L’an dernier à la même époque, nous avions eu la chance d’accompagner Dédé, Martin et Clarine à la recherche de truffes, et surtout le bonheur d’en trouver quelques unes. Depuis, j’ai appris qu’avant de nous quitter, mon grand-père avait planté quelques chênes truffiers dans les hauteurs de son village, mais qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’en récolter. C’était il y a maintenant une quarantaine d’années et depuis, ces arbres avaient presque été oubliés.
Cet été, à l’occasion de mes vacances passées dans la Drôme, nous avions cherché et trouvé la parcelle en question. Après tout ce temps passé à l’abandon, quelques nouveaux arbres avaient fait leur apparition, mais on distinguait encore nettement les plantations. Pour deux des chênes, on pouvait même observer la zone de brulé caractéristique, laissée par la progression du mycélium qui d’année en année consomme les ressources du sol et limite la pousse des autres plantes. De la récolte de l’hiver dernier, j’avais retenu que quelques truffes pouvaient affleurer et même être visibles à l’œil nu, comme celle que Martin avait réussi à repérer avant même que Clarine ne la renifle. C’était donc décidé : cet hiver (saison des truffes), lorsque je serais de passage dans la Drôme, j’en profiterai pour y faire un tour avec le fol espoir de déterrer la perle noire.
L’occasion s’est présentée il y a un peu plus d’une semaine. La neige n’avait pas encore couvert toute la France et le temps était encore assez doux, idéal pour une petite ballade en pleine campagne. Une petite pioche dans le sac à dos (sait-on jamais), nous avons garée la voiture au niveau des dernières habitations. Comme bien souvent à la campagne, nous avons été accueilli par une salve d’aboiements, suivis de peu par l’arrivée de leur auteur : une chienne plus toute jeune, et ... comment dire ... qui ne sentait pas la rose ! Sans agressivité, mais toute excitée, elle tournait autour de nous alors que nous enfilions nos chaussures de marche. Après avoir parcouru quelques centaines de mètres, nous avions une invitée surprise, visiblement toute heureuse de pouvoir se dégourdir les pattes en compagnie de deux promeneurs. Qui sait, peut-être était-elle dressée pour chercher les truffes ? Quoi qu’avec une telle haleine, il était difficile d’imaginer qu’elle puisse sentir quoi que ce soit !
Sur la parcelle, la physionomie des lieux avait un peu changé depuis le repérage de cet été : les feuilles mortes couvraient et cachaient le sol. Après avoir cherché autour des deux chênes qui présentaient un brulé, il fallait bien se rendre à l’évidence : ce ne sera pas pour cette fois-ci. Notre accompagnatrice improvisée avait bien commencé à renifler le sol ... lueur d’espoir. Malheureusement très vite éteinte : elle ne faisait que chercher un endroit où se rouler.
Aucune réelle déception car personne n’y croyais vraiment. Même sans truffe à la clé, et malgré l’haleine de chacal de notre invitée surprise, une promenade dans un tel cadre est toujours réjouissante.
Parler de truffe, même une semaine après, ça continue de donner envie. A tel point que j’ai ouvert une petite conserve que je gardais depuis pas mal de temps et qui expirait le 31 décembre. Ca ne vaut vraiment pas la truffe fraiche, mais on fait avec ce qu'on a ...
Raviolis de Saint-Jacques et crevettes à la truffe
Ingrédients (16 raviolis pour 4 personnes) :
- Pour la pâte :
- 150g de farine de riz
- 50g de farine de riz gluant
- 50g de farine de blé
- 35cl d’eau
- 1 cuillère à café rase de sel
- Pour les farces :
- 120g de noix de Saint-Jacques
- 120g de crevettes fraiches décortiquées
- 20g de beurre salé
- 6g de truffe fraiche (10g s'il s'agit de truffes en conserve)
Préparation :
- De la pâte :
- Mélanger les farines et le sel à sec
- Faire chauffer l’eau à feu doux dans une casserole et y verser les farines
- Mélanger vigoureusement afin d’obtenir une boule de pâte homogène
- Fariner (blé) afin de la prendre en main et de bien la pétrir
- La remettre en boule, légèrement farinée, puis la réserver recouverte d’un linge
- Des farces :
- Découper séparément les crevettes et les noix de Saint-Jacques en tous petits cubes (3 à 4mm)
- Placer les crevettes dans un bol, les noix de Saint-Jacques dans un autre
- Faire fondre le beurre, il doit juste être liquide sans être brulant
- Hors du feu, y incorporer la truffe découpée à la mandoline en copeaux très fins
- Verser une moitié dans un bol et mélanger immédiatement avant que le beurre ne se fige
- Faire de même le reste du beurre et l’autre bol
- Des raviolis :
- Prélever un morceau de la pâte et le fariner
- L’étaler au rouleau tout en farinant afin qu’elle ne colle ni à la table, ni au rouleau
- Découper en carrés de 7cm de côté et ronds de 8cm de diamètre, puis avec chacun d’eux ...
- Placer un peu de farce au centre (utiliser une forme par type de farce)
- Humidifier légèrement la pâte sur les bords afin de les rendre collants
- Pour la pâte découpée en cercle, rabattre une moitié sur l’autre afin d’obtenir un demi-cercle, puis souder les bords en appuyant avec les dents d’une fourchette
- Pour la pâte découpée en carrés, rabattre chaque coin vers le centre et souder en pinçant
- Cuire les raviolis au panier vapeur (12 minutes environ) ou en les plongeant 5 minutes dans l’eau bouillante
- Servir tiède en rajoutant quelques copeaux de truffe au dernier moment
Bonne année à toutes et tous
Revoilà notre fin cuistot ! Quelle jolie petite rivière, quel est son prénom ?
RépondreSupprimerLes truffes ont dû se terrer bien à l'abri en humant l'haleine de cow- boy de votre animal de compagnie !
Me voilà de retour en effet. Un week-end passé emmitouflé à la maison, ça laisse forcément un peu de temps pour rédiger un billet.
RépondreSupprimerLa petite rivière (ou plutôt le ruisseau car en été c'est un filet d'eau) s'appelle la Colombe, et le village Aurel.
Un petit truc : j'ajoute souvent des descriptions aux photos (en particulier pour les plantes et les lieux). Si tu poses le curseur de ta souris sur la photo et que tu ne bouge plus, le texte apparait au bout d'une ou deux secondes.
Je n'ai jamais vu autant d'eau dans la colombe
RépondreSupprimerJe crois pourtant me souvenir d'une certaine glacière emportée par une crue d'orage ...
RépondreSupprimerJe suis passé seulement une fois par Aurel, à vélo, en été: très beau village! je connais mieux Sault où j'ai des amis, et dans le même coin Lagarde d'Apt où pendant deux saisons j'ai distillé la lavande bio...ahhhhh les truffes...faudrait que je t'envoie une recette d'omelette de truffes de Jeanne Savarin, qui préconisait 6 oeuf au maximum pour une demi-kilo de truffes!!!...c'était en 1905.
RépondreSupprimerIl y a erreur sur le Aurel en question. Le mien est dans la Drôme (26), entre Die et Crest ->ici.
RépondreSupprimerLe Aurel dont tu parles est probablement celui situé dans le Vaucluse (84) -> ici.
Erreur qui peut prêter à conséquences lorsqu'on programme la destination sur un GPS !!!
houmpfa! ça m'apprendra à ne pas googler avant de parler, au temps pour moi!
RépondreSupprimerUn petit conseil pour conserver les truffes?
RépondreSupprimerOn vient de m'offrir des truffes noires, si je ne veux pas tout consommer maintenant, quel est le meilleur moyen pour la conserver (congélation, séchage...)?
Merci d'avance!
A Célestine :
RépondreSupprimerQuelle chance !
Voici le conseil que m'a donné Dédé (trufficulteur "semi-pro") pour une conservation de quelques jours (maximum une semaine) : au frigo dans une boite hermétique, envelopées dans du papier absorbant pour bien préserver les arômes. Tu peux aussi mettre quelques oeufs dans la boite. Ceux-ci capturent les arômes, ce qui permet de faire une omelette aux truffes sans truffe ! Mais si tu en as déjà trop ...
Pour une conservation plus longue, je ne sais pas trop quoi te dire. Car à part la conserve, je n'ai pas testé les autres possibilités.
Congélation : La congélation a tendance à tuer les arômes. D'ailleurs, une truffe qui a gelé perd énormément de sa valeur sur le marché. Ce n'est sans doute pas pour rien.
Séchage : j'ai peur que l'arôme s'en trouve fortement altéré. J'ai lu plusieurs que la truffe séchée, ça avait l'aspect et le gout du carton !
Conserve : c'est le moyen utilisé habituellement, mais comme je le dis dans le billet : "Ca ne vaut vraiment pas la truffe fraiche". Quelle perte au niveau des arômes !