jeudi 6 octobre 2011

Bye-bye l'été

Ca y est, la pluie marque définitivement la fin de cet été qui avait choisi de jouer les prolongations. C'est un peu comme si le temps avait décidé de finalement respecter le quota de soleil en le soldant sur les derniers jours disponibles de septembre.
Ca tombait plutôt bien car c'était justement le moment que j'avais choisi pour passer quelques jours dans le sud. Ce fut l'occasion de parcourir les vignes pour glaner les dernières grappes délaissées il y a quelques semaines car pas assez mûres, lorsque les vendangeurs remplissaient encore leurs seaux. Désormais saturés en sucre, aidés par le temps sec, les grains avaient même commencé à sécher sur pied. A l’origine, ce muscat était plutôt destiné à remplir des bouteilles de Clairette de Die. C'est une bonne année parait-il. En tout cas, il était exceptionnellement bon en bouche.
Chanceux, on était même tombé sur des vignes entières dont le raisin n'avait pas été vendangé et ne le serait pas pour de simples et bêtes histoires de quotas : ça fait un peu mal au cœur de voir ça... alors autant qu'une partie au moins de ces délicieuses grappes finissent dans nos estomacs.
Ce fut aussi l'occasion de se balader dans les hauteurs du village. Le chemin était bordé de noisetiers malheureusement peu productifs et dont les fruits avaient déjà pour la plupart disparus. Idem pour les faines (fruits du hêtre), tombés depuis belle lurette. Quant aux marrons, ce n'était même pas la peine d'y penser : les châtaigniers sont presque totalement absent dans le coin.
Heureusement, il reste un arbre fruitier peu connu, mais qui mériterait un peu plus de considération : l'alisier blanc (sorbus aria) ou sorbier des Alpes. Ses fruits en corymbe et d'une couleur rouge-orangé pourraient presque être confondus avec ceux d'un autre sorbier, le sorbier des oiseleurs (sorbus aucuparia). Il suffit toutefois de voir les feuilles pour se rendre compte de la différence. Une confusion serait toutefois sans conséquence grave car les deux sont comestibles.
L'année dernière, j'avais été assez déçu par le sorbier des oiseleurs. Le goût de médicament et l'amertume de la confiture que j'avais préparé avec m'avait quelque peu refroidi. J'avais donc un peu d'appréhension en m'attaquant aux alises.
Crues, ce sont des baies à la chair farineuse, âpre et peu sucrée. On devine pourtant derrière quelques saveurs prometteuses. Comme pour d'autres fruits sauvages tels que les prunelles (prunus spinosa) ou les nèfles (mespilus germanica), c'est lorsqu'ils blettissent qu'ils révèlent leur vraie saveur.
Pour préparer les alises en confiture, procéder de la manière suivante :
  • Rincer les baies et les placer dans un grand faitout
  • Couvrir d'eau à hauteur et placer sur le feu
  • Cuire une dizaine de minute à partir de l'ébullition
  • Eclater ensuite les fruits au mixeur plongeant
  • Passer cette mixture au chinois afin de retirer peau et pépins
  • Ajouter un peu d'eau dans la purée afin de la désépaissir (sans la rendre liquide pour autant)
  • Peser la purée désépaissie, la remettre dans le faitout (nettoyé) et ajouter une quantité identique de sucre
  • Ajouter également le jus d'un demi-citron par kilo de purée
  • Cuire une bonne dizaine de minute avant de mettre en pot
Malgré une légère âpreté (qui disparait totalement avec un peu de pain), le goût de cette confiture rappelle un peu les cynorrhodons, la noisette et aussi l'amande : de quoi me réconcilier avec les sorbiers !

3 commentaires:

  1. j'ai découvert le sorbier des oiseaux il y a peu à la Chapelle en Vercors
    j'y songe pour mon jardin qui n'est pas grand....mais a besoin d'un nouvel arbre...

    la pluie cette nuit
    est la bienvenue
    on a fait le plein de chaleur cette année !!

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  2. C'est vrai que le sorbier des oiseleurs est souvent utilisé comme arbre décoratif avec ses beaux bouquets de fleurs blanches au printemps et ses corymbes rouge-orange bien fournis en fin d'été.
    De ce point de vue, l'alisier blanc est moins intéressant. Ses fleurs sont plus discrètes et les corymbes plus légers.
    Par contre, si tu veux faire des confitures...

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  3. en parlant de confitures
    une collègue m'a donné du Baco, de romans, raisin de vignoble autrefois
    des kgs !!
    oh les bonnes confitures ! (photo sur la tortuelegere) je t'en donnerais bien un pot. En pensées alors...

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