jeudi 17 mars 2016

Bretagne Sud, Bretagne Nord

Avec les grandes marées de mars, c'était l'occasion de faire un tour en Bretagne. Mais entre le nord et le sud, mon cœur balançait... Incapable de choisir, j'ai combiné les deux...

J'ai donc commencé par le sud : rando autour du golf du Morbihan et pêche aux pouce-pieds étaient au programme...

Baie du Lindin.
Ici, les sentiers serpentent tellement autour des anses, étangs et autres bras de mer qu'il est impossible à un moment ou un autre de ne pas tomber une étendue d'eau. Même à marée basse, le chemin le plus court entre deux points n'est pas la ligne droite !

A proximité de Port Neze.

Ça donne le temps d'admirer les magnifiques paysages...

Mais la marée descend et il est temps de changer de lieu pour rejoindre l'océan et le coin où je pourrai trouver des pouce-pieds. Arrivé un peu trop tôt sur place, cela me laisse l'occasion d'observer de nombreux oiseaux... que je ne me lasse de photographier.


Le bécasseau sanderling (calidris alba), fouillant le sable avec son grand bec, à la recherche de vers marins.

Le héron cendré (ardea cinerea), immobile, attendant on ne sait quel signal pour s'envoler.

Le tournepierre à collier (arenaria interpres), cherchant de petits coquillages et crustacés à picorer...

... comme le pipit maritime (anthus petrosus)

Mais ça y est, c'est l'heure ! Avec les coefficients du jour, les rochers habituellement battus par la houle sont accessibles sans trop de danger (tout est relatif)...

Mais d'autres sont déjà à l'oeuvre... sans doute des professionnels. Pour décrocher les précieux crustacés (dont on devine les bouquets, couvrant presque intégralement la paroi rocheuse), ils utilisent une grande barre métallique au bout biseauté.

Heureusement, il y a de quoi faire, sans même devoir jouer les varappeurs !

Et en plus, les pouce-pieds (pollicipes pollicipes) sont de belle taille... et ma "cueillette" est réalisée en l'espace de 5 minutes, à l'aide d'un simple ciseau à bois.

Une fois décrochés, rien de plus simple pour les cuisiner : il suffit de les plonger 5 minutes dans de l'eau bouillante salée (si possible, de l'eau de mer prélevée sur place). Pas besoin de bouquet garni ou d'autres parfums, le pouce-pied se suffit vraiment à lui-même. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, ce qui se mange, c'est la partie charnue située à l'intérieur du tube. Elle a une texture ferme, juteuse et iodée, rappelant un peu la crevette, mais alors juste un peu...

Après cette journée, direction le nord, dans les Côtes d'Armor.

Nouveau jour, mais programme identique : marche et pêche.
Là encore, l'attente de l'heure H pour la marée est l'occasion de chasser (en photo) le volatile...

Une bergeronnette grise (motacilla alba) qui ne tient pas en place.

Un couple d'oies cendrées (anser anser), dont l'une à l'instinct protecteur se montre agressif dès lors qu'on fait mine de s'approcher (peut-être le mâle ?).

A l'opposé de ce rouge-gorge (erithacus rubecula), curieux et familier au point de s'approcher sans peur à quelques centimètres de mon objectif.

L'heure arrive et comme un seul homme, tous les pêcheurs se ruent sur la plage. Tous ciblent les bancs de sable les plus éloignés dans l'espoir de trouver les plus beaux coquillages.


A la fois brumeuse et baignée de soleil, une ambiance très spéciale se dégage de la plage...

De mon côté, en attendant que l'eau soit au plus bas, je commence par décrocher quelques huîtres creuse (crassostrea gigas) des rochers situés plus haut. Avec tout ce qu'il y a ici, impossible de rentrer bredouille !

De temps en temps, on peut même tomber sur de beaux pétoncles (chlamys varia).
Comme les moules, ils produisent eux aussi des fils de byssus qu'ils utilisent pour s'arrimer à leur support.

Puis l'heure arrive où l'eau se trouve presque au plus bas, l'heure pour moi aussi de me diriger vers les bancs de sables où les coquilles Saint-Jacques attendent.

En chemin, on rencontre de nombreuses bucardes rouges (acanthocardia echinata) dont certaines agitent leur énorme et impressionnant pied. Ces cousines XXL des coques sont elles-aussi comestibles, mais deviennent facilement caoutchouteuses.

Arrivé sur place, le créneau de pêche ne dure qu'une grande demi-heure, mais les coquilles Saint-Jacques (pecten maximus) sont bien là. Seules contraintes à respecter : une taille supérieure à 11 cm, ce qui au final n'est pas si difficile à trouver, et un maximum de 30 spécimens (ce qui pour le coup, est plus difficile à atteindre).

Et voilà, c'est déjà l'heure de rentrer...


La prochaine série de grande marées est pour avril, alors peut-être m'y croiserez-vous sur les plages bretonnes...

4 commentaires:

  1. Oua ! Cette article est magnifique, les photos prennent aux tripes ! J'adore, j'en veux encore !

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  2. Superbe, heu... c'est trop vous demander le coin à pouce pieds ?! Un copain en a apporté un jour de Belle île.

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  3. Superbe, heu... c'est trop vous demander le coin à pouce pieds ?! Un copain en a apporté un jour de Belle île.

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    Réponses
    1. Je suis vraiment désolé, mais pour les plantes, les champis ou toute autre ressource naturelle dont je parle dans le blog, je ne révèle pratiquement aucun coin. Par ailleurs, j'ai promis à la personne qui m'a fait découvrir le coin de ne pas le révéler.
      Pour vous aiguiller : Belle-Ile est probablement un bon point de départ. Il faut ensuite chercher les zones rocheuses exposées de manière quasi-permanente à la houle (brisants)... et surtout être très prudent, car les endroits où on les trouve sont généralement difficiles d'accès et donc dangereux.

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