Après un week-end prolongé entre Finistère et Calvados (merci Mme RTT), me voilà de retour avec les bagages plein de nouvelles récoltes. Entre la laitue de mer et les moules ramassées à marée basse, la criste marine cueillie au milieu des rochers, l’aroche et la bette maritime récoltées de-ci de-là, la salicorne et l’obione trouvées au bord des marais salés, j’ai de quoi faire... Cette semaine sera donc iodée sur le blog.
Les moules étant la récolte qui se conserve le moins longtemps, c’est avec elles qu’on commence.
Elles n’étaient pas énormes mais d’une taille suffisante et surtout très nombreuses. Quelques rochers plus loin, il y avait même des huitres. Elles épousaient tellement bien les contours de la pierre que seul un marteau et un burin aurait pu les en déloger. Mais quand on est gourmand, on ne s’arrête pas à ce genre de détail. Ouvertes à même le rocher pour être aussitôt dégustées, elles n’en sont que meilleurs. Et puis ce n’est pas avec cette technique qu’on risque l’indigestion, surtout de bon matin pour le p'tit dèj !
Une dizaine de mètres au dessus, les touffes de criste marine et leurs petites ombelles vertes me lançaient de grands appels.
C’était la première fois que j’en cueillais, et dans mon impatience d'y goûter, je n’ai pas pu attendre. Après un bref lavage à l’eau de mer, un rinçage à l’eau douce, la dégustation de quelques brins a été une vraie surprise. On l'appelle aussi fenouil de mer et on comprend pourquoi. Imaginez la saveur qu'aurait un mélange concentré de fenouil, de carotte, de panais et de céleri, avec une note salée en plus. On pourrait la déguster seule en salade si son goût n’était pas si fort.
Avec salicorne et obione pour accompagner les moules et atténuer la force du parfum de la criste tout en restant dans le « iodé », les ingrédients de cette première recette sont trouvés.
Moules aux saveurs du littoral
Ingrédients :
- Vin blanc sec
- Eau
- Moules fraiches
- Criste marine, obione et salicorne en quantités égales
- Un peu de beurre
Préparation :
- Bien brosser et laver les moules
- Porter à ébullition un mélange d’eau et de vin blanc sec (en quantité égale)
- Effeuiller l’obione, ôter les parties ligneuse de la salicorne, retirer les branches de criste les plus dures
- Laver les plantes avant de les ébouillanter pendant 2 minutes puis retirer et refroidir avant de réserver (ne pas jeter le liquide qui a été parfumé et qui va servir à cuire les moules)
- Plonger ensuite les moules dans le liquide bouillant jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent
- Faire revenir rapidement la criste, l’obione et la salicorne dans un peu de beurre avant de les servir avec les moules
Remarque : Le liquide de cuisson peut être conservé et transformé en sauce. Il suffit de le filtrer et de l'utiliser pour mouiller un roux blanc.
Important : La salicorne est une espèce protégée en Nord-Pas-de-Calais.
Oh comme je me régale, moi qui suis née près de Roscoff et ai passé ma jeunesse à aller à la pêche aux coquillages...Bravo pour toutes ces richesses iodées si bien présentées!
RépondreSupprimerVoilà un billet qui me fait regretter d'être coincée ici à Paris, quand je pourrais profiter des belles richesses iodées et marines de ma Bretagne (nord !). Je n'ai pas encore goûté la criste. Avec la salicorne, as-tu pu en faire façon pickles (ma recette (pas publiée encore !) : sel, citron, huile d'olive, ail). Par chez moi là bas, il y en a beaucoup. Les huîtres sauvages dégustées à même le rocher, il n'y a rien de meilleur, j'en salive !
RépondreSupprimerA Colibri :
RépondreSupprimerLa criste marine est vraiment une plante sauvage à découvrir. Non seulement elle est pleine de saveurs, mais c'est aussi une source 100% naturelle de vitamine C...
A Rigolot :
RépondreSupprimerJ'ai moi aussi quelques souvenirs liés à la Bretagne. J'ai encore en tête quelques bribes de pèche à la crevette grise vêtu de mon ciré jaune accompagné de mes parents sur les plages d'Etable, ou encore de chasse aux étrilles lorsque j’étais en colonie de vacance à Kerhornou. C’est sans aucun doute ces souvenirs qui font que j’apprécie autant l’air marin...
Rectification : lorsque nous étions à Etables, chez ton arrière-grand mère bretonne, il me semble que ton ciré était bleu, avec un gros canard jaune sur le devant...
RépondreSupprimerCeci n'enlève rien au reste de tes articles !... Dommage que la mer se soit retirée de la Drôme il y a quelques années !...
A Claude :
RépondreSupprimerMaintenant que tu le dis ... Mon subconscient avait sans-doute mis de côté ce petit détail.