C'est au lendemain d'une session de pêche à pied particulièrement fructueuse que mes cuisses m'ont rappelé à quel point ce type d'activité pouvait parfois être physique.
Le sol à la fois sableux et limoneux de la baie du Mont Saint-Michel fonctionne comme une ventouse pour les pieds qui ont le malheur de s'éterniser au même endroit, comme si le sol voulait nous prendre une botte en échange des trésors qu'il héberge.
Car pour dénicher les palourdes cachées à quelques centimètres sous ce sol trompeur, on est bien obligé de s'immobiliser quelques instants, voire beaucoup plus longtemps lorsque les coquillages sont au rendez-vous. Et ici, c'est tout juste si les palourdes ne se précipitent dans le seau par douzaines.En Ille et Vilaine, la politique de préservation des coquillages de la baie semble assez efficace. Le littoral entre Cancale et Cherrueix est en effet découpé en 3 zones dont seules deux sont autorisées à la pêche à pied, la troisième étant laissée en jachère, avec rotation tous les 3 mois. Alors faites attention si vous décidez d'y faire un tour. Pour être certain de ne pas vous tromper, allez faire un petit tour [ici]... et puis également [là] ou vous trouverez de trés bons conseils.
Résultat : malgré le mauvais temps de ce week-end, nombreux étaient les pécheurs à la recherche du précieux mollusque.
Sans doute avaient-ils en tête une recette comme celle qui suit, idéale pour se réchauffer tout en profitant immédiatement du fruit de ses efforts, complété par quelques plantes cueillies sur le chemin : quelques poignées de bette maritime (beta vulgaris sous-espèce maritima) et brins de fenouil (foeniculum vulgare).
Soupe aux palourdes
Ingrédients (pour 4) :
- 1kg de palourdes
- 200g de pommes de terre
- 100g de bette maritime (des feuilles avec de belles côtes si possible)
- 30g de fenouil (bulbe et feuilles)
- 75g de poireau
- 1 petite échalote
- 1 verre de vin blanc
- 1 gousse d'ail
- Un peu de beurre
Préparation :
- Brosser les palourdes avant des les faire dégorger palourdes pendant quelques heures dans de l'eau de mer (ou de l'eau salée) pour qu'elles évacuent le sable qu'elles ont à l'intérieur
- Les cuire 5 minutes dans 20cl d'eau bouillante
- Filtrer et récupérer le jus de cuisson, récupérer les chairs des coquillages
- Faire fondre le beurre au fond d'un faitout
- Y faire revenir l'ail haché et l'échalote émincée sans les colorer
- Ajouter ensuite le poireau et les pommes de terres découpés en rondelles
- Les couvrir d'eau à hauteur et cuire à feu doux pendant 15 minutes dés lors que l'ébullition est atteinte
- Ajouter ensuite la bette (découpée grossièrement), le fenouil (découpé en fins segments), le jus des palourdes et le vin blanc
- Cuire encore à feu doux pendant une petite dizaine de minutes
- Saler (attention, les palourdes apportent déjà pas mal de sel)
- Placer les chairs des coquillages au fond des bols de service et y répartir la soupe
Ces pêches dans la baie font partie de mes meilleurs souvenirs d'enfance. A propos de la tangue, nous nous amusions à nous enliser jusqu'au genou, gardant en tête l'image grimaçante de l'illustration de quelque poème effrayant. Peut-être de Victor Hugo.
RépondreSupprimerLa tangue ... Je ne connaissais pas le terme. Mais j'ai retrouvé le texte de Victor Hugo. Il s'agit du [chapitre V] du tome V (Jean Valjean) des Misérables. Le titre de ce chapitre est le suivant : "Pour le sable comme pour la femme il y a une finesse qui est perfidie" (un peu misogyne sur les bords le père Hugo...).
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