colza, pépins de raisin), un peu de poivre et très peu de sel (l’obione est déjà bien salée), et la salade est prête.
Gustativement, l’obione est à mi-chemin entre l’épinard et l’oseille avec le goût salé et iodé caractéristique des plantes de près salés. Pour ceux qui ont la chance d’habiter sur le littoral, c’est vraiment une plante à connaitre.
Nous allons souvent en Baie de Somme et je ne connaissais pas du tout l'obione... Merci pour ces infos !
RépondreSupprimerA Lor : elle est aussi appelée halimione ou atriplex (portulacoides). Et puis au printemps dans les prés salés ou à leur proximité, on peut aussi trouver de la salicorne, de la soude maritime, des arroches, de la bette maritime, et encore bien d'autres plantes comestibles du littoral... De belles récoltes en perspectives.
RépondreSupprimerje ne sais pas si c'est parce que tu as mis de la neige sur les coquelicots que le froid perdure ! Peut-être que si tu l'enlevais, le temps redeviendrait propice à la cueillette des sauvages... Espérons en tout cas que, le temps des coquelicots revenus, elle aura fondu, sinon on aura plus que du foin à brouter ! Je trouve souvent de la mache, mais elle paraît fade au goût, je ne suis pas sûre que c'en est... Est-ce qu'il y beaucoup de risque de confusion à ta connaissance ?
RépondreSupprimerA Colibri :
RépondreSupprimerJe pensais justement changer l'image, mais je n'ai pas encore trouver de photo adaptée. Celle là est bien (sans les flocons), car à part les coquelicots, il y a aussi des fleurs de salsifi, et de la sauge...
Pour la mâche : En cherchant un peu dans la littérature, je viens d'apprendre que les Suisses (que je salue au passage) l'appellent le "rampon". Dans le "Guide des plantes sauvages comestibles et toxique" (F.Couplan/E.Styner), il est dit "Celle-ci pourrait être confondue avec quelques végétaux à petites feuilles en rosette fréquentant les mêmes habitats. En cas de doute, la texture très tendre des feuilles et surtout la saveur douce si caractéristique suffiront à faire reconnaitre la mâche sans ambiguité.".
Personnellement, il m'est arrivé de confondre de loin avec ce qui semble être un épilobe (au stade de rosette). Je dirais epilobium tétragonum, sans certitude.
Mais cette image est très bien, une belle signature : l'été, c'est Monet, l'hiver, c'est super ! C'était juste une boutade... On reconnaît bien les fleurs de salsifis sauvage, et le bleu des sauges est très intense...
RépondreSupprimerA Colibri : Rendons à César ce qui est à César, la photo n'est pas de moi mais de mon père. Si je me souviens bien, elle a été prise au printemps 2007 dans la vallée de la Sagne, un ruisseau affluent du Célé, lui même affluent du Lot, non loin de Cabrerets (Quercy).
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimermerci pour ce blog et toutes ces info sur les plantes sauvages,
je me suis fait une petite salade avec de la doucette ramassé près de chez moi,
c'était bon,
c'était la première fois que je mangeais des plantes que j'avais ramasser dans la nature, ça ma bien fait plaisir,
c'est une autre sensation que de manger de la salade acheter au marché. ^_^