lundi 9 juillet 2012

Week-end dans le Bessin

Port-en-Bessin Huppain, petite ville, mais grand port de pêche...
 
 

Non loin de là (mais à quelques kilomètres quand même pour éviter la pollution portuaire), au pied des falaises, les algues sont légions et nombreuses sont celles qui méritent un petit commentaire...

Utilisable comme "légume", la dulse (palmaria palmata) est une des algues rouges comestibles qu'on trouve le plus facilement dans le commerce. Mais elle se trouve tout aussi facilement dans l'estran (parties intermédiaires)...
 
 

Au même niveau, c'est aussi le domaine de goémons tels que le fucus dentelé (fucus serratus). Très commun, comestible, mais sans aucune propriété culinaire, il est souvent utilisé avec le fucus vésiculeux (fucus vesiculosus) en décoration pour les plateaux de fruits de mer.
 
 

Le carragheen (chondrus crispus) ou mousse d'Irlande est un gélifiant naturel. Une poignée de carragheen séché suffit à gélifier un demi-litre de lait : bouillir le tout à feu doux jusqu'à épaississement, retirer les algues et ajouter un peu de sirop, de café ou de cacao avant de laisser gélifier au frais...
 
 

Cette algue à l'aspect peu ragoutant est pourtant très proche de celle utilisée par les japonnais pour fabriquer le fameux "nori" (servant en particulier à confectionner les makis). Je suis en pleine expérimentation pour transformer ces thales élastiques en feuilles uniformes et souples... Comme le suggérait Angélique, il doit falloir les broyer puis les laisser sécher en plaque. Mais je pense qu'une petite cuisson est également nécessaire...
 
 

Celle-ci, j'en ai déjà parlé dans le billet précédent : il s'agit du poivre de mer (laurencia pinnatifida).
 
 

Toutes ces algues, forcément, ça profite aux troques (gibulla et monodonta) et autres bigorneaux (littorina)...
 
 

Ça profite aussi à de petits crustacés comme cette ligie (ligia oceanica)....
 
 

Et indirectement à de plus gros se nourrissant des plus petits, comme ce tourteaux (cancer pagurus). Celui-ci a été plutôt chanceux : à la limite de la taille minimum, il a eu droit au bénéfice du doute.
 
 

Les quelques crabes verts (carcinus maenas) au fond de cette casserole ne peuvent pas en dire autant, ainsi que les quelques bouquets (paloemon serratus) et bigorneaux (littorina littorea) qui les y ont précédés. Cuits sur place au feu de bois dans un peu d'eau de mer et dégustés dans la foulée, on ne pouvait faire plus frais !
 
 

Je suis certain que cette mouette rieuse (chroicocephalus ridibundus) aurait bien aimé participer au repas...
 
 

7 commentaires:

  1. Merci pour ces investigations! Je vais suivre ça avec grand intérêt... J'adore les herbes sauvages et je commence à m'y connaître un peu, mais les algues sont une nouvelle piste d'exploration pour moi, qui vais dès la semaine prochaine regagner mes pénates (balnéaires) d'été. Est ce que vous pensez, pour peu qu'on prenne la peine de les prélever un peu au large et sur des plages "propres", qu'il n'y ait pas de danger qu'elles portent des traces de pollution?
    Merci!

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    1. Malheureusement, il n'y a plus aucun endroit épargné. La pollution se trouve partout : soit à l'état de simples traces pour les endroits les plus sains, soit à des niveaux beaucoup plus élevés, en particulier à proximité de certaines zones portuaires (pour les pollutions chroniques).

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    2. Oui surtout en Normandie la pollution nucléaire ou en Méditerranée la pollution fécale.... J'adore ce blog mais mettre en permanence les noms grecs n'apportent pas grand-chose... Pas contre l'équipement grille + casserole ni en alu ni avec du téflon pour manger sur la plage, alors là perfect, je suis envieux ! ;-)

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    3. Cher anonyme, les noms dits "scientifiques" sont plutôt latins que grecs et si je fais l'effort de les donner, c'est que je pense qu'ils ont un intérêt réel. Je le fais pour les plantes depuis le début de ce blog (il y a déjà 4 ans) et j'ai pris l'option de le faire pour le reste des ressources sauvages dont je parle.

      Ces noms ont l'avantage de permettre une identification beaucoup plus fiable de ce dont je parle, car il n'est pas rare de trouver par exemple plusieurs plantes (parfois très différentes) désignées sous un même nom vernaculaire. Le nom latin reste alors la seule solution pour désigner sans ambiguïté ce dont je parle.

      J'en profite aussi pour rappeler que bien que je publie beaucoup de photos, celles-ci ne peuvent suffire à l'identification. Et donc à ce titre, les noms latins permettent aux curieux d'orienter plus rapidement et plus sûrement leurs recherches.

      Enfin, internet étant un outil international, ces noms ont l'avantage d'être partagés par presque tout le monde. Lorsque les informations manquent en Français, le nom latin est alors une clé de recherche pour les sites anglophones (souvent plus fournis) ou plus généralement non francophones ...

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    4. Merci pour la réponse rapide. C'est vrai que le nom scientifique est plus précis, mais dans un champs de berces il ne faut pas se tromper, surtout que dans certains ouvrages les photos ou les dessins sont approximatifs !!! Pour un chou marin, il y a moins de risques de se tromper. Bonne continuation.

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    5. J'ai oublié : ...

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  2. Vive le latin ; source de clarté et de rigueur. Et puis cela révèle tellement de caractéristiques de la plante qu'on n'a encore jamais vu lorsqu'elle s'appelle "purpura" ou chlorea" C'est déjà un petit avant goût. Oui vraiment vive le latin !

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