lundi 16 mai 2011

Quenouille

La sécheresse n’a pas que des désavantages. En asséchant certaines étendues d’eau, elle rend accessibles des plantes aquatiques qui normalement demanderait une paire de cuissarde pour être atteintes. Celles auxquelles je pense tout particulièrement, ce sont les massettes (typha). Tout le monde en connait au moins les épis qui leur valent aussi le nom de quenouille.
 


Massette à larges feuilles (typha latifolia).
Photo prise en juillet dernier.

 
L’année dernière, j’avais déjà essayé d’en prendre quelques jeunes mais après un ou deux pas dans leur direction, mes pieds s’étaient retrouvés happés par un fond boueux particulièrement instable. De peur de me prendre une gamelle tête la première dans la vase, j’avais abandonné en espérant trouver plus tard quelques spécimens plus accessibles. Tel ne fut pas le cas, et l’idée de récolter ces plantes m’avait un peu passé.
 


Massette à larges feuilles (typha latifolia).
Celles-ci, je n'ai pas cherché à les prendre : un peu trop d'eau...

 
Et puis voila que tout à fait par hasard, pratiquement un an plus tard, elles se sont rappelées à moi sous la forme d’un petit étang asséché transformé en véritable champ de massette. Celles-ci étaient déjà bien avancées : trop tard donc pour tenter de prélever leur rhizome mais juste à temps pour utiliser leur base charnue.
 


Mélange de jeunes massettes à larges feuilles (typha latifolia)
et de cadavres de celles de l'années dernière.

 
Pelée en ôtant les feuilles vertes et en conservant la partie intérieure, bien blanche plus tendre et moins fibreuse, il aurait même été possible d’en déguster une telle-quelle. Mais comme il s’agissait d’un étang asséché et que le sol était encore bien humide, j’avais toujours à l’esprit les risques parasitaires comme la douve du foie. Plus fréquemment associée au cresson, elle ne lui est pourtant pas spécifique et ce genre d’endroit où les eaux stagnent (en temps normal) me semblait présenter certains risques.
 


Coeurs de massettes façon coeurs de palmier
(leur goût est d'ailleurs assez proche).

 
Pour cette raison, j’ai préféré une préparation cuite pour déguster ces cœurs de massette comme on l’aurait fait avec des cœurs de palmier (on retrouve d'ailleurs un peu le même goût). Cinq minutes dans de l’eau bouillante salée, puis un bref bain dans de l’eau glacée pour stopper la cuisson, les cœurs étaient prêts pour être dégusté en salade. Avec quelques tranches de tomate, un trait de vinaigre balsamique et un d’huile d’olive, quelques graines de sésame noir et une pincée de fleur de sel, ils ont fait une excellente salade.

4 commentaires:

  1. Ah, tu es finalement passé à l'action! je pense que en conserve dans une eau slée et légèrement vinaigrée on aurait quelque chose effectivement proche des coeurs de palmier!

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  2. oh là les gars vous avez probablement raison... faudra que je m'y attarde aussi aux quenouilles :)

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  3. Citronvert :
    Comme c'est à deux pas de chez moi, j'y retournerai peut être le week-end prochain pour faire une nouvelle recolte et cette fois-ci tenter la conserve.

    Manon :
    N'attend pas trop pour éviter qu'elles ne deviennent trop fibreuses...

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  4. Je vais devoir attendre qu'elles sortent d'abord de terre (ou d'eau!) un brin.

    Ici, le tulissage vient juste de terminer sa floraison et le pissenlit commence la sienne.

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