mercredi 20 mars 2013

Surprise déshydratée

On ne peut pas dire que cet hiver ait été favorable à ma ligne, c'est plutôt même le contraire, tendance catastrophe ! Avec l'arrivée du printemps, me voilà donc parti à la reconquête de mon tour de taille.

Pour compenser les bonnes petites préparations comme les pains de mon précédent billet, je me suis donc mis aux soupes en cherchant à leur donner de la consistance, sans pour autant apporter trop d'aliments riches... Parti à la recherche de ces ingrédients miracle, c'est dans mes placards que j'ai trouvé mon bonheur.

Avec plusieurs bocaux pleins à craquer de champignons séchés, j'ai déjà une bonne base : plein de saveurs, du volume (une fois les champignons réhydratés) et surtout très peu de calories. Aujourd'hui, c'est sur un cocktail composé de chanterelles en tube, de laccaires laqués et de quelques trompettes de la mort que j'ai jeté mon dévolu. Récoltés en Franche Comté l'automne dernier, malgré des prélèvements réguliers pour différentes préparations (bien moins diététiques), il m'en reste encore une bonne quantité (merci Vincent pour nous avoir fait profiter de ton coin !)
Chanterelle en tube (craterellus tubaeformis), laccaire laqué (laccaria laccata) et trompettes de la mort (craterellus cornucopioides). Ces trois espèces-là se sèchent très bien.
Mais seuls dans de l'eau chaude, ces champignons auraient été bien tristes. Et c'est là que le hasard fait bien les choses : à côté des bocaux se trouvait une boite que j'avais presque oubliée. Celle-ci patientait depuis environ deux mois.
Laitue de mer (ulva lactuca), au milieu du poivre de mer
et du carragheen. Séchée et réduite en poudre, c'est un
condiment qui apporte une surprenante saveur iodée.
Depuis le jour où revenant de Bretagne avec quelques douzaines d'huîtres sauvages de belle taille, je m'étais décidé à tester un procédé de conservation peu utilisé chez nous pour ce coquillage, mais très utilisé en Asie : la dessiccation. J'avais dû pour cela en ouvrir 5 douzaines (voire un peu plus car je n'avais pas pu résister à en déguster quelques-unes sur le moment).
Pochées rapidement dans leur eau, je les avais ensuite passées au dessiccateur, pour finalement les stocker dans une boite, recouvertes de gros sel. L'eau de cuisson, filtrée, réduite, liée à la fécule et adoucie avec juste un peu de sucre, m'avais aussi permis de confectionner ma première sauce d’huîtres maison : presque le même goût que celle qu'on achète en bouteille dans les épiceries asiatiques, mais un peu plus salée.


Pour continuer sur le côté iodé, j'ai également sorti un pot de laitue de mer séchée et réduite en poudre. Très iodée, c'est une algue à utiliser avec parcimonie... mais qui apporte une saveur incomparable.
Ail des ours (allium ursinum). Aussi étonnant que cela paraisse, certains de ces
plants hébergent déjà une fleur en bouton enveloppé par les pétioles des feuilles.
Après tous ces composants déshydratés, il me manquait encore quelque-chose d'un peu plus frais, et cette fois-ci, c'est dans le réfrigérateur que je suis allé le chercher : un reste d'ail des ours cueilli ce week-end.

Soupe très parfumée aux huîtres, champignons des bois, laitue de mer et ail des ours
(quel cocktail !)
Ingrédients (pour 4)

  • 4 poignées de champignons séchés par personne
  • 2 douzaines d’huîtres séchées (à ajuster selon leur taille, dans mon cas, il s'agissait d'huîtres correspondant à des calibres 1 ou 0, c'est à dire grosses)
  • 2 poignées de feuilles d'ail des ours et éventuellement quelques fleurs en bouton
  • 1 cuillère à soupe rase de laitue de mer séchée réduite en poudre
  • 1 cuillère à soupe de sucre en poudre
Préparation :

  • Rincer rapidement les champignons et les huîtres à l'eau claire
  • Les placer dans une casserole avec 150cl d'eau et le sucre
  • Lancer la cuisson à couvert sur feu doux pendant deux bonnes heures (les huîtres mettent du temps à se réhydrater)
  • Juste avant de servir, ajouter l'ail des ours finement ciselé et couper le feu
  • Rectifier l'assaisonnement en rajoutant éventuellement un peu de sel (selon la quantité déjà apportée par les huîtres)

Tout en ayant bien parfumé le bouillon, les huîtres ainsi préparées ont pris une texture assez inhabituelle, plutôt tendre, voire même fondante. Et parfois, il peut même arriver qu'on tombe sur un cadeau surprise : une perle ! Celle dans laquelle j'ai croqué faisait bien au moins 2mm !
Ça ne m'était encore jamais arrivé, d'autant que les huîtres perlières sont d'un genre biologique différent de celui des huîtres creuses.
Une "énorme" perle d'au moins 2mm en forme de goutte !
Elle n'a pas le nacré de celle des huîtres perlières, mais
c'est quand même amusant de tomber dessus.

7 commentaires:

  1. Avec cette perle, c'est le début de la fortune pour toi!

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  2. Recette intéressante...placards aux trésors!

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  3. Pas de dessiccateur... Bon, j'attendrai que tu reviennes en Bretagne pour goûter aux huîtres séchées ! Quant à l'ail des ours, vu ce temps pourri, je vais être obligée d'aller le chercher au marché (ça y est, les étals en sont pleins, pfff...). En Bretagne, dernièrement, j'ai eu l'occasion, en revanche, de récolter beaucoup de boutons de fleurs d'ail triquètre, c'est quasiment le même goût, tu ne trouves pas ? C'est extraordinaire, ta perle, mais ne te la mets dans le nez, hein, c'est plus de ton âge !

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    1. L'ail triquètre, j'adore. Et puis ses fleurs en clochettes sont tout aussi belles que les "étoiles" de l'ail des ours.
      Je le trouve l'ail à trois angles un peu plus doux mais un peu moins "consistant". Par ailleurs, ses feuilles sont plus délicates et se conservent moins bien.
      D'un autre côté, il pousse parfois si densément qu'on pourrait presque le récolter à la tondeuse à gazon... Et puis on peut trouver ses feuilles (à défaut de ses fleurs) presque toute l'année !

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