mardi 13 août 2013

Balade découverte dans le Diois (troisième et dernière partie)

Pour cette troisième et dernière partie de la balade découverte, nous nous rapprochons des arbres. Pas mal de diversité dans les espèces : érable champêtre, érable sycomore, frêne commun, frêne du midi, pin sylvestre (indigène), pin noir (introduit) mais surtout énormément de chênes pubescents.

Mousse de chêne (evernia prunastri).
Comestible selon certains sites survivalistes américains, je n'ai pas encore trouvé assez de références sérieuses pour me lancer dans leur cuisine. C'est bien dommage car ici, il y en a beaucoup. J'ai quand même craqué récemment pour en goûter quelques morceaux. Sans réelle saveur, je ne saurais pour l'instant quoi en faire. Une chose est certaine malgré tout, il est utilisé depuis très longtemps en parfumerie où il sert de fixatif pour les fragrances de violette...

Sous les branches des plus grands arbres, on trouve aussi des arbres plus petits ou simplement des buissons...

Prunellier (prunus spinosa).
Même lorsqu'elles sont bien noires, les prunelles restent très âpres en bouche. Il faut attendre les premières gelées (ou les provoquer artificiellement au congélateur sur les fruits mûrs) pour les blettir et les rendre mangeables. Ici, elles sont encore vertes, alors imaginez le goût qu'elles peuvent avoir.

Cerisier de Sainte Lucie (prunus mahaleb) ou faux merisier.
Encore un fruit comestible immangeable, cette fois-ci à cause de son amertume. Il est toutefois utilisé pour confectionner avec l'amande des noyaux une épice nommée mahaleb ou pour parfumer des liqueurs (fruit entier ou noyau). J'aime particulièrement cette info trouvée sur wikipédia : "Dans les Hautes Alpes, la "pétafouère", tirée de la macération des fruits dans de l'alcool, est réputée pour aider à la digestion. La pète est le nom donné au petit fruit, et la "fouère" est synonyme de diarrhée !"

Cornouiller sanguin (cornus sanguinea).
Aucune question à se poser le concernant : ses baies, on ne fait que les regarder car elles sont tout simplement toxiques. J'aurais largement préféré tomber sur un cornouiller mâle sur lequel j'aurais cueilli de belles cornouilles rouges comme des cerises mais de forme et de taille semblables à celles des olives.

Viorne lantane (viburnum lantana).
Les baies de ce petit arbre aux feuilles duveteuses passent du vert au blanc, puis au rouge, pour terminer noires. Comme pour le cornouiller sanguin, elles sont toxiques. Il s'agit pour les deux espèces d'une toxicité relativement faible qui générera quelques troubles digestifs chez les personnes en bonne santé. Si ces baies figurent dans ce billet, c'est que les feuilles de la viorne lantane pourraient être prises par le néophyte pour celles de l'alisier blanc, suivant dans la liste... 

Alisier blanc (sorbus aria).
Probablement le plus grand des petits arbres listés ici, on le reconnait à ses feuilles dont la face supérieure est bien verte alors que la face inférieure est presque blanche. Ses fleurs en corymbe donnent des fruits de la taille de petites olives. Ils sont généralement couverts d'un duvet qui a tendance à disparaître avec le temps. Bien que les alises de l'alisier torminal (sorbus torminalis) soient généralement préférées, celles de l'alisier blanc valent aussi le coup d'être essayées. Il faut les cueillir au début de l'automne alors qu'elles ont virées à l'orange sombre, voire au rouge, pour en faire une délicieuse confiture (cuire les fruits avec un peu d'eau avant de les mixer, de filtrer puis de compléter avec un poids identique de sucre pour finalement cuire à nouveau et laisser prendre). Les pépins fracturés par le mixage libèrent une saveur d'amande amère qui complète à merveille le goût du fruit.

Aubépine ou cenellier (crataegus).
Les fruits de ce petit arbre, les cenelles, sont tout à fait comestibles. On peut les cueillir alors qu'elles sont rouges et se détachent facilement. Mais la faible quantité de chair qu'elles contiennent (à cause d'un noyau très gros proportionnellement à la taille du fruit) ainsi que sa texture farineuse et sa saveur peu sucrée font que ce fruit très commun suscite peu d'intérêt. Tout au plus peut-il être utilisé comme une distraction pour les enfants, d'autant que l'arbre et son fruit sont faciles à identifier.

Buis commun (buxus sempervirens).
Autre sujet de distraction pour les enfants, à cause de ses fruits qu'il faut par contre garder le plus loin possible de la bouche : ceux-ci, comme le reste de l'arbre sont effectivement très toxiques. Passée cette information d'importance, on remarquera les fruits en capsule et leur forme de "marmite à pieds" (à droite sur la photo). Celles-ci sont composées de 3 valves identiques. Lorsqu'elles s'ouvrent, chacune d'elle rappelle la silhouette d'un "grand duc", bec et aigrettes comprises (à gauche sur la photo). 

Noisetier (corylus avellana), également appelé coudrier.
Celui-ci, il n'est nul besoin de le présenter. Alors qu'ici, l'année dernière, les noisetiers sauvages n'avaient presque produit aucun fruit, cette année, les branches semblent très fournies... C'est un bon signe pour cet automne !

Amélanchier à feuilles ovales (amelanchier ovalis).
Parmi les nombreuses espèces d'amélanchiers, c'est le seul qui soit réellement d'origine européenne. Les autres ayant été importés d'Amérique et certains naturalisés. Notre balade nous a permis de déguster quelques uns de ses fruits, les amélanches, bien mûres. Leur pulpe est sucrée, les pépins qu'elle contient libèrent une agréable saveur d'amande amère lorsqu'on les croque.

Robinier faux-acacia (robina pseudoacacia), nommé aussi, mais à tort, acacia.
Cet arbre introduit en Europe depuis l'Amérique du Nord au tout début du 17ème siècle est maintenant naturalisé un peu partout en France au point qu'il est même considéré comme invasif par certains. Globalement toxique (de l'écorce aux fruits en passant par les feuilles), les fleurs, à condition d'être cuites sont sa seule partie comestible. Encore en boutons, on peut les utiliser comme légume, juste sautées dans un peu d'huile d'olive ou de beurre. Elles ont alors un goût qui peut rappeler les petits pois. Bien ouvertes, on peut les utiliser en grappes pour les fameux "beignets d'acacia" ou égrainées pour un délicieux sirop floral (recettes toutes deux présentes dans ce blog).

Chèvrefeuille (probablement lonicera xylosteum).
Ses jolies baies rouges ont beau avoir l'apparence de groseilles (taille et couleur identiques), elles sont toxiques.
Certains utilisent les fleurs de chèvrefeuille pour confectionner sirops et gelées. Ils utilisent généralement celles du camérisier (lonicera periclymenum), probablement le plus aromatique, mais je n'ai jamais encore essayé.

Qui dit "arbre" dit branche, et qui dit "branche" dit "liane". Dans le seconde billet consacré à cette balade, j'avais déjà abordé le cas de la vigne, et dans cette dernière partie, le camérisier dont il est question au dessus est lui aussi une liane (liane arbusive). Mais il y en a d'autres...

Clématite des haies (clematis vitalba).
Sans doute la plus fréquente des clématites sauvages en France (hormis en région méditerranéenne où elle est supplantée par la clématite flamette, clematis flammula), elle porte aussi le nom de "bois à fumer" pour l'usage qui est fait de ses branches sèches (elle a été la première "cigarette" de beaucoup d'enfants). Ses feuilles peuvent être irritantes pour la peau jusqu'à provoquer des éruptions cutanées. Au Moyen Age, les mendiants s'en frottaient les membres ou le visage pour susciter encore plus de pitié. Au printemps, lorsque les jeunes pousses argentées (à cause des poils dont elles sont couvertes) font leur apparition, il est possible de les cueillir pour les cuisiner à l'eau, à la manière d'asperges. Elles sont encore traditionnellement consommées dans le Piémont et en Asie.

Tamier commun (dioscorea communis syn. tamus communis).
Malgré des feuilles en forme de cœur, les propriétés anti-tuméfiantes de la racine de cette liane lui valent le nom d'"herbe aux femmes battues". Ici, on voit nettement ses fruits encore verts. D'ici moins d'un mois maintenant, ils auront viré rouge, mais quelle que soit leur couleur, ils sont bel et bien toxiques. Comme pour de nombreuses lianes, la seule partie comestible de la plante, ce sont ses jeunes pousses aux faux airs d'asperges. Dans le sud-ouest, on les nomme "respountchous" et sont traditionnellement récoltées tous les printemps. A cette période, on peut même en trouver sur certains marchés locaux. Elles sont généralement cuites à l'eau et consommées dans une omelette avec du lard, mais l'amertume des "respountchous" n'est pas de tous les goûts. Si vous avez de l'humour et quelques minutes, jetez donc un œil à la page de la désencyclopédie qui leur est consacrée.

Gesse à feuilles larges (lathyrus latifolius).
Il ne s'agit pas réellement d'une liane mais d'une plante grimpante dont on rencontre les fleurs roses inodores assez fréquemment. Ses tiges ailées sont très caractéristiques, ainsi que ses feuilles larges composées systématiquement de 2 folioles (on en voit nettement une en V sur le haut de la photo). Les graines se trouvent dans des gousses semblables à celles des petits-pois. Elles sont comestibles, ainsi que les jeunes pousses de la plante. Il ne faut surtout pas la confondre avec le pois de senteur (lathyrus odoratus), toxique. Cette autre gesse dont les fleurs sont odorantes (et ont un agréable parfum) est à l'origine d'une intoxication nommée lathyrisme. C'est d'ailleurs le cas pour plusieurs gesses en cas de consommation abusive, comme par exemple la gesse tubéreuse (lathyrus tuberosus) ou la gesse cultivée (lathyrus sativa).


Ronce commune (rubus fructicosus).
Il ne s'agit pas non plus d'une liane, mais on pourrait presque le croire lorsque ses branches épineuses montent à l'assaut des hauteurs. Les fruits sont encore verts, mais déjà prometteurs. En attendant, les plus impatients retrouveront le goût du fruit (ou presque) en prenant quelques belles feuilles pour les sécher et les utiliser en infusion.

Sous les arbres, c'est aussi la fraîcheur, surtout lorsqu'un petit filet d'eau coule juste à côté. On y trouve souvent les mêmes plantes...

Menthe sylvestre ou menthe à feuilles longues (mentha longifolia).
Habituée des bords de ruisseaux, ses feuilles allongées sont très douces au toucher. Son parfum, bien que mentholé, n'est pas le plus agréable à cause d'une saveur camphrée persistante, mais elle a l'avantage du nombre, car là où elle pousse, elle est souvent omniprésente.

Cirse de Montpellier (cirsium monspessulanum).
On ne le trouve que dans un petit tiers sud sud-est de la France. Lui aussi pousse presque les pieds dans l'eau. Ses grandes feuilles bordées de pointes souples (et donc non piquantes) ont un agréable goût d'artichaut, mais sont parfois amères lorsque la plante est trop vieille. On préférera donc les cueillir avant que la plante ne monte pour déployer ses petites fleurs rose-pourpre, d'autant qu'elles peuvent aussi devenir coriaces. Blanchies et hachées, elles sont idéales pour réaliser des farces (samoussas, ravioles, tartes etc.). 

Sauge glutineuse (salvia glutinosa).
Les feuilles couvertes de poils, de forme sagittée et aux bords dentés de cette sauge permettent de l'identifier immédiatement, avant même d'en apercevoir les fleurs jaunes. Glutineuse dans sa globalité, c'est en touchant son épis floral qu'on a la plus forte impression d'une texture vraiment poisseuse. Légèrement aromatique, elle donne un résultat intéressant séchée, puis placée en macération dans du vin blanc additionné d'un peu d'eau de vie. 


Tussilage (tussilago farfara).
Comestibles, le revers de ses feuilles est couvert d'un épais duvet peu agréable en bouche qui limitera son utilisation. Pour s'en débarrasser au moins d'une partie, la meilleure technique est de les ébouillanter. Le duvet, qui se sépare progressivement des feuilles peut alors être récupéré à l'écumoire. Les fleurs (et les boutons floraux) du tussilage sont nettement plus intéressantes. Ces soleils miniatures perchés en haut de petites tiges écailleuses annoncent l'arrivée du printemps. Simplement rissolées dans un peu de beurre, c'est un véritable régal ! Particularité de la plante : les feuilles n'apparaissent qu'une fois la fleur passée. Elles ne doivent pas être confondues avec les feuilles du pétasite blanc, qui ont une taille et une forme similaire. Mais au toucher, celles du tussilage ont une texture presque caoutchouteuse et leur duvet est plus épais. En cas de doute, il faut patienter jusqu'au prochain printemps et regarder à quoi ressemblent les fleurs qui sortent ! La confusion ne serait toutefois pas problématique, la toxicité du pétasite s'établissant plutôt sur la durée, suite à une consommation régulière.

Hellébore fétide (helleborus foetidus).
Ses feuilles sont tellement caractéristiques qu'il n'est point besoin d'attendre l'apparition de ses fleurs vertes en hiver pour l'identifier. Toxique, ce sont ses racines qui sont les plus dangereuses (mortelles selon certains ouvrages), elle a pourtant été utilisée jusqu'au Moyen-Age pour traiter la folie !

Primevère (probablement primula vulgaris).
Très aromatiques, les jeunes feuilles des primevères s'utilisent en salade. Il faut toutefois éviter de les consommer seules, leur saveur étant très marquée. Au printemps, leurs fleurs peuvent être cristallisées dans du sucre, à la manière des violettes de Toulouse, ou simplement utilisées en décoration comestible.

Pulmonaire (pulmonaria), espèce à déterminer.
Les feuilles des pulmonaires présentent généralement des taches blanches (ici très marquées). Elles sont poilues et rugueuses au toucher, comme beaucoup de plantes de la famille des boraginacées telles que la bourrache, la vipérine, ou la consoude. Cette dernière peut d'ailleurs servir de modèle quant à l'utilisation culinaire de la plante, d'autant que les feuilles d'été de certaines pulmonaires atteignent des tailles similaires à celles de la consoude. Classique parmi les classiques : les beignets. On commence en prenant les feuilles par paires de taille identique, puis en tartinant l'une des deux avec du fromage frais (ici, ce sera bien entendu du Picodon). On continue en la collant à l'autre de manière à ce que le fromage se trouve pris entre les deux. On finit en plongeant le tout dans une pâte à beignets liquide avant un rapide passage dans une friteuse... Tout simple et délicieux !

Et pour finir ce troisième et dernier volet, voici dans le désordre quelques autres plantes remarquables que nous avons rencontrées.

Lavande vraie ou lavande officinale (lanvadula angustifolia).
Utilisée en parfumerie, on peut aussi exploiter son parfum dans un sirop ou en infusion dans différentes préparations pâtissières (jeter un petit coup d'oeil [ici]). Attention à l'huile essentielle de lavande, qui a des propriétés abortives et qui, sur-dosée, peut s'avérer toxique.

Cirse commun (cirsium vulgare).
Ses jeunes tiges, bien pelées, sont délicieuses cuites à la vapeur. Mais il faut réussir à les peler !

Sureau yèble ou sureau hièble (sambucus ebulus).
Toxiques, les fruits de cette plante ne doivent pas être confondus avec ceux, comestibles (lorsqu'ils sont cuits), de ses cousins le sureau noir (sambucus nigra) et le sureau rameux (sambucus racemosa). Pour le sureau rameux, qu'on trouve plutôt en montagne, ce n'est pas trop difficile car ses fruits mûrs sont rouges. Pour le sureau noir, la couleur des fruits mûrs ne suffit pas (ils sont noirs dans les deux cas), il faut donc regarder plus précisément la plante dont ils proviennent. Le hièble est une plante herbacée qui ne dépassera que rarement 1,5m et ses corymbes de fruits restent orientées vers le haut malgré leur poids. Le sureau noir est un petit arbre et à ce titre, il a un vrai tronc, ligneux couvert d'une écorce, comme tous les arbres. Bien que ce ne soit pas systématique, ses corymbes de fruits ont plutôt tendance à pointer vers le sol (ce qui n'est pas le cas lorsqu'elles sont en fleurs).  

Mélilot officinal (melilotus officinalis).
Les petites fleurs de cette plante et celles de son cousin proche le mélilot blanc (melilotus albus) cachent une véritable richesse : le parfum qu'elles acquièrent en séchant. En effet, il suffit de deux où trois jours de séchage dans un endroit frais et aéré pour que leur odeur légère et indéfinissable se transforme en un délicieux parfum vanillé. Les composés aromatiques dont provient ce parfum sont comparables à ceux de la fève tonka, très à la mode en pâtisserie. Utilisés en infusion dans du lait, les épis floraux séchés permettent, par exemple, de faire de délicieuses crèmes (anglaise, brûlée, pâtissière). Attention toutefois à bien le conserver au sec : la fermentation liée à l'humidité peut dégrader les composés aromatiques en substances toxiques hémolytiques.

Origan commun (origanum vulgare).
Parfois appelé marjolaine sauvage, il s'agit d'une plante différente de la marjolaine cultivée (origanum majorana), mais dans laquelle on retrouve le même type d'arôme. Très utilisé dans la cuisine italienne, c'est un des aromates incontournables pour la pizza. 

Serpolet (thymus serpyllum).
Il y a un air de famille certain entre le serpolet et l'origan, mais le serpolet est bien un thym. Plante basse dont les tiges dépassent rarement une quinzaine de centimètres, ses fleurs commencent à apparaître à la fin du printemps, mais peuvent être observées parfois jusqu'à la fin du mois d'août. Ses nombreuses sous-espèces combinées aux natures de sols sur lesquels elles poussent produisent une impressionnante palette de parfum. Mon préféré est à la fois citronné et mielleux : à tomber par terre.
Et bien voilà, le "petit" tour est terminé... Dire que tout ceci n'a été observé que sur moins de 3 kilomètres !

4 commentaires:

  1. j'ai découvert que les pulmonaires se mangent comme la bourrache....reste à essayer!

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    1. En termes de forme, goût et texture, elle est plus proche de la consoude.

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  2. Bonjour,

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  3. Merci pour ces informations et belles photographies !

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