« Pauvre », c'est ainsi que je qualifiais jusqu'à aujourd'hui mes tentatives de récoltes de ce début d'année. Il faut dire que le temps, qui s'est enfin décidé de revêtir des couleurs de saison, ne simplifie pas les affaires. Pourtant, malgré le froid et la neige des jours passés, quelques plantes ont déjà timidement commencé leur sortie de terre.
La plupart ne sont pas encore bien grandes et seront sans doute plus appétissantes d'ici un ou deux mois. Mais pour certaines, aussi étonnant que cela puis paraître, la période hivernale est la meilleur saison pour les récolter.
Des exemples ?
On commence avec une facile, une petite salade bien sympathique et connue de tous : la mâche. Les frêles rosettes de celle qu'on appelle aussi doucette cachent bien leur jeu : ce ne sont pas quelques centimètres de neige ou un peu de gel qui en viendront à bout !
La suivante est moins connue, bien que très commune : la cressonnette. On retrouve sous ce nom plusieurs espèces du genre cardamine, dont principalement la cardamine hirsute et la cardamine des bois, toutes aussi comestibles l'une que l'autre. Leur petit nom vient tout autant de leur aspect de cresson miniature que de leur saveur légèrement piquant et amère. A ne pas confondre avec la cardamine des près et la cardamine amère dont l'amertume marquée prend de loin le dessus sur le côté piquant. Petit détail culinaire sur la cressonnette : elle ne supporte pas la cuisson qui lui hôte tout son goût.
Et pour finir, de nouveau une plante très connue, mais pas forcément dans nos assiettes : la pâquerette. Ses rosettes ne sont pas imposantes, mais cette plante vivace est capable de coloniser de grandes surfaces, permettant une récolte plutôt efficace. Au contraire de la cressonette, la cuisson sublime sa douce saveur végétale, tout particulièrement lorsque les feuilles sont juste tombées au beurre.
Noix de pétoncle sur lit de pâquerettes
Ingrédients (entrée pour 4 ) :
- 200g de rosettes de pâquerettes
- Une vingtaine de noix de pétoncle
- 40g de beurre
- Quelques rosettes de mâche et de cressonnette
Préparation :
- Nettoyer la verdure à plusieurs eaux avant de bien les essorer
- Faire fondre la moitié du beurre dans une poêle et y jeter les rosettes de pâquerette
- Les cuire quelques minutes à feu moyen en les remuant régulièrement puis les réserver
- Mettre le reste du beurre dans la poêle encore chaude jusqu'à ce qu'il devienne noisette
- Y passer les noix de pétoncle très rapidement (une minute maximum) en prenant soin de les cuires sur tous les côtés
- Les réserver et déglacer le fond de le poêle avec un peu d'eau
- Laisser réduire un peu jusqu'à ce que le jus s'épaississe
- Dresser et servir immédiatement (utiliser la cardamine et la mâche comme décoration)
merci pour ce petit rappel .. j'en vois pas mal et je vais donc les ramasser ...
RépondreSupprimerj'ai partagé l'article pour en faire profiter un max
je me permets de mettre un lien qui à mon avis devrait vous intéresser
http://www.matierevolution.org/spip.php?article2006
De quel arbre est issue la « noix de pétoncle » ?
RépondreSupprimerQuand Nicolas parle de noix de pétoncle, ce n'est pas une coquille dans son texte !
SupprimerQui ne connait pas le pétonclier (très proche de l'arbre appelé "arbre de Saint-Jacques"? ).
A noter qu'il a aussi mis, dans sa recette, une noix de beurre.
:-))
... et qu'il fallait que ce beurre soit noisette !
SupprimerJ'ai l'impression que le thème du billet précédent est source d'inspiration !
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai des rosettes sur mon terrain (sablonneux), mais comment savoir s'il s'agit de rosettes de mâche ou de pâquerettes ? Le goût ?
Cordialement,
L'utilisation du goût pour identifier une plante, c'est toujours un peu risqué.
SupprimerJe pense que la mâche apprécie plus les terrains sablonneux que la pâquerette, mais ça ne l’exclut par pour autant.
La texture est très différente. Les feuilles de la mâche sauvage sont plus fine et frêles.
Leur implantation aussi est différente. Souvent, dès le stade de la rosette, on distingue assez facilement des paires de feuilles opposées chez la mâche (cf la photo), ce qui n'est pas le cas avec la pâquerette.
Au niveau du goût, celui de la mâche est tout en finesse alors que celui de la pâquerette est plus marqué.
Bonjour, merci pour ces précisions. Je vais regarder ça de plus près.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe tenais à vous remercier pour toutes vos explications qui nous permettent d'ouvrir notre regard face à l'environnement qui nous entoure et je ne pensais pas trouver tant de végétaux comestibles sur mon terrain!
Il y a quelques temps j'avais découvert avec surprise que mon terrain l'été faisait pousser en nombre des plantes que j'étais loin d'imaginer comestibles : la vergerette du Canade et l'amaranthe réfléchie !
Grâce à vos explications et vos précisions j'ai pu contaster ce week end que mon terrain offrait encore bon nombre de plantes comestibles à cette période-ci. En effet j'ai trouvé la mâche sur mon terrain. Elle est encore toute petite mais pas mal parsemée.
J'ai été surprise d'apprendre que cette plante si répandue sur mon terrain était comestible !!
Bien sûr j'ai des pissenlits et des orties.
Et quelle n'a pas été ma joie de trouver de la petite oseille en nombre ! A moi les omelettes et saumon (avec modération bien sûr !).
Merci également pour les recettes qui accompagnent les explications. De ce fait, ce week end je vais proposer un repas avec un menu composé en intégralité par vos recettes :
Des toasts intersetllaires et de l'omelette d'oseille en apéro, des aspics de pissenlits en entrée, des calamars farcis aux orties pour le plat, de la mâches avec du fromage en dessert ! Du pain d'ortie pour les toasts.
Concernant la stellaire, étant donné sa quantité sur le terrain, je voudrais savoir si vous pensez qu'il est possible de l'utiliser comme les épinards en lasagnes par exemple ?
Cuite, la stellaire a un goût beaucoup plus léger que les épinards et elle réduit beaucoup. Si vous en avez une grande quantité, avant de préparer les lasagnes, je vous conseille de la hacher grossièrement (la tige centrale a souvent un long fil qu'il vaut mieux réduire en petits segments pour ne par perturber la dégustation) et de la tomber rapidement sur feu moyen dans un peu de beurre (ou d'huile neutre, tournesol par exemple). Vous serez surprise par le niveau de réduction. Pourquoi pas aussi y ajouter un peu d'échalote finement hachée, ça devrait un peu la booster...
SupprimerJe prends note et j'essayerai ! Vos conseils sont les bienvenus ! :-) d'ores et déjà je suis reconnaissante de ce que vous m'avez appris ! J'ai 27 ans et ça me restera pour toute ma vie ! Une fois qu'on les connaît !
RépondreSupprimerConcernant la stellaire je viens de lire par ailleurs qu'on pouvait l'utiliser pour les cakes et quiches également; en procédant de la même manière que vous me dites dans une premier temps j'imagine... Vous l'accompagneriez avec quoi que ce soit sous forme de lasagnes, quiches ou cake ? d'un fromage ou de lardons ?
Par ailleurs, j'ai lu que sa présence était le signe d'un sol équilibré et fertile ! ;-) Je suis ravie parce que je doutais de sa fertilité et pourtant la stellaire sur un hectare de terrain que je possède elle doit bien ramper sur 1/3 actuellement et jusque dans mon potager !
Pour cakes et quiches, dans la mesure où la stellaire est mélangée au reste de l'appareil, on doit pouvoir l'utiliser directement crue, juste hachée.
SupprimerPersonnellement :
- si lardons : j'éviterai d'en prendre des fumés
- si fromage : un peu de parmesan râpé
Sans excès dans les deux cas pour ne pas masquer le goût de la plante...
Bonjour, lundi dernier je vous disais que j'allais réaliser ce week end tout un repas avec vos recettes; Des toasts intersetllaires et de l'omelette d'oseille en apéro, des aspics de pissenlits en entrée, des calamars farcis aux orties pour le plat, de la mâches avec du fromage en dessert ! Du pain d'ortie pour les toasts...
RépondreSupprimerLe tout a été une véritable réussite et une superbe découverte ! Ca a beaucoup plus !
Je referai régulièrement le pain à l'ortie je pense, pour mes repas du midi. L'ortie garde-t-elle ses nombreuses propriétés malgré la cuisson ?
En tout cas, n'hésitez pas à continuer à nous faire partager vos connaissances et vos recettes. Si vous réussissez à publier de nouveau, cette fois je serai présente et je me procurerai votre livre !