Bientôt l'heure du départ pour les vacances... Enfin !
En attendant, il me faut faire le vide dans mon congélateur, qui lui aussi va se reposer en mon absence. Il ne me reste plus grand chose, mais parmi les quelques boites qui garnissent encore ses tiroirs, je retrouve beaucoup d'herbes sauvages (justes blanchies avant congélation, c'est le meilleurs moyen pour les conserver) : Bette maritime, chénopode bon-Henri et chénopode blanc forment le gros des réserves.
Point commun à ces trois là : elles sont toutes cousines des épinards.
Chénopode bon-Henri (chenopodium bonus-henricus). Plante de montagne aux feuilles triangulaires, elles aussi avec une texture granuleuse au dessous des plus jeunes. |
Bien que toutes ne soient pas du coin, ces belles plantes évoquent tout de suite en moi quelques unes des spécialités culinaires à base d'herbes du Dauphiné, là où je compte passer le gros de mes vacances. Je n'y suis pas encore mais déjà les ravioles, les moines et autres caillettes commencent à me faire saliver.
Les ravioles, ce sera probablement pour dans une ou deux semaine, alors que j'aurai tout le temps nécessaire pour les façonner, tranquillement, entre baignades dans la Drôme et randonnées dans le Vercors.
Bette maritime (beta vulgaris subsp. maritima). Plante de littoral aux feuilles charnues en fer de lance. Les feuilles les plus basses ont souvent un long pétiole. |
Les moines, si je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs, ce sera pour encore plus tard, car ces sortes de quenelles aux herbes sont généralement faites avec les restes non utilisés des ravioles.
Il ne me reste plus qu'à me rabattre sur la caillette (si vous ne connaissez pas, vous pouvez jeter un œil [ici])... Mais sans crépine à ma disposition, il m'est impossible de façonner ces belles boules vertes cuites au four. Cet ingrédient est en effet très important car il permet d'éviter que la préparation ne se dé-sèche trop lors de la cuisson, tout d'abord grâce à l'enveloppe formée par sa membrane, mais aussi en nourrissant la farce avec sa graisse, qui fond et rôtit progressivement avec la cuisson.
Or, trouver de la crépine au pied levé n'est pas forcément facile, à moins d'avoir un bon boucher... et à condition que celui-ci ne soit pas déjà parti en congés !
Qu'à cela ne tienne : je suis déjà parti pour remplacer les herbes utilisées traditionnellement par des sauvages (dont certaines viennent de la côte Normande), alors ce n'est pas l'absence de crépine qui va m'arrêter...
Presque-caillettes en cocottes
Ingrédients (pour 8 petites cocottes en céramique) :
Trop remplies, les petites cocottes risque de déborder (comme ici) |
- 500g d'épinards sauvages (bette maritime, chénopode blanc, chénopode bon-Henri, etc.)
- 300g d'épaule de porc désossée
- 300g de foie de porc
- 150g de poitrine de porc grasse (découennée, non salée)
- 50g de beurre
- 3 belles branches de thym
- Une poignée de feuilles d'égopode
- 1 gousse d'ail
- Sel et poivre
- Blanchir les épinards sauvages (les ébouillanter 2 à 3 minutes dans de l'eau salée avant de les égoutter et de les plonger dans de l'eau glacée)
- En former une boule et la presser pour en éliminer l'eau
- Passer les trois quarts des viandes au hachoir et débiter le reste en petits cubes (5mm environ, ce qui permet de conserver un peu de mâche)
- Mélanger le tout avec les herbes finement hachées, les feuilles d'égopode (finement hachées également), celles du thym (sans les branches), l'ail réduit en pulpe, le sel et le poivre (soyez généreux avec ces deux derniers).
- Beurrer les cocottes avec un peu de beurre
- Répartir le mélange dans les cocottes de façon à les remplir aux deux tiers
- Déposer une belle noix de beurre au dessus de chacune
- Couvrir les cocottes et enfourner 30 minutes à 180°C
- A servir chaud, froid ou même réchauffé (dans ce dernier cas, les découvrir et les passer quelques minutes au four en position grill), dans leur cocotte ou démoulé (car oui, ça se démoule !)
Les deux autres plantes sauvages de la recette :
Un titre, pour ta première photo : autoportrait d'un appareil photographique monté sur pieds....
RépondreSupprimer:-D
RépondreSupprimerPendant vos vacances, entre Drôme et Vercors, pourriez-vous penser à une petite recette de ravioles sans œufs? Je ne sais pas si c'est réalisable, mais ce délice m'est interdit en raison d'une allergie aux œufs… Très agréables vacances et de belles découvertes gourmandes! fm
RépondreSupprimerPour la pâte, retirer les oeuf ne devrait pas poser de problème. Il faut juste privilégier une farine avec beaucoup de gluten comme celle de blé dur et juste remplacer l'oeuf par de l'eau.
SupprimerPour la farce, on doit pouvoir la tenter sans oeuf aussi, mais il faut bien fermer les ravioles (l'oeuf donne surtout de la tenue à la farce et évite qu'elle ne se désagrège dans l'eau de cuisson si la raviole a le malheur de s'ouvrir un peu). En mettant aussi un peu plus de fromage, ça devrait bien compenser.