utre plante qui vit les pieds dans l’eau, mais plus discrète : l’ache-faux-cresson (apium nodiflorum). Elle doit son nom à deux points communs qu’elle a avec le cresson (nasturtium officinale).
Le premier, c’est la forme de ses feuilles. Sans être 100% identiques, il y a tout de même une forte similitude.
Le second, c’est le milieu dans lequel elle pousse : les eaux peu profondes. Il m’est d’ailleurs plusieurs fois arrivé de les voir côte à côte.
Pourtant, cette proche cousine du céleri (apium graveolens) n’a rien à voir avec le cresson. Il suffit de prendre une feuille entre ses doigts, de la malaxer, puis de la sentir pour s’en convaincre. L’odeur qui s’en échappe évoque l’anis, la carotte et bien entendu le céleri, bien loin de la saveur piquante du cresson qu’il partage avec la plupart des autres cousins du chou (brassicacées).
Ache faux cresson (apium nodiflorum) avec une ombelle très caractéristique.
Photo prise en juin dernier
Car l’ache-faux-cresson est une ombellifère (apiacée). Il suffit d’attendre qu’elle fleurisse pour s’en convaincre en voyant apparaitre de petites ombelles caractéristiques de la famille. Il est vrai qu’elles sont placées de manière un peu spéciale car elles prennent naissance directement au niveau des nœuds.
Comme avec le cresson, il vaut mieux éviter de la consommer crue afin d’éviter une contamination à la douve du foie, pouvant provoquer des troubles très graves. C’est bien dommage car son goût est réellement délicieux. La cuisson, sans le détruire, lui fait perdre en intensité. Il faut donc avoir la main un peu plus lourde...
Soupe des bords du ruisseau
Ingrédients (pour 4) :
- 150g d’ache-faux-cresson (partie haute des tiges et feuilles)
- 1 gros oignon rouge
- 100g de carotte
- 200g de pomme de terre
- 50cl de bouillon de volaille
- 50cl d’eau
- 1 gousse d’ail
- Huile d’olive
Préparation :
- Emincer l’oignon et le faire revenir au faitout dans un fond d’huile d’olive
- Verser ensuite le bouillon et l’eau préalablement chauffés, ainsi que la carotte (en très fines rondelles) et la pomme de terre (en rondelles fines, mais un peu plus épaisses)
- Lorsqu’un léger bouillon est atteint, le maintenir pendant 5 minutes, le temps de laver l’ache à plusieurs eaux, d’en débiter les tiges en tronçons de 2 ou 3 centimètres et d’en hacher les feuilles
- Au bout de 5 minutes, rajouter les tiges et continuer la cuisson
- Rajouter les feuilles et l’ail haché 5 minutes après
- Cuire encore 2 ou 3 minutes avant de couper le feu et de servir
en ce moment, je rencontre plein de personnes qui font leurs courses dans la nature...et je les envie! même avec des photos à la clef, j'ai du mal à reconnaitre une plante d'une autre...et pourtant, j'aimerais tant gouter à tout ça! franchement, chapeau bas!!!!
RépondreSupprimerQui sait, nos parcours respectifs auront peut-être l'occasion de se croiser...
RépondreSupprimerje ne comprends pas, j'ai découvert une plante dimanche dernier dans un ruisseau... En cherchant sur internet j'ai découvert que c'était l'ache faux cresson et oui effectivement son odeur me faisait penser à celle de la carotte... mais il était écrit que cette plante était toxique, donc, toxique ou pas ? je peux la consommer cuite tout de même ?
RépondreSupprimerBeaucoup de plantes (y compris certaines cultivées et vendues dans le commerce) contiennent de petites doses de substances toxiques. Pour cette raison, il ne faut pas en abuser (éviter d'en consommer de manière quotidienne sur une période prolongée).
SupprimerFrançois Couplan, dans son ouvrage "Le régal végétal", classe l'apium nodiflorum dans la catégorie A (= Plante possédant d'excellentes qualités comestibles).
Il précise toutefois : "il a cependant été signalé que l'héliosciadie [NDR : un autre nom de l'ache faux-cresson] posséderait une certaine toxicité". C'est au conditionnel, et par ailleurs, c'est une plante consommée traditionnellement dans beaucoup d'endroits...
De mon point de vue personnel, les plus gros problèmes qu'on peut rencontrer avec l'ache nodiflore seraient plutôt :
- un risque de présence de parasites type "douve du foie", car comme le cresson, la plante pousse les pieds dans l'eau. Il est donc préférable de consommer la plante cuite, à moins d'être absolument certain de l'état parasitaire du lieu de récolte.
- un risque d'effet photosensibilisant chez les personnes très sensibles, en particulier les sucs en contact cutané (comme avec la berce et le panais, tous-deux de la même famille que l'ache). Si vous ignorez votre niveau de sensibilité, je vous conseille soit de tester votre peau (une ou deux gouttes de sucs suffisent), soit de prendre des gants.
- un risque de confusion avec l’œnanthe safranée, plante d'une extrême toxicité (mortelle), malgré sont parfum plutôt agréable. Visuellement, elle est assez éloignée de l'ache, mais elle pousse elle-aussi les pieds dans l'eau, et il m'est déjà arrivé de voir les deux ensemble.