Annoncée dans le billet précédent, voici donc la 116ème plante comestible de ce blog. Certains l’auront peut-être reconnue sur la photo que je donnais en indice (ci-dessous).
C’est une plante qui cache bien son jeu. De loin, je l’ai tout d’abord prise pour de l’herbe. Mais alors que je cueillais le fenouil autour duquel elle poussait, son aspect m’a intrigué. Les feuilles sont vert tendre, creuses et présentent une section triangulaire. Comme souvent avec les plantes que je ne connais pas, j’en cueille un petit morceau que je broie entre mes doigts pour le sentir. Et là, c’est une étonnante odeur d’ail qui s’échappe.
Sans flore sous la main, j’étais incapable d’identifier la plante. Pourtant, mu par une l’intuition du gourmand, j’en cueille quelques poignées au cas où.
De retour à la maison, je me plonge dans mes bouquins mais il me manque quelques clés d’identification du fait de l’absence de fleurs. Après une recherche assez difficile sur internet, je trouve un nom : ail triquètre (allium triquetrum), que j’ai pu ensuite confirmer sur le papier. C’est toujours plus facile quand on a un nom comme point de départ !
C’est un ail originaire de Méditerranée qui ne poussait pas naturellement dans la région (Cotentin). Mais cet ail a la bonne (ou mauvaise selon les points de vue) idée de faire de belles grappes de fleurs blanches en clochettes qui lui ont valu une place de choix pour décorer certains massifs floraux. Et c’est ainsi qu’on le retrouve naturalisé jusqu’en Angleterre. En Bretagne, il n'est pas loin d'être considéré comme une espèce nuisible.
En comparaison immédiate avec la "ciboulette" (ail des champs) cueillie non loin, l’ail triquètre a une saveur plus légère et ses feuilles sont plus tendres en bouche. Il doit être parfait pour assaisonner une salade.
Pour ma première utilisation, j’ai choisi une recette un peu plus nourrissante pour cette période hivernale.
Patozo (=pâtes aux aulx)
Ingrédients pour 4 personnes :
- 8 bonnes poignées de pâtes (conchiglie par exemple)
- 250g de lardons
- 150 de pieds de ciboulette (les plus épais possibles)
- 60g de feuilles d’ail triquètre
- 40cl de crème liquide
- Huile d’olive
- Sel et poivre
Préparation :
- Lancer la cuisson des pâtes dans une grande quantité d’eau salée
- Pendant ce temps, bien laver les plantes
- Découper les pieds de ciboulette en tronçons de 1 à 2 cm
- Chauffer une bonne quantité d’huile d’olive dans une poêle
- Y jeter les lardons et les cuire 2 minutes
- Y rajouter les tronçons de ciboulette jusqu’à ce qu’ils dorent un peu
- Y ajouter les pâtes cuites et préalablement égouttées, puis la crème fraiche
- Cuire pendant encore une minute puis couper le feu et rajouter l’ail triquètre haché finement
- Rectifier l'assaisonnement avant de servir
C'est de l'ail des ours non? Je ne pensais pas qu'on pouvait en trouver a l'etat sauvage en Normandie. J'aime beaucoup le gout, tres frais, j'avais essaye en pesto sur des pates aussi.
RépondreSupprimeret Toujours de bonnes recettes et de belles Promenades , tu m'as donné envie avec tes fenouils et dire que je n'en trouve pas ici encore ? je vais bientot repartir en rando peut ^^etre que le Printemps les auras fait sortir ?
RépondreSupprimerQuand a ton Ail je ne pense pas que cela existe chez nous ...
bientot
Garance
A Gracianne :
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il y a un air de ressemblance, mais ce n'est pas de l'ail des ours (encore un peu tôt d'ailleurs). Pour voir la différence, tu peux comparer les photos ici et là.
A Garance :
Bonne chance dans ta quête "fenulesque" (je ne crois pas que cet adjectif existe mais je le trouve amusant).
Via lola, je découvre votre blog, très intéressant je reviendrai.
RépondreSupprimerBien que je sois une piêtre cuisinière, mais j'aime bcq l'idée de trouver dans la nature des plants que l'on sait sauvages donc jusqu'à il y a encore peu d'année, considérés comme mauvais. Ils peuvent grâce à des gens passionnés accompagner les mets les plus fins.
A Haude :
RépondreSupprimerRéciprocité : Via la Tortue Légère, je viens de découvrir ton blog et ses magnifiques photos.
bonjour,
RépondreSupprimerje découvre ton blog avec ravissement.
Je suis arrivé là au hasard de mes recherches car j'ai de l'ail triquètre dans mon jardin et je me demandais s'il se cuisinait tout comme l'ail des ours...
Bref, me voici chez toi, tu me confirmes donc que cet ail triquètre n'est pas toxique ?
A bientôt !
Tout à fait comestible et même très bon. Je lui préfère néanmoins l’ail des ours.
RépondreSupprimerJuste un petit bémol si c’est dans ton jardin : attention aux produits phytosanitaires que tu as peut-être utilisé.
Bonjour Nicolas!
RépondreSupprimerMerci de nous avoir permis d'identifier cette plante qui pousse à foison dans notre petit jardin du Nord Cotentin!
Comme j'ai enfin testé, voici la recette qu'on a improvisé!
Nems aux champignons, ail triquètre et chèvre! On s'est régalé! Merci pour ton blog!
Heureux d'avoir pu vous faire découvrir ce trésor insoupsonné qui pousse en effet à foison dans le Nord Cotentin (en ce moment, les talus, bordures de chemins, et les jardins en sont blancs).
RépondreSupprimerBonjour Nicolas,
RépondreSupprimerJe viens souvent sur votre blog et n'y laisse jamais de messages. C'est pourquoi aujourd'hui, je tiens à vous féliciter pour le travail que vous réalisez. Tout est mis en valeur. La nature, la cuisine et la photographie. Merci encore.
Amitiés. Jérôme.
Merci à vous !
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