C'est bien difficile de revenir travailler après ces quelques jours passés en montagne. Le temps nous a gratifiés d'un soleil radieux qui nous a permis de profiter au maximum de notre séjour. La randonnée (organisée par Chamina) est tellement bien que j'en donne ici un bref aperçu en espérant donner envie.
Tout d'abord, rendez-vous en fin d'après-midi au gite de Courbanges. Sur place, nous y retrouvons Laurent, le guide qui nous accompagnera pour ces 3 jours. Catherine, qui tient ce gite avec Michel est aussi une passionnée de plantes sauvages. C’est bien dommage que nous soyons arrivés un peu tôt dans sa saison car elle n'avait pas encore fait de récolte. Après les présentations, un bon repas riche en sucres lents et une revue de notre futur parcours, direction les lits.
Le lendemain matin, direction Le Mont Dore pour notre première étape. La balade commence calmement en pente douce et nous laisse le temps d'admirer à la fois le paysage et la flore au bord du chemin.
La raiponce en épi et la bistorte commencent à peine à fleurir alors que le Bon-Henri, le rumex alpin et l'alchémille sont déjà bien avancés. Je sais déjà ce que je cueillerai et ramènerai chez moi dans deux jours ! Plus loin, dans les bois, les petites fleurs blanches de l'aspérule odorante tapissent le sol. Régulièrement, Laurent nous distille quelques explications sur un peu tout : les plantes, les animaux, le volcanisme, l'élevage, les traditions etc. Au cours de cette première journée : traversée de la réserve naturelle de la vallée de Chaudefour, source Sainte-Anne, cascade de la Pérouse, quelques chamois vus de très loin, col de Cuzeau, col de la Croix Saint Robert, et grande cascade. Pour certains, les 7 heures de marche ont déjà attaqué les pieds et les premières ampoules ont fait leur apparition. Il va falloir tenir encore deux jours !
Le lendemain, c'est le départ pour la plus grosse et la plus haute des trois journées. Au programme : le Capucin, la Tour Carrée, le puy de Sancy et la vallée de la Fontaine Salée. Grace à l'œil perçant de Laurent, une marmotte, une harde d'une cinquantaine de mouflons et quelques chamois ont animé cette seconde journée. La présence d'un petit marais au niveau de la source salée nous a permis d'admirer quelques plantes carnivores.
Le soir, Christian et Laurette, les propriétaires de l'auberge du Taraffet à Chareire, nous ont préparé une truffade dont tout le monde se souvient encore !
Pour le dernier jour, nous faisons un petit détour pour remplir nos gourdes à une source cachée au fond des bois pas loin du col de la Geneste. L'eau est fraiche, légèrement gazeuse et surtout très bonne, surtout quand on la compare aux sources ferrugineuses que nous avons testées la veille et l'avant-veille. Le vent est frais et souffle fort, la montée est physique mais elle nous permet d'admirer une harde de mouflons.
Ils ont tous des cornes, c’est un groupe de mâles. Plus tard, c’est la descente sur Courbanges. Sur les derniers kilomètres, j'en profite pour faire mes « courses sauvages » : alchémille, rumex alpin, Bon-Henri, raiponce et salsifis. L’ail des ours m’a un peu déçu : alors qu’il tapissait le sol de la forêt au cœur de la vallée de Chaudefour (cueillette interdite), il était totalement absent le dernier jour !
En fin d'après midi, c'est déjà l'heure de repartir sur Paris mais une dernière étape s'impose : la ferme d'ou vient le Saint-Nectaire fermier que Catherine nous a servi le premier soir. Ravitallement donc chez Robert Sarliève (GAEC de l'oiseau, à Montaleix) où nous dégustons un fromage goûteux, issu d'un lait "100% naturel plus bio que bio", pour reprendre les termes du producteur.
Sur place, j'y apprend même qu’on pouvait en manger toute la croute. J’avais l’habitude de la racler pour conserver un maximum de la partie la plus goûteuse, mais maintenant que j’ai testé la version « intégrale », je ne peux même plus imaginer jeter quoi que ce soit !
Ce soir, après une journée de boulot la tête encore pleine des paysages auvergnats, c’est avec bonheur que j’ai retrouvé ma récolte pour préparer une soupe pleine de saveurs.
Soupe des montagnes auvergnates
Ingrédients (pour 4) :
- Deux bonnes poignées de feuilles d’alchémille
- Autant de feuilles de rumex alpin
- Deux fois plus de feuilles de chénopode Bon-Henri
- Quelques feuilles d’ail des ours (dans mon cas, je me suis contenté d’une gousse d’ail)
- Une dizaines d’épis de raiponce
- 25g de Saint Nectaire fermier (avec la croute !)
- 250 de pomme de terre
- 1 litre d’eau
- Un morceau de couenne de poitrine de porc fumée
Préparation :
- Laver les plantes,
- Blanchir les épis de raiponce une minute, les égoutter et réserver
- Amener le litre d’eau à ébullition, et y plonger la couenne
- Eplucher la pomme de terre, la découper en rondelles avant de les placer dans l’eau bouillante
- Ajouter les feuilles d’alchémille, de rumex, de Bon-Henri et d’ail des ours préalablement découpées en filaments
- Cuire à feu doux (légère ébullition) pendant 30 minutes
- Hors du feu, retirer la couenne et ajouter le Saint-Nectaire découpé en petits morceaux
- Passer au mixer
- Servir dans des tasses individuelles avec quelques épis de raiponce
Les épis de raiponce sont légèrement sucrés et équilibrent l’acidité apportée par le rumex. En plus d’une note parfumée caractéristique, le Saint-Nectaire apporte une texture crémeuse, renforcée par le velouté de la pomme de terre. Un vrai concentré d’Auvergne dans une tasse !
passionnant. belle randonnée et des photos superbes. Merci Nicolas, tu sais partager!
RépondreSupprimerUn vrai dépaysement pour nos yeux de canadiens ! Merci.
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