On commence par les bois encore frais du nord de l'Ardèche où la cardamine impatiente est en fleurs.
Dans ces mêmes bois, on aperçoit les tiges violacées des pousses de fragon, au milieu de leurs congénères des années passées.
Juste à côté, les frêles silhouettes du conopode dénudé cachent un trésor comestible insoupçonné. Et comme tout bon trésor, pour le trouver, il faut creuser !
Conopode dénudé (conopodium majus) ou noix de terre. |
Sortis des bois, sur les coteaux marneux bien exposés, les rosettes de la laitue vivace se déploient. Dans le nord du département, elles commencent à peine à monter.
Laitue vivace (lactuca perrenis), très polymorphe comme on peut le voir sur ces deux photos. |
Un peu d'ombre et de fraîcheur et c'est au tour des nombrils de Vénus d'occuper le terrain.
Ombilic (umbilicus rupestris) ou nombril de Vénus. Ses feuilles gorgées d'eau sont comestibles, mais lorsque la plante monte (comme en ce moment), elles gagnent en amertume. |
Un petit morceau de terre un peu plus riche et ce sont les graminées qui monopolisent l'espace...
Quoique... au milieu, une silhouette un peu plus charnue se détache : c'est un salsifis des prés encore en bouton.
Il est maintenant temps de descendre dans le sud, pour arpenter les rives de l'Ardèche. Un petit tour rapide par le village d'Audon... pas mal !
Audon (Ardèche) |
Ici aussi, on trouve de la laitue vivace, mais elle a quelques semaines d'avance sur celle du nord et forme de véritables constellations d'étoiles bleues.
Fleurs de laitue vivace (lactuca perrenis). |
Autres fleurs admirables, celles d'un ail discret qui cache bien son jeu.
Ail rose (allium roseum) |
Plus on descend le long de la rivière, à l'approche des fameuses gorges, et plus on voit de grandes branches aux feuilles extrêmement découpées sortir de terre. Leurs faux-airs de fenouil géant ne doit pas vous tromper, car il s'agit de férule, une plante toxique.
Férule commune (ferula communis), toxique. A son apogée, la plante peut dépasser les 2 mètres. |
On ne pouvait pas parler de l'Ardèche sans parle de Vallon Pont d'Arc, mais si vous voulez l'approcher par la plage, il vous faudra sortir le porte-monnaie !
Le pont, vu depuis la route. |
Au fond, les malheureux touristes, bloqués par le péage : 1,5 euros pour une photo et tremper ses pieds, ça fait cher ! |
Petit à petit, nous nous rapprochons du Rhône et les gorges étroites laissent maintenant place à la garrigue.
La sarriette est encore loin d'y faire des fleurs, mais quelques belles pousses ont déjà fait leur apparition.
On finit par le roi de la garrigue, le thym ou pour se mettre aux couleurs locales, la farigoule. En ce moment, il suffit de faire quelques pas dans la garrigue pour s'enivrer de son parfum !
Thym commun (thymus vulgaris), en plein floraison. |
Merci pour la balade Nord-Sud
RépondreSupprimerMon neveu bosse à Vallon ( sport canyoning, etc) il se plaignait de l'isolement depuis février ( stage) mais comme tu dis, là on démarre la saison !! Je n'y suis jamais allée ( autour oui...).
Je prête ton livre à un collègue de mon mari, polonais, débarqué fraichement dans le Royans et qui semble connaître toute la flore à déguster. cela lui fera un manuel de français ( il débute) , il faut motiver les apprentissages ! Je me demandais si les polonais ont une meilleure connaissance que nous et sont de fins glaneurs ?
Bonjour à vous. Petite rectification concernant le village que vous avez joliment illustré en photo. Il ne s'agit pas du village d'Audon mais du village de Balazuc. Le Viel Audon est un hameau situé de l'autre côté de la rivière Ardèche (le sentier sur lequel vous vous situez pour prendre la photo y mène). C'est maintenant un lieu d'accueil qui s'est construit autour d'un projet coopératif local, respectueux de la nature et de l'humain.
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